✘ Nom : Estrama Von Raijer
✘ Prénom : Tullia
✘ Surnom : le Serpent de Nacre
✘ Âge : 26 ans ♥
✘ Groupe : Glaceis
✘ Nation d'origine : Nordheim
✘ Métier : Ambassadrice (en devenir) - Élève 1er année de Lindorm
✘ Arme : aiguilles empoisonnées

Tullia est une jeune femme du nord, plutôt grande et à la peau pâle. Ses cheveux sont d'un blond presque blanc, lisse et long, comme pour rappeler sa haute lignée. ses yeux sont d'un bleu très clair, lui donnant un air presque fantomatique. Mais elle sourit, et vous regarde... Comme un prédateur observant sa proie, se demandant comment elle va jouer avec, l'utiliser au mieux de ses intérêts et s'en débarrasser avec le plus de divertissement possible. Son regard est perçant, froid et glacial comme les plaines gelées de sa contrée natale. Elle est belle, mais c'est une beauté froide, qui va charmer et hypnotiser par son coté mystérieux et son charisme de dominante. Car oui, Tullia est de la race des humains prédateurs. Ayant du se battre pour survivre dans une famille où seule la politique compte, elle ne cesse de rappeler aux gens qui la voient quel est son rang. Des fourrures, des robes de belles factures, des bijoux... On pourrait presque dire qu'elle est princesse gâtée, mais elle ressemble plus à une belle plante carnivore, qui attirent et met en garde par des couleurs chatoyantes et un luxe étalé. Mais cela ne veut pas dire qu'elle est capricieuse et ne sait rien faire, au contraire.

Elle possède un caractère bien trempé, une vive intelligence et un don évident pour la manipulation et la politique. Ce qu'elle désire, elle l'aura, et peut importe les moyens. Mais que l'on ne s'y méprenne pas, elle aime qu'on lui résiste, que l'on se tortille sous son emprise. Cela ne donne que plus d'intérêt à ce qu'elle souhaite. Contrairement à ce que l'on croit, elle ne ment pas. Non, elle dissimule simplement la vérité, ou bien fait passer des vérités pour des mensonges. Manipuler les autres en tourmentant leur esprit est des plus distrayant et excitant pour elle. Ce n'est pas pour rien qu'on la nomme le Serpent de Nacre. Une beauté qui dissimule des desseins sous des sourires, et qui vous tuera par une morsure à laquelle vous prendrez (ou non) du plaisir. Elle est vue comme étant dangereuse, mais fascinante en même temps. Et heureusement pour le peuple, elle n'est pas du genre à vouloir le mal et la guerre.
Plutôt orienté vers la paix et la compréhension entre les pays, elle s'est tournée lors de son éducation vers les politiques étrangères. Elle souhaite éviter une nouvelle guerre, et son bon fond (car oui, à la base elle a un bon fond) la pousse à utiliser ses compétences vers un but honorable. Même si pour cela elle doit se salir les mains et paraitre comme le serpent venimeux.

A part tourmenter les gens qui se croient supérieur ou qui ont peu d'intellect, elle apprécie converser avec des gens d'esprits, ou du moins qui sont pragmatiques et terre à terre. Les rêveurs, ce n'est que pour la galerie. Elle aime boire des alcools forts, elle aime la chasse, et aime jouer de temps en temps du luth. Elle se confie très rarement, et à personne. Seul son dragon possède sa confiance, pouvant se comprendre et s'accepter. Elle a du véritablement cacher ce qu'elle est en réalité pour survivre, et a du se décider à prendre sa vie en main sans l'aide de personne. De même, devoir se trouver un compagnon ? Ha ha ha ! Quelle bonne blague ! Les mâles sont tellement faibles et manipulables, ils ne sont bon qu'à être des brutes à enfermer dans des cages et à ne laisser sortir que pour défendre le territoire et à la reproduction...

Tullia est née dans une famille noble de Nordheim, plus précisément la famille Estrama Von Raijer qui possède son domaine à Folkvàngr. Une famille située à l'entrée des fjords, qui par son passé a fait fortune dans le commerce, puis dans la politique. Troisième née de la famille, elle échappe aux peine de la charge d'aînée, et n'a donc pas à avoir tout le poids de la succession sur ses épaules. Son grand frère et sa grande soeur se sont mariés, l'un à une famille politique influente et l'autre à une famille riche acceptant d'appuyer la politique de la famille. Mais elle... elle n'était pas vraiment désirée. Si elle avait été un mâle, cela aurait été une autre histoire, car elle aurait garanti la succession si l'aîné venait à mourir. Mais une fille, ce n'est bon à rien, si ce n'est pour des alliances et dilapider des possessions hors de la famille.

Elle fut donc négligée par la famille. Ses parents ne l'aimaient pas, ou plutôt la considéraient comme un pion qui n'avait pas encore sa place. Son frère et sa soeur, eux, la voyaient comme une nuisance. Donnée à une nourrice et à différents éducateurs, elle ne voyaient presque jamais ses parents, et le peu de fois qu'elle les voyaient, ils ne faisaient que la rabaisser et la comparer à ses ainés. Ses frère et soeur ne lui en étaient rien agréables, et son grand frère prenait un malin plaisir à venir la voir pour la tourmenter. Elle voulait avoir l'attention et l'amour de sa famille, mais rapidement elle se rendit compte que c'était impossible. Du moins, c'était impossible pour la jeune fille douce et obéissante qu'elle était. Elle avait apprit à se taire, à ne répondre que quand on lui demandait, à obéir. Même cela ne lui apportait pas le moindre réconfort ni la moindre marque d'affection. Elle ne savait que faire... Un de ses éducateurs, qui était là pour lui donner les bases sur l'étiquette et la cour, avait un peu plus de chaleur dans ses manières envers elle. Bien entendu, il était toujours rude et froid, mais il prenait plus d'intérêt à la petite et essayait de lui remonter le moral en la poussant à changer. Mais elle n'était pas convaincue. Cependant, un beau jour, sa tante fut enceinte. Tullia espéra de tout coeur que ce soit une fille. Comme cela, elle pourrait avoir une compagne d'infortune. Mais le jour de la naissance, alors que Tullia n'avait que huit ans, la mère mit au monde.... un fils. Un prétendant potentiel, qui n'était pas si loin en âge de leur Tullia. Ils pourraient la marier à Tullia plus tard, donc échapper à une dilapidation de leurs biens et de leur précieux domaine, du moins en dehors de la famille. Les parents s'en réjouissaient, mais pour Tullia... C'était comme une fin du monde.

Elle n'était plus rien, maintenant qu'elle avait un prétendant attitrée à un âge si jeune. Elle allait être condamnée à être un pion à marier, et un beau pion, vu ce que son entourage disait. En effet, elle grandissait en beauté, et ses yeux clairs ainsi que ses cheveux presque blancs en faisait une rareté. Elle devait réagir. Elle ne voulait pas être ainsi, elle voulait pouvoir contrôler sa vie, être remarquée et appréciée ! Elle repensa alors à ce que son professeur avait dit... Changer. Était ce là son seul salut ? Devoir changer de peau, devenir autre chose pour les contre-carrer ? Son désir de survivre se transforma en résolution, et elle décida d'abandonner ce qu'elle était. Mais pas n'importe comment.
Même si elle était obéissante, Tullia n'était en rien stupide. Elle savait qu'il lui fallait un appui, une personne pouvant la guider à s'améliorer, à changer. A devenir celle qui manipule et non la manipulée. Elle retrouva son professeur, et lui confessa sa résolution. Dans des larmes de rage et de désespoir, elle lui raconta qu'elle était décidée à changer, à devenir capable de maitriser sa propre destinée, et pourquoi pas celle des autres. Son regard avait changé. Plus ferme, plus froid, avec moins de candeur et de joie de vivre... Mais une fureur pour survivre que le professeur ne manqua pas de remarquer. Après réflexion, il accepta. Il lui promit de lui apprendre, mais l'informa qu'il ne donnera que les bases, et que ce sera ensuite à elle seule de continuer le chemin. Elle accepta, car elle n'avait pas le choix.

A Tullia lui revenait la beauté naissante, une bonne naissance, une intelligence et un fort potentiel d'observation. Mais sa compassion et sa nature à être juste et droite faisaient obstacles au grand dessein du professeur. Pour manipuler, il faut connaitre les faiblesses des autres, masquer les siennes, et ne pas hésiter à piétiner les autres. A cela, il fallait ajouter le charme des manières, il fallait savoir parler, envouter les gens de tout son être. Comme ces bêtes qui hypnotisent ou attirent leur proies avant de les dévorer. Elle devait se cultiver, entrainer son esprit et approfondir ses connaissances. Tullia prit bien tout cela en note, et s'efforça d'appliquer au mieux ces informations. Alors qu'elle était silencieuse et obéissante, elle écoutait attentivement. Des rumeurs, des informations que les adultes pensent qu'elle ne peut comprendre, des bruits de couloirs, des histoires de commis. Elle se mit en tête de charmer et de paraitre plus sympathique au gens qu'elle rencontrait, même si ceux ci étaient de basse naissance. Elle comprit que c'était par cette confiance que les gens se confiaient, et qu'elle avait en retour de nombreuses informations. Elle continua ses cours d'étiquette, apprit avec plus de soin à bien s'habiller et à savoir distinguer l'élégance et le raffinement de l'outrance et du mauvais goût. Elle s'entraina à l'art de la conversation, à la politique, mais aussi aux différentes manières de se comporter à la Cour. Comment se faire des alliés, comment rendre quelqu'un dépendant de soi, comment obtenir des faveurs, les conserver et avoir l'art d'en distribuer à sa guise. Elle s'entraina dans son monde, apprenant quelques anecdotes drôles, s'entrainant à raconter des histoires banales avec humour et esprit pour les rendre trépidantes. Elle avait la chance que sa famille soit peu présente au domaine familial, étant la plupart du temps à la capitale. Elle pouvait donc charmer les gens du châteaux, continuer d'avoir une bonne réputation, et attirer l'attention par son esprit et sa beauté. Elle se faisait un réseau politique, invitant les quelques jeunes nobles de la région à des sessions d'amusements et de débats. La politique, elle en parlait peu, mais en pensait beaucoup. Elle était attirée par les autres pays, et son envie pressante de partir de sa famille pour être libre devait en être en partie la cause. Elle rêvait de découvertes, de voyages, d'une liberté qu'elle n'avait pas.

En plus de cela, elle apprit à ne pas se comporter que comme une femme fragile et soumise de son rang, mais comme un homme. Car pour empêcher des propositions avec légitimité, il fallait montrer qu'elle était capable de se comporter avec bravoure, force d'esprit et tempérament. Elle développa un charisme de prédateur, sachant changer de répertoire et d'attitude selon les personnes en face. Elle apprit, plus en secret, à savoir se battre à main nue, à utiliser les dagues et les aiguilles, à monter à cheval, et à chasser. La chasse... Voilà bien une chose qu'elle adorait. Dès l'âge de 16 ans, elle partait avec les hommes de chasse, montant sur les chevaux avec les meutes de chiens pour chasser sur les fjords. Elle se sentait plus libre, plus à même de redevenir elle même, l'espace d'un court instant. Et c'est lors d'une de ces chasses qu'elle fit sûrement la plus belle et importante rencontre de sa vie.

~ ~ ~

Alors qu'ils chassaient sur les Fjords, Tullia fut séparée du groupe par un violent blizzard. Son cheval avait erré trop loin, et s'était rapproché de trop près de la mer prise dans la glace. Sa monture brisa la glace, et s'enfonça dans l'eau noire avec elle. Elle eut le réflexe de se défaire de sa selle, et essaya de rejoindre la surface. Mais son manteau de fourrure l'entrainait vers le fond, et la glace avait déjà rebouché l'ouverture. Le froid de l'eau la mordait violemment, elle se sentait de plus en plus engourdie. Son regard se tourna vers les ténèbres des profondeurs. C'était silencieux, froid...Presque apaisant. Mais Tullia n'avait pas envie de mourir. Cela ferait bien trop plaisir à sa famille ! Alors qu'elle se débattait comme un beau diable pour remonter à la surface, enlevant son manteau, elle tomba nez à nez.... avec de grands yeux bleus. Des yeux bleus brillants dans les ténèbres, la fixant intensément. Tullia ne quittait pas des yeux ce regard. Elle savait que c'était un de ces monstres des profondeurs, qui allait sûrement la dévorer. Mais... Elle ne voulait toujours pas mourir. Elle voulait vivre. Cependant, les ténèbres tombèrent sur elle, et elle perdit connaissance. Le froid avait eu raison d'elle.

Quand elle se réveilla, bien plus tard, elle se sentait étrange. Il faisait noir, agréablement chaud.. Quelque chose de massif mais de doux l'englobait, la plaquait au sol. Où était elle ? Que s'était il passé ? Elle se sentait oppressée, et tenta de se lever. Mais impossible, quelque chose la retenait au sol. Elle entendit alors une voix dans sa tête. Une voix autoritaire, mais douce à la fois. C'était étrange. Comme si... Cette voix était familière. Un son rassurant dans ces ténèbres. Cette voix lui disait de rester calme, et de se reposer. Qu'elle allait la protéger, et la laisser vivre. A ces paroles, Tullia soupira de soulagement, et pleura quelques larmes. Jamais on ne lui avait dit ces mots auparavant. C'était comme... Si on venait d'alléger son coeur. Elle resta ainsi, et se rendormi. Quand elle se réveilla, elle était toujours au même endroit, mais se sentait mieux. Elle engagea une conversation mentale avec la chose qui était au dessus d'elle. En fait, c'était un dragon. Une dragonne, pour être plus précise. Elle n'était pas très loquace, et refusait de lui dire son nom. Elle la remercia et voulut savoir pourquoi elle l'avait sauvé, mais elle ne répondit pas. Quand la dragonne se souleva pour la laisser partir, elle put la voir dans son ensemble. Des plumes blanches, un regard perçant. La dragonne la fixa, dans la pénombre de la petite grotte de glace. Puis elle disparut, galopant comme une fusée hors de la grotte pour plonger dans l'eau non loin. Tullia avait soudainement froid, mais elle vit à coté son manteau de fourrure. L'avait elle repêché pour elle ? Tullia ne pouvait avoir que de la gratitude pour elle. Le manteau était presque sec, et pouvait la protéger un minimum.

Tullia fut retrouvée par une équipe de recherche, et ramenée au domaine. Mais elle n'oublia pas la dragonne pour autant. Tout en continuant ses études, et se focalisant sur les conflits internationaux, elle prit l'habitude de sortir au moins une fois par semaine pour chercher cette dragonne. Ce ne fut pas chose facile, car bien souvent elle se dérobait et se cachait. Mais sa persévérance eut gain de cause. La dragonne accepta de se laisser approcher. Au début, Tullia était un peu effrayée. Elle voulait juste lui montrer sa reconnaissance, et lui apportait à chaque fois un beau morceau de viande. Cependant, la fascination et la confiance prit rapidement le pas. Même si la dragonne discutait très peu, voir pas du tout certaines fois, elle écoutait tout de même les histoires de Tullia, qui se sentait plus libre en sa présence. Elle se découvrait un peu plus, montrait sa vraie nature enjouée et pure. Elle parla même de ses espérances et de ses peurs, la dragonne l'écoutait quand même. Elle se mit à chasser avec elle, troquant la meute contre une vraie chasseuse. Tullia exultait et vivait, ce qui ravissait intérieurement la dragonne. Elle aimait voir la jeune humaine heureuse. Elle qui n'avait jamais été proche de personne durant tous ces siècles, elle se trouvait inexplicablement attirée et fascinée par cette petite chose fragile qu'était Tullia. Une chose fragile, mais pleine de vie et de caractère, qui ne demandait qu'à être soutenue. Leurs entrevues continuèrent ainsi, pendant longtemps. La famille ne fit rien pour empêcher ces retrouvailles, voyant ceci d'un bon oeil. En effet, si elle arrivait à attirer la préférence d'un dragon, elle pourrait peut être, qui sait... Devenir un jour dragonnier ! Cela apporterait tant de fierté et de notoriété à la famille ! Mais Tullia était bien loin de cette pensé. Elle savait que c'était le dragon qui choisissait, mais elle était avec elle uniquement parce qu'elle l'appréciait beaucoup, et sans arrière pensé. Et ça, la dragonne le savait.

Tullia dû bientôt quitter la région des Fjord pour rejoindre Himinbjörg. En effet, expressément selon le bon vouloir de sa famille, elle devait atteindre la petite Cour des Wennerström, pour tenter d'en apprendre plus. Ils savaient aussi qu'elle était douée en politique étrangère, et qu'elle avait des aptitudes pour devenir ambassadrice. Il lui manquait juste une personne pour la former et la prendre sous son aile. C'est dans cet objectif officiel qu'ils l'envoyèrent là bas, mais il y avait un autre objectif plus secret. En effet, c'était là bas que résidait le jeune cousin, qui était le fiancé de Tullia. Ils espéraient qu'ils allaient se rencontrer, s'apprécier un peu, et que les fiançailles allaient être officialisés. Mais de cela, Tullia n'en savait rien. Elle quitta pour la dernière fois sa dragonne, attristée de ce départ. Elle tenta de le cacher, mais la dragonne n'était pas dupe. Cependant, elle ne fit rien pour l'empêcher de partir, et la salua.
Une fois dans la capitale, Tullia se trouva un peu plus dans son éléments. De nouvelles têtes et de nombreuses réceptions l'aidèrent à se faire un nouveau réseau, et confirma surtout son aptitude à bien se faire voir et captiver l'attention. Elle réussi à envouter par sa beauté, à intéresser par son trait d'esprit, et à captiver par son charisme. Ses petites leçons sur la manière de gérer son entourage dans les réunions de nobles portèrent leur fruit. Elle manipula avec zèle, voyait les intrigues et évitait les pièges des envieux. Elle réussit même à attirer l'attention d'un des adjoints au préposé des affaires étrangères, qui lui assura son soutien pour la former. Sa famille était illustre, mais surtout elle avait des bonnes capacités et un potentiel prometteur. Elle en fut ravie, plus pour l'espoir qu'elle avait de s'en aller de ce pays que de celui de satisfaire sa famille. Elle rencontra aussi son jeune cousin. Il était plutôt moyen de sa personne, arrogant et empressé. Rapidement elle découvrit qu'il n'avait pas ce qu'il fallait, ne serait ce que dans l'esprit, qui puisse lui plaire. Elle le méprisa, et dans toutes la mauvaiseté que lui avait inculqué les jeux de la Cour et la satisfaction de contrecarrer les plans de sa famille, elle le tourmenta. Elle lui faisait des promesses, le rendit malheureux, lui qui était amoureux d'elle et se voulait exclusif.

Une année passa ainsi, puis une deuxième. Elle apprit beaucoup, et remplit quelques missions avec succès. Sa notoriété grandissait, tout comme les dangers. Elle était à présent la cible de jalousies, et se devait d'être encore plus ingénieuse pour arriver à ses fins. Elle du même recourir à certaines méthodes peu scrupuleuses, mais cela revenait à jouer le Jeu. Cependant, alors qu'elle avait 25 ans et qu'elle allait être envoyée enfin en mission à l'extérieur, une chose inattendue se produisit. Le fameux cousin, qu'elle pensait avoir réduis à néant dans ses prétentions, eut une nouvelle vigueur. Ou plutôt, cette vigueur fut insufflée par la famille, qui ne voulait plus attendre. Les fiançailles furent subitement annoncées, et le mariage programmé avant la fin de l'année suivante. Tullia garda son calme, et tenta de trouver une solution. Elle parlementa, donna quelques arguments qui, pour une famille aimante envers son enfant, aurait porté ses fruits. Mais rien à faire. Dans l'urgence de l'affaire, et pour fuir un temps une annonce joyeuse pour tout le monde qui la plongeait dans l'horreur, elle quitta la capitale pour rejoindre le domaine. Elle savait que sa famille y était peu, et surtout que la dragonne était là bas. Comment allait elle d'ailleurs ? Elle n'était pas morte, elle l'espérait... Elle rejoignit le domaine, et à peine arrivée se mit en route pour retrouver sa confidente. Elle sentait son coeur lourd, plein de panique, confus et perdu. Elle finit par retrouver la dragonne, et sourit en la voyant. Mais celle ci vit bien dans le coeur de la jeune femme qu'elle était tout sauf sourire.

Comme à leur habitude, elles partirent chasser, sans aborder le sujet le plus important. Tullia ne se sentait pas prête, et la dragonne ne voulait pas la brusquer. Elle mangèrent ensemble, et parlèrent de tout et de n'importe quoi. Enfin, Tullia parla surtout, en racontant des anecdotes amusantes, ceux qu'elle avait rencontré et ce qu'elle avait accompli. La dragonne écoutait, tout simplement. Puis, ce fut enfin le moment de la révélation. Petit à petit, Tullia raconta ce qu'elle avait sur le coeur, et au fur et à mesure de ses confessions, la dragonne pouvait sentir tout la panique et la déchirure que c'était pour l'humaine. Tullia versa même quelques larmes, avouant qu'elle ne savait pas quoi faire pour échapper à cela. La dragonne était malheureuse pour elle. Elle réfléchit, restant dans son mutisme, puis soudain dit quelque chose. Le mot qu'elle dit étonna Tullia, qui ne comprit pas au début. Quoi ? The... Thelandira ? Oui, Thelandira. C'était son nom. Tullia fut tellement surprise par un tel aveu, qu'elle mit quelques longues secondes avant de bien percuter. Son nom, elle savait enfin son nom, après toutes ces années. Tullia regarda la dragonne avec chaleur, souriant de bonheur, oubliant ses malheurs un instant. Thelandira, c'était un joli nom, elle l'aimait beaucoup. Et elle était surtout contente que la dragonne lui ait enfin dit qui elle était. C'était, une marque de confiance, elle le savait. Elle la remercia du fond du coeur. Et c'est justement le coeur de la dragonne, qui se mit à réagir étrangement. Comme s'il se réchauffait, compatissait plus encore avec celui de Tullia. Soudainement, Thelandira comprit. Elle aurait du le voir plus tôt. Elle se rapprocha de Tullia, chose qu'elle ne faisait pas si souvent que ça. Plongeant son regard dans le sien, elle lui parla à nouveau. Et si.... elle devenait son Allié ? Tullia écarquilla les yeux. Quoi ? La dragonne rapprocha doucement sa tête de Tullia, la pressant avec douceur contre le corps de la jeune femme. Je t'ai choisis, sois mon alliée. Tullia resta muette, pour une fois. Figée dans l'étonnement, elle finit par fondre en larme, et serrer contre elle la douce tête de la dragonne. De sa vie, elle n'avait jamais été aussi heureuse. Jamais.

~ ~ ~

Thelandira l'avait choisis, elle pouvait donc potentiellement devenir l'un de ces dragonniers si désirés par tous. Elle en discuta avec Thelandira, qui était d'accord avec elle sur ce point. Il fallait passer l'épreuve et rentrer dans l'académie pour éviter le mariage, et obtenir l'indépendance voulue. Rien ne les obligeait après tout d'entrer dans l'armée régulière par la suite. Voir du monde intéressait la dragonne, qui au final commençait à s'ennuyer sur le Fjord. Mais avant de penser à ces doux rêves, il fallait déjà convaincre la famille d'abandonner ses espoirs de mariages.
La conversation fut rude et longue. Au début ils ne la croyaient pas, et lui disaient de cesser de trouver des excuses pour échapper à la réalité. Quand Tullia vint à la capitale en compagnie de Thelandira pour rencontrer ses parents, ils comprirent que ce n'était pas une blague. Un dragon de glace, qui plus est... Mais ils tinrent bon. Ils clamèrent que jamais elle n'allait réussir à passer l'épreuve, et qu'elle sera la risée de la famille ! Il valait mieux pour elle abandonner de suite. Tullia donna la contrepartie que si elle réussissait, la famille aurait encore plus de notoriété, mais surtout un avantage certains pour se rapprocher de la famille Wennerström. C'était un argument qui avait son poids, c'était bien clair. Mais ils ne croyaient pas en la réussite de la jeune femme, car ils étaient persuadés de son incompétence et du peu de valeur qu'elle avait. Les rumeurs sur elle et sa notoriété ? Que du vent ! Tullia lança alors un ultimatum, sa dernière offre : elle ne tentera qu'une fois l'épreuve de passage. Si jamais elle réussi, ils doivent la laisser aller à l'académie et annuler le mariage et les fiançailles. Si jamais elle échoue, elle abandonnera son dragon, se mariera selon la volonté de ses parents et acceptera de renoncer à sa carrière politique. C'était, pour Tullia, de terribles sacrifices. Mais elle avait confiance en elle et en Thelandira. Ses parents, eux, étaient certains qu'elle allait échouer. Aussi, ils acceptèrent le marché. Tullia et Thelandira avaient deux mois, jours pour jours, pour s'inscrire et passer l'épreuve. Et elles étaient plus déterminées que jamais.

✘ Pseudo Internet : Red Mad Cat
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? top site
✘ Le Code : Validé.

✘ Nom : Thelandira
✘ Surnom : Thel'
✘ Âge : 648 ans
✘ Type : Glace
✘ Don qu'il vous a légué : Guérison de glace : permet de se régénérer plus rapidement si le corps est mis à très basse température; mais état léthargique.
✘ Nation d'origine : Nordheim

C'est une dragonne assez grande, faisant 4m au garrot, 20m de long (cou et queue étendus) et autant d'envergure. Elle possède une peau bleue de la texture de celle d'un serpent, et quatre pattes avec des écailles et des griffes plus épaisses, pour résister au froid. Son corps est entièrement recouvert de plumes blanches, dont certaines sont rouges aux extrémités. Ce plumage est extrêmement hydrophobe, lui permettant de s'isoler du froid mais aussi de l'eau. Cependant, cela demande un grand entretien pour que ces plumes restent imperméables. Elle nage bien mieux qu'elle ne vole, mais peut se montrer redoutable sur la terre ferme, étant plus rapide que ce que son gabarit pourrait faire croire. Elle est bien entendue très résistante au froid, et possède les mêmes attributs que ceux de son genre.

C'est une dragonne qui préfère vivre de manière isolée. Elle parle peu, montre peu ses émotions, mais est très observatrice et intelligente. Elle est très fière, et bien qu'elle garde tout le temps un air calme et posé, elle peut dans un claquement de doigts attaquer sans raison apparente, pour un simple regard ou un murmure qui ne lui plait guère. Elle aime chasser et nager, et aime surtout comment Tullia refait le monde. Elle apprécie le courage de celle ci, qui doit cacher sous une épaisse carapace de glace et de métal ce qu'elle est en réalité. Son intelligence et sa vivacité d'esprit l'amusent aussi. Elle ne parle pas, ou très rarement. Elle préfère communiquer par la pensé avec Tullia, soit en message ou bien par image. Des émotions, elle en a très peu. Même par rapport à sa propre espèce. Elle sait qu'elle ne peut avoir de descendance, aussi, elle n'a aucune attirance pour un autre représentant de son espèce mâle. Rester avec Tullia est suffisant, car elle ne cesse de l'amuser et de lui offrir des divertissements nouveaux. Elle sent en elle comme le besoin de la protéger, même si cela reste discret.