Ton premier fils te succédera, il sera la force et la poigne pour gouverner
Ton deuxième fils tu offriras aux Dieux, il liera à jamais son destin à ceux des temples.
Ton troisième fils tu cultiveras, il sera l’érudition et la mémoire de Khi-Shaab
Quant au quatrième, chérie le, car il n’aura d’autre utilité que d’être le quatrième.
Quant aux autres…
Précepte d'Hal-Haman
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Les feuilles des hauts palmiers d’Al-Khasir étaient encore gorgées d’eau quand le quatrième fils du Sultan est né. La mousson venait tout juste de se terminer et le doux soleil laissait l’eau s’évaporer lentement. Les Saabis tendaient des milliers d’étoles sous les arcades en faïence de leur maison pour les protéger du Dieu soleil. En ce jour de naissance et de fête, ils allumèrent de l’encens et une odeur épicée envahie toute la Capitale. Les temples accueillirent les premiers priants dés l’aube et laissèrent les orchestres locaux jouer de la musique pour recevoir en ce monde, le quatrième. Dés le début de matinée des odeurs de nourritures s’élevèrent, le miel se mélangeait aux viandes, la semoule fut égrenée par les enfants qui riaient, le riz se parfuma d’épice, les femmes écrasèrent les amandes et les pistaches pour en faire des milliers de petits gâteaux sucrés, des bouillons parfumés et chargés de safran, de cumin, de ras-el-hanout, d’anis étoilé, de cardamone se mirent à chauffer dans d’immenses plats, des pruneaux, des dattes enrobés de sucre mijotèrent dans des plats à tajines pendant de longues heures, remplissant la capitale de milles et une odeurs délicieuses.
Chacun étendit devant les terrasses suspendues de leurs maisons d’immense tapis d’orient, tous brodés à la main, dans des arabesques géométriques de fils d’or. Quand le soleil fut haut dans le ciel, que les tissus furent étendus au dessus des terrasses pour se protéger du soleil, chacun s’assit en famille sur les tapis. Les plats furent posés au centre et chacun se servit avec la main, mangeant et riant, partageant en ce jour de fête leur bonheur de voir arrivé le quatrième Prince. Car il était celui qui ne vivrait que d’amour, qui serait le maître de son destin.
Alors que tous fêtaient son arrivé, dans le Palais du Sultan, Hakim III marchaient de long en large. Les étoffes de son habit royal et ses multiples bijoux résonnaient dans un bruit répétitif contre les pierres colorées du palais. Rajustant sa coiffe parée de plume et de pierres précieuses, il marcha inlassablement devant cette porte close. Contre le mur, assit sur le sol, se tenait trois petits garçon, Zaïm, Nour et Haris, respectivement ses premier, deuxième et troisième fils. Tous attendaient avec impatience et dans un silence seulement rompu par les chuchotements amusés de Nour.
Puis, il y eu un cri et la porte s’ouvrit. Une multitude de femmes enroulées de nombreux voiles sortirent de la pièce. Le Sultan, se précipita et s’approcha de l’immense lit, un vent frais soulevant les baldaquins. Il rejoignit sa quatrième épouse, Flora Castellanos, et prit son fils dans ses bras. C’était un tout petit bébé, un peu chétif, dont les yeux clairs brillaient de curiosité. De légers cheveux bleutés ornaient son crâne et une marque rouge s’enroulait autour de son cou, preuve que l’accouchement ne s’était pas déroulé dans les meilleures conditions. Mais le bébé était là, pleurant et s’agitant. Ejaz fut-il ainsi nommé. Ejaz, qui voulait dire miracle en Saabi.
Les trois petits princes rentrèrent dans la pièce et saluèrent avec respect la quatrième épouse de leur père avant de se tourner vers le petit bébé. Ils l’embrassèrent chacun leur tour et furent alors libre de retourner s’amuser dans le palais.
Un intendant du palais arriva, et le Sultan acquiesça avant de voir l’homme courir dans le dédale du palais. Il grimpa la plus haute tour du palais et hissa un drapeau qui se refléta sur les toits d’or. Un cri de liesse retentit dans tout Al-Kashir et bientôt toutes les maisons et tous les temples étendirent dans le vent ce drapeau bleu qui signifiait la naissance d’un des enfants du Sultan. Les festivités se prolongèrent toutes la semaine, il n’y eu que des moments de joie, de partages et de danse. Dans quelques mois, quand le soleil serait plus clément, le Sultan paraderait dans les rues montés sur les plus beaux chevaux pur-sang pour présenter son fils au peuple.
Les années passèrent tranquillement, d’autres fils et filles virent se mêler à la vie du petit Ejaz qui grandissait dans l’unique but d’être aimer de tous. Il suivit son frère aîné Zaïm dans ses cours de maniement d’armes et de géopolitique mais pleurait car il avait peur d’être blessé, puis il courrait rejoindre Nour qui psalmodiait des chansons en l’honneur des dieux et finissait immanquablement par s’endormir. Il n’y avait que dans l’immense bibliothèque du palais où il rejoignait Haris qu’il s’épanouissait vraiment. Il se cachait dans un coin pendant que des professeurs particuliers faisaient des cours à son frère et il dévorait des romans entiers d’histoires extraordinaires, qui parlaient de continents lointains, de dragons, de pirates, de trésors, il regardait avec bonheur de longs parchemins ou s’étendaient des croquis de dragons et créatures majestueuses. Puis, il courrait dans le Harem où vivait sa mère avec les autres épouses officielles et les concubines pour rêvasser en écoutant les chants des femmes qui brossaient leurs longs cheveux. Il posait sa tête sur sa cuisse et la laissait lui caresser les cheveux, chantant parfois dans sa langue natale d’Aéria. Ejaz était un enfant plutôt timide mais terriblement curieux. Ses autres frères venaient rarement dans le Harem car ils étaient beaucoup trop occupé, mais lui passait ses journées là-bas, à apprendre à danser au milieu des concubines Saabi, il apprit aussi à jouer du oud et du kruita, puis à parler la langue de sa mère, sous le regard un peu noir et méfiant des autres épouses officielles, et plus particulièrement sous les yeux de la première épouse, Yasmine.
Comme toutes les premières épouses, elle était Saabi et comme toutes les épouses, elle jalousait la quatrième épouse et son fils qui n’était pas un mariage arrangé, mais un mariage d’amour. Car Flora Castellanos avait été épousé Hakim par amour, et même si cela convenait parfaitement à sa famille de voir une de leur fille devenir la femme d’un homme aussi riche et influent que le Sultan, il n’en restait pas moins qu’ils s’étaient aimés dés le premier regard. La première épouse, Yasmine, avait eu un accouchement très difficile qui était enrobé de secret, de non dit, et n’avait jamais réussi à donner d’autre fils au Sultan. Mais elle était la première, elle était celle qui régissait la vie du Harem et son caractère décidé n’avait d’égal que sa beauté envoutante.
Ejaz avait souvent peur d’elle, de ses longs cheveux noirs et de ses yeux dorés qui le fixait comme les serpents qui dansaient au son de la flute. Prêt à bondir au moindre relâchement pour mordre d’un coup sec.
Alors peu à peu, il s’éloigna du Harem, préférant s’occuper de sa jeune sœur, Safa. Puis, un jour, alors qu’il courait sous les arcades du palais cherchant sa sœur, il entendit la voix de son frère aînée résonnée dans le bureau de son père. Puis celle de Haris, et de Nour. Il s’approcha lentement et ce qu’il entendit le glaça :
«
Père, vous ne pouvez pas le laisser ne rien faire de ses journées. Je sais qu’il est le quatrième, mais il ne cherche même pas à faire quelque chose. » Grondait Zaïm.
«
Même Safa et Tayeb sont plus doué que lui, et dans beaucoup de domaine. Tayeb est un déjà un véritable petit soldat, quant à Safa elle parle cinq langues et monte à cheval comme personne. » Rajouta Haris de sa voix claire et affirmée.
«
Allons mes frères, Ejaz, ne sait juste pas quoi faire pour le moment. Pourquoi vous acharnez-vous sur lui ? C’est un gentil garçon, un grand rêveur, il finira bien par trouver quelque chose qui lui plaît. » Souffla Nour avec sa douceur habituelle.
«
Dans combien de temps va-t-il trouver ? » Cracha Zaïm visiblement en colère. «
Le quatrième est celui qui est censé donner l’exemple au peuple en créant sa propre destiné. Quel exemple va-t-il donner ? Celui d’un prince oisif, incapable de faire quoi que se soit, si ce n’est regarder le ciel d’un sourire complètement idiot ? Père, vous êtes beaucoup trop laxiste avec lui…Par Hal-Hamam, quand je serais Sultan, Ejaz fera ce que je lui dirais de faire… » Pestant, Zaïm sortit du bureau en trombe, suivit par Haris qui marcha le menton relevé.
Nour poussa un soupir et fixa son père : «
Père, vous devez parler à Ejaz, il va avoir un véritable petit frère dans quelques semaines, je suis d’accord avec Zaïm pour dire qu’il faut qu’il trouve ce qu’il aime faire. Rêver est un beau projet, mais rêver ne servira pas le peuple. » S’inclinant, il quitta à son tour le bureau, ses cheveux blancs flottant autour de son visage.
A partir de ce jour, Ejaz se referma sur lui-même. Il déserta le Harem, il évita à tout prix de se retrouver dans les mêmes pièces que ses frères et sœurs et s’isola le plus souvent dans les jardins luxuriant du palais. L’angoisse d’être doué en rien lui montait souvent à la gorge et il pleurait à chaudes larmes dans l’ombre des dattiers. A chaque soirée de festivité, chacun étalait ses connaissance, impressionnant les invités, et Ejaz restait là, assit sur son coussin les yeux baissés, les dents serrées par la peur et la colère. L’on commençait à murmurer dans son dos, à chuchoter qu’il était un peu « idiot » et que tout ce qu’il entreprenait il n’y arrivait jamais. Pourtant ce n’était pas faute de vouloir essayer, mais il détestait les armes, il exécrait la violence et à chaque fois que quelqu’un s’énervait contre lui, il revoyait Yasmine lui hurler dessus et le gifler violemment alors qu’il avait cassé un de ces bijoux, insultant sa mère et lui ordonnant de lui réparer.
Mais il n’était non plus doué de ses mains, et n’importe quel travail manuel finissait toujours par lui exploser au visage. Son frère aîné Zaïm continuait de lui lancer de lourds regards de reproche alors qu’il devenait un homme fort et grand accompagné de son dragon de feu. Nour, lui le consolait, essayant désespérément de lui remonter le moral alors que le jeune homme devenait le lan-lirira, le grand chef des Temples. Haris lui accédait au rang de grand Vizir, devenant par la même le grand conseiller du Sultan et le regardait d’un air narquois avant de le prendre en pitié.
Après une énième journée où Ejaz finissait par s’enfuir pour se cacher au fond du jardin, il pleura à l’ombre des figuiers enroulé dans les nombreux voiles que composait sa tenue. Ce jour là, il s’attendit à tout, sauf à se faire embêter par un dragon. Altaïr n’était pas un gros dragon, à peine de la taille d’un petit cheval et il se prélassait au soleil dans les jardins du Palais sans que personne ne lui dise rien. Il mangeait les fruits des innombrables arbres et savourait les rayons dardant du soleil qui se reflétaient sur les toits dorés du palais. Le dragon de Zaïm avait déjà essayé de le déloger à plusieurs reprises, mais Altaïr était d’un naturel têtu et malicieux. Alors, il restait là, au soleil, faisait dorer ses écailles et ses plumes multicolores. Il ordonna à Ejaz d’arrêter de chouiner et de lui ramener à manger. Paniqué, le prince obéit et le manège dura de longues semaines. Ejaz se levait le matin et courait dans les jardins pour retrouver le dragon. Ses frères crurent qu’il avait découvert une nouvelle lubie et préfèrent le délaisser que de perdre leur temps à lui courir après.
Altaïr n’était pas très vieux, mais il était bavard et Ejaz se fit un plaisir d’écouter tout ce qu’il avait à lui dire. Il lui parla de continents lointains, d’une multitude d’autres dragons, de pays tellement différents. Lui qui ne sortait presque jamais du palais par peur de l’inconnu, ou de faire quelque chose de mal, écoutait ses paroles avec une soif inextinguible. Rapidement, ils devinrent proches et il ne se passa pas une journée sans qu’ils ne puissent être fourrés ensemble. Ejaz cacha la présence de son ami à ses frères, car il était sûr que si ils l’apprenaient, ils voudraient en tirer profit, ou pire l’envoyer à Lindorm l’école militaire. Mais le Prince ne voulait pas aller là-bas. Il refusait la violence, la guerre et souhaitait juste rester avec son ami à qui il livrait tout ce qu’il avait sur le cœur. Altaïr le pressait de découvrir milles et une chose, mais Ejaz tremblait de peur de prendre la moindre décision. Et si il se trompait, il serait encore la risée de tous, si il cassait quelque chose on allait le frapper. Alors, il restait allongé à la fenêtre de sa chambre pour fixer le ciel bleu et la mer au loin. Il rêvait de monter sur Altaïr et de disparaître à jamais pour vivre ses propres aventures. Mais il n’en avait jamais le courage.
Peu après ses vingt ans, son père mourut et son frère Zaïm, alors âgé de ving-cinq ans monta sur le trône. Il devint le Sultan et tout le pays fut la fête.
Un énorme banquet fut organisé dans le palais et l’on invita les familles importantes de Khi-Saab, ainsi que des familles nobles d’Aéria, de Nordheim, de Keven, de Lostrego, de Waterfield pour que le nouveau Sultan rencontre des jeunes filles avec qui une alliance serait profitable. L’on mangea tous assit sur d’épais tapis, à la fraîcheur de la nuit et des millions de bougies illuminaient le palais. Chaque frère et chaque sœur, offrirent leurs ce qu’il savait faire de mieux à Zaïm en gage d’honneur et de respect et Ejaz se retrouva une fois de plus à devoir baisser la tête car il n’avait rien à offrir à son frère. Il resta prostré sur son coussin malgré les encouragements de Nour et Safa.
Zaïm perdit patience et devant tout le monde, il se leva pour le gifler avant de lui saisir le bras et de le jeter au sol en lui hurlant :
«
Tu me dois honneur et respect, je suis le Sultan. Fais quelque chose ! » Ordonna t-il alors qu’il retournait s’asseoir en le fixant d’un œil dur. Posant sa joue sur son poing, il le fixa avec colère et Ejaz se mit à trembler. Il resta prostré sur le sol, ses longs cheveux bleus ornées de perles et de plumes coulant sur ses épaules. Des larmes lui montaient aux yeux alors que la foule le fixait en chuchotant. Pétrifié par la peur, il entendit finalement des « oh » et des « ah ». Relevant la tête, il vit Altaïr se poser devant lui et Ejaz se jeta contre lui en pleurant. Le dragon le recouvrit de ses ailes et lui fit sécher ses larmes avec son don de chaleur. Puis, il lui ordonna :
« Danse mon Prince. Allez, oublie-les. Danse pour moi comme tu le fais si bien… »Ejaz le fixa et acquiesça. Il serra les poings et doucement son corps se déhancha. Les voiles glissèrent contre son corps fin, ses poignets se délièrent, ses chevilles s’envolèrent doucement faisant danser les anneaux autour, sa nuque rejeta sa tête en arrière et il ondula au son des sonorités de l’orchestre. S’envolant par moment, ou se contentant de tout simplement faire glisser son ventre et ses hanches, il se fit sensuel et envoûtant, son visage tournoya, faisant claquer ses cheveux contre sa peau blanche, emporté, il se laissa aller et ne vit que les yeux d’Altaïr qui le fixait. Ses chairs claquèrent dans des mouvements souples, ses mains se tordirent, ses doigts s’agitèrent alors qu’il ondulait avec force, savourant la fraîcheur du soir et envoyant ses cheveux le long de son corps. Il s’avança vers son frère avant de glisser sur le sol, il rampa vers lui, creusant les reins avant de s’aplatir essoufflé quand la musique se termina.
Restant prostré au sol, le rouge aux joues, il n’entendit qu’un long silence avant quelques uns ose applaudir et puis finalement toute la foule l’accompagna.
Se redressant Ejaz baissa les yeux et son frère le Sultan lui posa une main sur l’épaule et déclara avec raillerie : «
Bien, notre petit prince à fait aujourd’hui honneur à son nom. C’est un miracle ! »
Puis les festivités reprirent avant qu’Ejaz ne s’enfuit à travers le palais. Pendant de longs jours, il refusa de sortir de sa chambre, accueillant seulement Altaïr qui volait jusqu’à la terrasse. Une nuit, alors qu’il lisait paisiblement en mangeant quelques raisins blancs, son frère Zaïm, le Sultan, pénétra dans sa chambre et s’assit sur l’épais tapis. Ronchon, il lui ordonna :
«
Danse Ejaz. Danse pour moi ! »
Le Prince le fixa et refusa de sortir de son lit. Il se mit à trembler et baissa les yeux. Le Sultan gronda : «
Danse ! Maintenant ! » Grimpant sur le matelas, il lui attrapa violemment le bras et le projeta sur le tapis avant de le fixer de ses grands yeux en croisant ses bras sur sa poitrine.
Ejaz se mit à pleurer et resta prostré au sol avant de se relever le corps raide et de danser légèrement. Ses mouvements furent malhabile, maladroit, il s’empêtra dans ses vêtements et tomba sur le sol lourdement. Zaïm poussa un long soupir et le rejoignit en lui tendant la main.
«
Tu es vraiment le plus inutile de mes frères. » Dit-il en riant, l’aidant à se relever. Puis brusquement, son regard changea, sa main remonta le long du bras d’Ejaz, frôlant la peau pour la faire frissonner et sa main se cala sur sa mâchoire pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. «
Tu es le plus inutile mais tu es aussi le plus précieux. » Ses doigts frôlèrent son torse nu et le prince se raidit, il secoua la tête et gémit : «
Non…Non Zaïm ! » Prit d’une peur soudaine, il repoussa le Sultan et le projeta violemment contre le sol avant de s’enfuir dans les jardins.
Le cœur dévasté, se sentant salit, il passa la nuit contre le corps chaud d’Altaïr et fit tout son possible pour éviter son frère pendant de longs mois. Il vit partir son jeune frère Tayeb pour Lindorm et chaque nuit il angoissa de peur que Zaïm revienne pour lui demander de danser. Le dragon, inquiet, ne le quitta plus d’une semelle et essaya désespérément de le convaincre de partir, d’aller voir ailleurs. Mais plus que la peur de son frère, c’était la peur de l’inconnu qui le faisait rester enfermé entre ces murs.
Prenant sur lui, il accepta de sortir du palais en compagnie du dragon pour aller au marché, puis jusqu’à la mer. Il se promena le long des rues à l’ombre des jungles, savourant le thé à la menthe brûlant et les rires des enfants qui couraient dans les rues.
Il savait au fond de lui qu’il devait changer, qu’il devait prendre de l’assurance. Tout le monde l’aimait, lui souriait, lui offrait des fruits ou des fleurs qu’il accrochait dans ses cheveux. Il devait devenir fort, ne plus être ce quatrième inutile et peureux.
Alors, les pieds dans l’eau de la mer, il ferma les yeux et inspira l’air iodé…
Il avait soif d’aventure.