Jan Wennerström

Dites-Moi Qui Vous Êtes... ❖

-Nom : Wennerström-Blømkvist, mais elle ne donne jamais que le nom paternel.
-Prénom(s) : Jan (prononcez "Yane"), Blithilda, Jikke.
-Surnom : Tout un tas, donnés par les élèves qui la détestent en général.
-Age : Trente et un ans.
-Nation d'origine : Née dans la ville d'Himinbjörg, en Nordheim.
-Poste souhaité : Professeur principale des Glacies et d'Histoire-géographie, mais également épouse du Gouverneur de Nordheim, Niels Wennerström.

Et cette Alliance? ❖
-Votre Dragon : Nihdögg, qu'on surnomme "le Grand Ver des Glaces".

-Sa description : Nihdögg est un grand dragon serpentiforme à l'allure agressive. La plupart des Dragonniers le trouvent repoussant, ses écailles lisses et humides reflétant la lumière pour lui donner une allure de verre; il n'a ni pattes ni ailes et se déplace en rampant ou en fouissant, le corps un peu visqueux: c'est la raison de son surnom de "Grand Ver". Sa mâchoire semble énorme, garnie de plusieurs rangées de dents à l'instar des requins et il est borgne, les écailles rayés de griffures près de l’œil. Il mesure un peu plus que vingt-cinq mètres de long et sa tête est fuselée de sorte à pouvoir pénétrer la glace et la neige plus aisément. Il est au moins aussi vieux qu'Yggrasil, l'unique arbre existant en Nordheim et symbole du pays: certains disent que Nihdögg est un des premiers fils de Limlug, et le protecteur de l'Arbre de vie et du pays. L'intéressé n'a jamais donné son avis sur cette question, et ne compte pas le donner.

Sur celle de son caractère, on peut dire que le dragon a mauvaise nature: détestant à l'égal les Humains comme les Dragons, il est agressif et soupçonneux, allant en général le plus simplement qui soit à l'essentiel. Il est impatient, terrible et voue au monde une haine farouche qui puise sa source dans un passé inconnu de Jan. Il méprise la faiblesse, jugeant les Humains faibles et détestables; ses seuls intérêts sont tuer et se nourrir. En effet sa nature profonde est celle d'une machine à tuer sans cœur, d'après ses dires. Il se nourrit de ses victimes, le plus souvent après les avoir laissé pourrir: c'est un charognard. Quand il habitait encore Yggdrasil, il était surnommé "le Grand Ver" pour cette raison. Sa relation avec sa dragonnière fut longtemps très houleuse, essayant de la faire mourir durant l’Épreuve de l'Alliance en refusant de la secourir; cependant il s'est adouci avec elle depuis que Jan a subi la perte d'une de ses jambes et plus récemment, un viol. Il la voit à présent plus comme la seule personne capable d'autant de haine que lui, et la créature la plus proche de lui, malgré tout. Ainsi, il est plus tranquille avec elle, et elle accepte plus sa proximité.

Spoiler:

-Le Don qu'il vous a légué : Création de Glace:
L'alliance avec Nihdögg a donné à Jan la capacité de faire naître de la glace autour d'elle. Cette glace peut prendre n'importe quelle forme, et devenir une arme ou une défense adaptée à toute situation comme des lames de toutes tailles et tous volumes, mur de glace, libération exponentielle, masse écrasante... [1 fois par post - 5 fois par topic]

-Votre arme de prédilection : Une Katzbalger, sorte d'épée courte dont les coups sont très rapides à porter et dont la garde est formée de deux quillons entortillés en "S" autour de la garde. Elle accompagne cette épée d'une Cinquedea, une dague de parade très ouvragée à lame triangulaire typique remarquable de par la largeur de sa lame et sa poignée d'un style inhabituel.

En Savoir Toujours Plus... ❖
-Votre physique : Jan est une grande Nordheimhir à la peau diaphane et aux cheveux épais d'un blanc extrême, anciennement blond platine ayant perdu sa couleur après un évènement traumatisant. Elle les porte courts mais a gardé longues sur l'avant quelques mèches qu'elle aime à porter en deux lourdes nattes, et apporte un soin maniaque à sa chevelure. La jeune femme est de constitution banale, svelte sans être maigre bien que peu pourvues en formes féminines, plutôt du genre délicate aux mains fines et aux ongles durs et longs. Elle évite sciemment le soleil pour préserver son teint livide. Sa vue n'étant pas très bonne, mais uniquement d'un œil elle porte un monocle à chaine ce qui accentue son côté sévère et "vieille chouette" auprès des élèves. Ses yeux sont d'un bleu très clair, un bleu iceberg qui lui donne un regard perçant mais toujours comme un peu humide.

Quant à parler de son physique à proprement parler, Jan est une belle femme: son visage est délicatement ovale et sa bouche lippue pourrait avoir un sourire engageant si elle s'en donnait la peine. C'est d'ailleurs ce visage qui est la partie de sa personne la plus admirable; son corps est banal, sa silhouette quelconque. Mais son visage a un petit plus, une douceur caché sous l'air de vipère qui quand elle le veut bien peut s'exprimer d'une charmante manière. Elle est en évident sous-poids par rapport à sa taille, de constitution fragile et maigre: Jan est musculairement sèche comme un coup de trique, les membres grêles et longs.

Son très lourd accent de Nordheim, de la région de Himinbjörg où le patois rend la langue encore plus rêche, est souvent source de moqueries à son encontre. Cependant les manières de Jan sont parfaites, empruntes de la retenue qu'il faut pour prouver ses origines hautement aristocratiques. Elle est un peu empruntée, a toujours ses deux mains au-dessus de la table au même moment, ne laisse jamais la cuiller dans sa tasse mais repose sur la coupelle, et pour elle toutes ces petites choses sont plus qu'importantes: le savoir-vivre et l'étiquette sont les deux mamelles de la vie bien rangée.

Elle ne se maquille pas, bien que coquette; sa coquetterie vient du choix de ses vêtements et de ses parfums et de sa propreté irréprochable. En effet Jan confesse un intérêt immodéré pour le parfum, le choisissant en fonction des circonstances et des personnes à rencontrer. Quant à son style vestimentaire, il est extrêmement austère mais lui va pourtant relativement bien. Elle porte beaucoup de blanc et de noir, plus rarement un peu de gris. Des pulls et cardigans souvent tricotés à la main, des gilets à carreaux ou des pulls jacquards sans manches lui donnant une allure pudique et "Vieille Nordheim". La professeure ne porte jamais de jupes ou de robes, uniquement des pantalons mais pour une excellente raison.

En effet Jan est unijambiste: elle a perdu sa jambe gauche à la guerre il y a plusieurs année, arrachée par le dragon d'un Wyrm. Ainsi elle porte une prothèse articulée et marche avec une canne, mais lentement et difficilement: sa jambe est arrachée au dessus de l'articulation du genou, lui laissant peu d'aisance. Lorsqu’elle désire se mouvoir plus simplement, Jan se déplace en chaise roulante, ce qui fait que les gens ont bien du mal à se représenter sa véritable taille, qui est d'un bon mètre quatre-vingt. Bien que sa jambe soit cicatrisée depuis quelques années, il lui arrive de souffrir encore de l'amputation ou d'en faire quelques poussées de fièvre: la blessure fut telle qu'en plus de lui emporter une jambe, elle a fragilisé tout son organisme, la faisant parfois souffrir par temps de pluie ou d'orage. Ainsi Jan tombe-t-elle souvent malade, de complications bénignes en général, mais ennuyeuses. Elle attrape tout les rhumes et les maladies de saison.

-Votre personnalité : De prime abord, Jan est l'archétype même du professeur sévère que les étudiants détestent; cependant c'est exactement ce qu'elle est: un professeur sévère que les étudiants détestent, en règle générale. Elle est sèche, intransigeante et montre un réel manque de patience avec autrui, d'un naturel peu enclin à la sociabilité. C'est cependant une jeune femme active et volontaire qui possède une intelligence pratique qui la rend extrêmement pointilleuse. Souvent perfectionniste, voire maniaque, elle ne supporte ni la médiocrité ni la bassesse mais elle est tout autant tentée par l'épicurisme et le confort. Aussi oscille-t-elle entre deux tendances, l'hésitation étant de toute façon une de ses caractéristiques. Si elle a l'air intransigeante, Jan est en réalité une terrible indécise et ce même pour des toutes petites choses de la vie.

Inquiète et nerveuse de nature, pourrait être agréable si elle n'était pas tant de mauvaise foi et si centrée sur elle-même. Jan rêve d'avoir la première place dans le cœur de ses parents, ainsi qu'au travail, et elle n'hésite pas à se faire valoir pour être la meilleure, au détriment de ses rapports avec ses collègues. Cependant Jan a tendance à limiter ses interactions avec ces derniers, par choix personnel: elle est fuyante de nature et refuse de se faire des amis chez les autres professeurs, privilégiant son travail à toute autre chose. C'est le premier but de sa vie: réussir sa carrière et être la meilleure. Elle a tout de la désagréable carriériste, de la vieille dame de trente et un ans qui aurait toujours ses règles et qui ne sait pas vivre autrement que pour son emploi. Mais cela n'est qu'un genre qu'elle se donne.

Car du charme, de la classe, de l'élégance, telle apparaît Jan: une femme raffinée et soucieuse de plaire et d'être aimée. Le sentiment, la beauté, l'harmonie sont des valeurs qu'elle recherche confusément tant est important son besoin d'équilibre. Néanmoins, elle est assez secrète et réservée et se montre peu démonstrative dans ses rapports avec les gens. Sa sensibilité est importante bien qu'en partie masquée par une froideur apparente ou par un sourire ironique au coin des lèvres quand elle fixe un élève, ou même un professeur. A vrai dire, il lui arrive souvent de ne pas répondre aux questions posées, de partir précipitamment et sans explication, ou de se montrer volontairement impénétrable.

Élevée dans un sentiment nationaliste, Jan est très attachée à la terre de Nordheim, où elle se rend régulièrement afin de voir sa famille. Elle est fortement attirée par le beau et veut réussir, commander et être celle que l'on admire. Quelque peu narcissique, Jan est une séductrice pourtant un peu dépourvue de tact. En amour, c'est une esthète et elle est souvent d'abord attiré par la beauté de l'autre, mais elle a également besoin d'échanges profonds. Aussi son choix amoureux est-il des plus complexes, hésitant souvent entre la beauté de l'un, la grandeur d'âme de l'autre ou une présence sécurisante... Elle cache son côté fleur bleue avec hargne, et ne racontera jamais à personne qu'elle dévore des romans à l'eau de rose d'un niais incroyable. Trente et un ans et déjà une sorcière.

Je Veux Tout Savoir... ❖
Hilda Blømkvist se trouvait à la porte de son employeur, une petite fille à la main. L'enfant d'à peine six ans regardait l'immense demeure sans comprendre que sa mère allait l'y abandonner. Tandis que les adultes discutaient, elle restait là, silencieuse et sage, à se demander ce qu'il se passait et qui était ses gens. Et finalement sa mère lui dit au revoir, en pleurant. Jan ne comprit pas, attendit longuement sa mère sur le canapé où elle l'avait laissée.

Parce que Jan était la fille illégitime de Magnus Karl Wennerström, le gouverneur de Nordheim.

L'homme avait eut la petite fille avec sa secrétaire et sa femme, devenue stérile après son accouchement d'un garçon, Niels, de trois ans plus âgé que Jan, avait accepté la petite pour des raisons familiales: en effet l'empire Wennerström se construisait traditionnellement sur deux héritiers, l'un qui suivrait les pas du père et l'autre qui suivrait une carrière militaire en tant que dragonnier. Cela se faisait maintenant depuis des années, voir des siècles en remontant l'arbre généalogique.

Issus d'une lignée de chasseurs de Dragons de l'époque de la Déchirure, les Wennerström avait pour coutume des jeux de force avec le dragons qu'il avait choisi pour l'héritier, dans leur tradition ancestrale. Jan fut éduquée durement, dans le respect le plus maniaque des bonnes manières et des mœurs familiales. Son père ne voyait en elle qu'un futur officier de renom, sa belle-mère l'ignorait et son demi-frère était trop âgée vis à vis d'elle pour passer du temps avec elle, lui-même écrasé sous le poids de l'apprentissage de son père. La petite fille eut une enfance privilégiée, mais solitaire. Ses études se firent par précepteurs, et elle n'eut pas d'ami en dehors de cousines lointaines qui ne passaient les voir qu'une fois par an pour les fêtes de fin d'année.

Elle grandit dans son coin, dans les livres et quelques banales activités de petite fille modèle et renfermée. Pendant ce temps, les chasseurs de la famille écumait Nordheim afin que de lui trouver un dragon. L'idée l'effrayait, et les dragons encore plus. Finalement ce fut près de Sökkvabekkr, sur la banquise, qu'ils trouvèrent Nihdögg; Magnus y emmena Jan pour la capture du dragon, et bien que terrorisée, elle le suivit sans rien dire. La fillette n'avait alors que onze ans. Sur la glace fragile, la créature titanesque se débattait comme un serpent monstrueux, empêtré dans les lourdes chaines d'acier des chasseurs, ancré au bord de la banquise.

Les Wennerström avaient pour honteuse coutume de forcer le dragon à accepter l'alliance, comme geste de domination. Mais les choses ne se passèrent pas comme prévues: Nihdögg était puissant et sauvage, d'une très grande puissance et les chaines ne suffirent pas à le retenir. Ses coups de queues brisèrent la banquise, séparant les chasseurs. Jan se retrouva isolée sur un morceau de glace et ne dut son salut qu’à sa persévérance, bien que toute enfant encore. Elle sauta sur un autre morceau de glace, dérapant, et se rattrapa à la queue du dragon féroce. Et tandis qu'il essayait de la noyer, l'enfant eut des dires qui lui firent changer d'avis.

"Toi et moi n'avons pas le choix!"

Ils étaient pareils: forcés tout les deux à l'alliance, enchainés par de vieux chasseurs. Et Nihdögg, qui haïssait plus que tout les humains, repêcha la petite fille et la ramena à son père, acceptant de se lier à elle. Mais elle souffrirait, à coup sûr. Il faudrait bien cela pour qu'il accepte de s'Unir avec elle. Le dragon resta à proximité du manoir Wennerström et lorsque Jan eut seize ans, tout deux partir pour l'Epreuve; comme tout le monde attendait.

Le froid connu des montagnes de Nordheim fut le lieu de l’Épreuve. Des kilomètres de neige friable, de banquise immaculée, sans aucune vie alentour autre que celles de l’adolescente et son dragon. Et bien que son père l'avait souvent emmenée à la chasse, Jan commença à souffrir du froid et de la faim; Nihdögg, cruel, l'abandonna sur la banquise. La jeune fille parvint seule à rejoindre les extrémités de la banquise pour fuir le vent glacial, mais nul doute était qu'elle était en train de mourir de froid. Le dragon l'observait sans l'aider, et Jan lutta de toutes ses forces: sa ténacité plut à Nihdögg et il accepta de partager son sang avec elle, au bout de plusieurs jours de souffrances. Elle revint au domaine familiale avec une grave pneumonie, mais victorieuse. Son père l'envoya à l’académie Lidorm sitôt quelle fut remise

Jan s'acclimata difficilement à la vie à Lindorm; enfant gâtée et maintenue éloignée des autres, elle était une adolescente précieuse et hautaine avec les autres, solitaire et exigeante, vivant dans un autre monde. Élève modèle, elle fut au tableau d'honneur durant sa première et seconde année, figurant jusqu'à la fin de ses études dans le classements des cinq élèves les plus brillants de Lindorm, jouant du coup face à Liam Fletcher. Mais personne ne se doutait que cette peste hautaine au look de geek était une des meilleure car elle ne savait faire que cela. Son père demandait régulièrement des compte-rendus de ses évolutions, lui serrant la vis, lui mettant la pression. Jan dédaigna les garçon de son âge et toute autre forme d'amusement pour cette raison: son père était un homme sévère et il n'aurait jamais toléré qu'elle s'amuse au lieu d'étudier.

Ce fut lors de sa dernière année à Lindorm qu'un incendie se déclara dans la tour qui contenait les dortoirs, et elle fut surprise par les flammes en pleine nuit comme beaucoup d'autres filles. Piégée par le feu et bloquée par une poutre, elle ne dut son salut qu'à l'intervention de Nicola Ferretti, un étudiant de Fulgere qu'elle considérait comme un rustre et un imbécile heureux. Il la chargea cependant sur son dos et lui sauva la vie, mais Jan ne le remerciait jamais pour son geste, préférant continuer à l'ignorer.

Jan quitta Lindorm la même année, obtenant le grade d'officier dans l'armée grâce au bras long de son père, se rendant sur le front de Nordheim avec Nihdögg qui n’était jamais plus heureux que lorsqu'il pouvait se battre, tuer et dévorer ses adversaire. A peine âge de vingt et un ans, elle se battit férocement contre les Wyrms de son pays natal, montant en grade durant sept ans jusqu'à devenir Lieutenant-Chef. Mais un affrontement moins heureux que les autres la força à quitter les rangs de l'armée: le dragon de feu d'un Wyrm la saisit à la jambe et la lui arracha, éborgnant Nihdögg au passage. Le dragon n'avait plus qu'un œil mais il grava dans son unie rétine l'image du dragonnier et de son dragon; Jan et lui se vengeraient, et seul la mort serait une bonne sentence.

Jan fut rapatriée à Lidorm, après un long séjour en hopital. Son père, désappointé de son "échec" dans sa carrière militaire lui ordonna de demander une place d’extensionnalité à l’académie. Jan, ne trouvant rien d'autre à faire, postula et fut rapidement incorporée dans le groupe des professeurs en tant qu'enseignante en Histoire-Géographie, la seule matière qu'elle pourrait enseigner car théorique. Elle retrouva son ancien rival Liam Fletcher dans le rôle de directeur et professeur de soins aux dragons, et ce casse-pied idiot de Ferretti en professeur de combat.

Trois ans passèrent ainsi, à enseigner une manière qu'elle déteste à des étudiants qu'elle méprise en cachant son infirmité avec une jambe de bois: la plupart des gens pensent qu’elle souffre d'une faiblesse, mais pas qu'elle est unijambiste et Jan se garde bien d'en parler... son père décéda cette année, laissant la place de Gouverneur à son frère aîné, Niels Wennerström qui la demanda en mariage. Il fallut à la jeune femme un long moment de réflexion -durant lequel elle se rendit compte de son amour pour Nicola Ferreti, professeur de combat- pour faire son choix. Entre amour et devoir, l'honorable Jan préféra souffrir de sacrifier ses sentiments pour obéir à la requête familial et prendre ses responsabilités.

Cependant sur le chemin pour rejoindre Niels, la calèche de Jan se fit attaquer par des Wyrms isolés; ils tuèrent ses gardent et profitant de l'absence de Nihdögg à ses côtés, la violèrent avant de la laisser mourir dans le froid polaire du Nordheim. Mais Jan se battit; comme elle s'était toujours battue. Aux portes de la mort, Niels et ses gardes, rejoint par Nicola et quelques dragonniers envoyés par Liam, la retrouvèrent recroquevillée dans une grotte, en hypothermie et le corps couvert d'horribles engelures. Ramenée au domaine familial et soignée, la Nordenheimir resta alitée de nombreuses semaines, fiévreuse et délirante. A sa rémission, elle devait affronter le spectre de son agression, restant catatonie dans son fauteuil roulant. Niels vit sa sœur affaiblie comme elle n'avait jamais été, au point qu'il en cru qu'elle resterait à jamais cette poupée cassée dans sa chaise, la tête dodelinante et le regard absolument vide.

Mais quelque chose réveilla Jan: elle se battait contre sa peur et la haine qu'elle avait toujours partagé avec Nihdögg, et qui concernait le genre humaine, fut la corde qu'elle prit pour sortir du trou. Elle voulait se venger. Elle comprit une chose: Elle était née et avait été éduquée pour le champ de bataille. Elle avait passé sa vie à devenir un soldat; et plus tard, elle avait vécu sur le champ de bataille: elle y mourrait aussi, mais pas sur une chaise roulante de trop de tristesse. Jan épousa son demi-frère pour le bien du Nordheim, pour donner des héritiers mais également pour trouver un appui, un allié de poids. Et un ami.

Jan recouvra l'envie de se battre; elle se vengerait. Non pas de ceux qui l'avait diminué -ceux-là avait surement déjà reçu quelques châtiments- mais de ce monde qui lui avait prit sa jambe, sa liberté. De ce monde qui avait vu sa vertu arrachée à son corps. Ce monde qu'haïssait tant Nihdögg. Et dragon et dragonnière s'apprivoisèrent enfin et apprirent à s'aimer et se respecter, dans leur aversion commune; parce qu'ils étaient respectivement les seuls à se comprendre et pouvoir avoir confiance en l'autre. Peut-être aussi les seuls à pouvoir s'aimer comme les étaient: de vieux infirmes malmenés par la vie et qui ne tenaient qu'à leur colère, comme on ne tient plus qu'à un fil.

Derrière l'Écran ❖
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