La frêle silhouette en jean rapiécé et tee-shirt trop grand regardait, le nez levé, l'imposant bâtiment qui était désormais - enfin c'était ce qu'on lui avait fait comprendre - une seconde maison.
Liatris pensait qu'elle ne savait pas ce que ça voulait vraiment dire "avoir une maison" alors une seconde ? Elle savait surtout qu'elle n'avait rien à faire ici, définitivement.
Seul moment de soulagement, infime : Léthé était aller explorer son nouveau "territoire" et lui fichait la paix. Ce qui était très bien, chacun dans son coin et voilà. Comme cela aurait dû toujours être. Malheureusement, elle était désormais inscrite dans cette grande académie, pour y apprendre des tas de choses... Faire la guerre, par exemple. Combattre des gens.
Ma-gni-fi-que. Elle qui avait toujours rêvé de gloire, de massacres et de verser le sang...

Sa propre ironie lui arracha un rictus alors qu'elle détournait les yeux de l'énorme bâtiment, fourrant ses mains dans ses poches, le dos légèrement voûté vers l'avant, des mèches noires tombant sur son visage émacié. Ses yeux cernés lui donnaient un air maladif. Elle n'avait l'air que d'un garçon misérable. C'était également bien loin de ses préoccupations. Dans le sac usé qu'elle portait en bandoulière - d'un marron passé - elle sentait le poids des livres qu'on lui avait remis à son arrivée, la veille. Finalement, elle se laissa tomber sur un banc, assise en tailleurs, ses chaussures usées lui donnant un air plus pathétique encore. Il n'y avait personne, elle serait bien. Elle ouvrit finalement son livre d'Histoire et le reprit à la page 28. Elle l'avait déjà bien avancé dans la nuit.

Traître, lâcheur ! Pensa Vaast puissament en serrant ses poings dans ses poches. Istil l'avait laissé seul, il l'avait littéralement jeté devant le portail de l'académie avait d'aller faire un tour pour découvrir leur nouveau lieu de vie. Mais au fond, il savait qu'il ne devait pas s'accrocher à son dragon et ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude d'être seul. Alors il se posait là, droit dans ses bottes, habillé comme en plein hiver, couvert du coup juqu'au bout des ongles. Il avait l'air digne, le regard vide et nonchalant, loin d'être aussi motivé que d'autre l'était. Il avait autant envie d'être ici que de ne pas l'être. Il y avait tellement de monde, il se sentait mal à l'aise.

Mâchant un chewing gum pour se calmer, il avança, raide comme un piquet, la tête basse pour ne pas se faire remarquer. Puis il s'arrêta en plein milieu de la cour. Qu'était-il censé faire à présent ? Il n'avait aucune envie de vivre dans un dortoir, il voulait rester auprès d'Istil. Tous les autres se moqueraient de lui, il le savait. Et puis il ne voulait qu'on le remarque.

Les mains dans le fond de ses poches pour cacher son mal être il chercha un coin à l'ombre du regard. Il y avait des gens autour de lui, chacun passaient sans lui prêter la moindre attention et il n'en avait rien à faire. Même si il aurait aussi aimé qu'on lui parle... c'était trop paradoxal et il le savait. Il voulait se cacher dans le fond d'un trou. Vaast fit une bulle avec son chewing gum, essayant de se concentrer seulement sur ça et de chercher un coin tranquille jusqu'à ce qu'Istil vienne le sommer de bouger ses fesses. Sa rapière à son côté, un sac lourd à son épaule, il soupira finalement et s'approcha d'un arbe, espérant ne pas être vu et de ne déranger personne. Il finit par s'affaler a l'ombre et tira sur son écharpe pour souffler un peu.

Il avait chaud, il avait l'habitude donc ça ne le dérangeait pas tant que ça, mais c'était un peu étouffant. Quelqu'un de censé aurait au moins retiré l'écharpe... mais il n'avait aucune envie de le faire, raison pour laquelle il ne voulait absolument pas vivre dans un dortoir. Il voulait vivre avec Istil... mais jamais il n'oserait demander à quelqu'un s'il le pouvait, il était persuadé qu'on lui refuserait de toutes façons. Alors il ferait comme d'habitude... il subirait et engloutirais tous ses sentiments. Personne n'en avait rien à faire de toutes façons.

Assis au pied de l'arbre, il soupira un peu lourdement et leva le nez vers le ciel en se demandant quand est-ce qu'il pourrait à nouveau voler avec Istil... il était son seul ami après tout, la seule personne dans tout l'univers à pouvoir le comprendre...

Liatris avait levé légèrement le nez du gros livre qu'elle lisait lentement, fixant quelques secondes les autres élèves, sans vraiment oser les regarder directement, cachée derrière le livre un instant délaissé. Elle ne connaissait absolument personne et, à vrai dire, n'avait pas du tout envie de connaître qui que ce soit : elle n'avait de toute façon tout simplement pas envie d'être là.

Elle regarda un instant, discrètement, ce garçon aux cheveux rouges qui passait non loin d'elle. Des cheveux rouges ? Elle n'en avait jamais vu de semblables. Comme c'était une si belle couleur. Les siens, noirs, étaient des plus ternes. Et il éclatait des bulles de chewing-gum... Elle n'avait jamais réussit à en faire une seule. C'était si difficile...

Liatris posa doucement le livre dans son sac, avec une certaine délicatesse pour ne pas l'abimer ou le corner. Un livre, c'était précieux. C'était les premiers qu'elle avait rien qu'à elle, le directeur les lui avait donné. Le garçon aux jolis cheveux était assis au pied d'un arbre, maintenant et elle hésita un instant. Tergiversa encore. Puis, discrètement, elle se leva, se faufilant entre les arbres et l'ombre des bâtiments, discrète comme une petite souris, avec l'aisance de la voleuse qu'elle était.

Elle contourna le garçon jusqu'à arriver dans son dos, derrière l'arbre, passant une petite tête brune sur le côté du tronc pour observer les cheveux du garçon, dans lesquels jouaient la lumière agréable de cette chaude journée d'été. Il semblait avoir chaud, lui aussi et elle l'observa de derrière, sans rien dire, ses yeux noirs derrière ses épaisses lunettes rondes fixés sur la chevelure flamboyante.
Finalement, trop curieuse, elle tendit prudemment une main de derrière son arbre, jusqu'à effleurer doucement ces étranges cheveux du bout de ses doigts pâles...

Que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il accepté de faire alliance avec Istil ? Il avait cru qu'ils auraient pu rester ensemble, qu'il n'aurait pas à être au milieu des autres... mais il s'était fourvoyé. Istil n'était pas là et il était dans un endroit immense dont il ne connaissait rien, au milieu de gens qu'il ne connaissait pas. Déjà qu'il était mal à l'aise avec les gens qu'il connaissait... Un nuage passait haut dans le ciel et il le fixa longuement, se demandant ce que cela faisait d'être un nuage, de seulement se laisser aller au gré du vent...

Mais bientôt il eu une réponse à sa question alors qu'un large dragon passait au dessus de l'école et traversa le nuage pour le faire se disperser. Il allait finir comme ça en quelques jours, il en était persuadé. Il était tellement nul et inutile. Il fit une autre bulle, l'air nonchalant alors qu'à l'interieur il paniquait. Il devait faire en sorte de ne pas se faire remarquer, même s'il savait déjà que sa tenue le mettrait en avant. Il allait devoir redoubler d'effort, il ne voulait pas créer de problèmes... surtout pas à Istil, il tenait trop à son dragon pour cela.

Absorbé par ses réflexions, il ne senti pas la présence qui se rapprochait derrière lui. Il n'étiat pas habitué à ce que quelqu'un décide de s'approcher de lui. Même ses frères l'évitaient à la maison... aucun d'eux n'avaient jamais eu envie de savoir ce qu'il se passait dans la tête de Vaast. Il était seul... il n'avait qu'Istil, de toutes façons les autres n'étaient que des cons.

La bulle éclata quand il senti soudain quelque chose près de ses cheveux. Sursautant, il se décala subitement, le chewing gum s'étalant sur le tour de sa bouche alors qu'il attérissait sur les fesses, les yeux grand ouvert alors qu'il découvrait la frèle silhouette d'un garçon à lunette donc la main était tendue vers lui.

"......"

Vaast rougit en frottant son visage avec son gant, ses sourcils se fronçant à l'idée de mettre du chewing gum sur ses gants mais refusant de les enlever devant quelqu'un pour se nettoyer le visage. Que lui voulait ce type ? Il leva un regard interrogateur, son expression un peu moins neutre alors qu'il cachait desespérement sa peur. Qu'avait-il fait ? Peut-être s'était-il mis à un endroit où il ne fallait pas... Soucieux, il fixa longuement le garçon à l'étrange allure. Il avait l'air d'être sorti tout droit d'une ruelle mal famée... est-ce qu'il y avait des clochards dans l'école ?

"Pardon... si je dérange..." finit-il enfin par dire d'une voix bien plus grave et rauque que l'on aurait pu penser en le voyant, bien moins assurée aussi.

Et merde, c'était pour ça qu'il n'aimait pas parler, il ne savait pas maîtriser sa voix. Ce type allait penser qu'il n'était qu'un idiot... et il aurait certainement raison... il détestait déjà cette école, encore plus que l'école où il était allé avant. Il voulait Istil, juste Istil, était-ce trop demandé ?

La réaction vive du garçon l'avait surprise et elle s'était reculée précipitamment en deux bonds de petite gerbille apeurée, les yeux un peu écarquillés. Elle n'avait que trop l'habitude qu'on la frappe pour rien et elle ne craignait pas, à vrai dire, une réaction violente, s'y attendant au contraire comme une évidence.

Mais il n'y eut que de la peur dans les yeux du garçon aux yeux rouges, l'espace d'un instant. Elle pencha la tête sur le côté sans dire un mot, prise de court par une réaction à laquelle elle ne s'attendait pas. Il s'était barbouillé de chewing gum par sa faute et son regard se fit plus penaud alors qu'elle se rapprochait d'un pas prudent.

Il avait une drôle de voix, très grave. C'était joli. Mais elle, ne dit rien pendant un petit moment, continuant de le fixer sans sourire mais avec une certaine curiosité animale. Elle se sentait un peu désolée de l'avoir effrayé, elle n'avait jamais fait peur à qui que ce soit, à vrai dire.

".... Non." Dit-elle finalement, pour répondre à sa question, ses pommettes rosissant légèrement de gêne alors qu'elle osait parler à cet inconnu. Sa propre voix était neutre, ni grave, ni aiguë, à son image très androgyne, il aurait été difficile de deviner qu'elle était une fille rien qu'à ce timbre de voix un peu traînant.

"Tes cheveux... Ils sont jolis." Dit-elle encore à voix basse, rougissante, gênée de lui parler, à demi cachée par le tronc d'arbre contre lequel elle s'appuya de nouveau comme si elle voulait se fondre dans l'écorce. Sa phrase, dite avec une franchise presque enfantine avait des accents sincères, bien que très timide.

La tête dépassant un peu du tronc, elle guettait un geste agressif pour tenter de s'en cacher. Néanmoins, pour le moment, aucune rouste n'était en vue. Elle soupira, entre inquiétude et soulagement, continuant de fixer l'autre élève avec insistance.

Vaast s'attendait à tout de la part du garçon, à des rires moqueurs, à un regard méprisant... mais il fut aussi surpris que son homologue face à sa réaction. Il semblait avoir peur, peut-être même plus que lui. Rougissant un peu dans son écharpe il maugréa dans sa barbe inexistante alors qu'il sentait son menton coller à cause du chewing gum. Regardant sa main, il savait qu'il devait enlever son gant pour se nettoyer, mais il ne voulait pas le faire devant le garçon.

Il fut cependant ramené à la réalité et destabilisé par la voix fluette de son interlocuteur. C'était improbable mais... il avait entamé un semblant de discussion avec un autre être vivant autre qu'Istil et cela sans effusion de sang prochaine. Il y avait anguille sous roche, personne ne pouvait être comme ça. Serrant un peu les dents, le visage de nouveau impassible, Vaast se redressa, époussetant ses genoux et ses fesses au cas où la terre se serrait incrusté dans le tissus, il ne voulait pas donner de quoi alimenter le fioul des remarques acebres qu'il pourrait récolter à son encontre.

Mais son impassibilité fondit comme neige au soleil quand, à nouveau, la voix résonna entre eux, faible mais bien présente. Observant la frèle silhouette cachée derrière l'épais tronc d'arbre, le jeune homme cacha son visage dans son écharpe pour masquer un rougissement de ses pomettes. C'était bien la première fois qu'on lui disait que ses cheveux étaient beaux, il y aurait presque crut. Mais il n'était pas dupe, bien qu'ils soient sa fierté, bien qu'ils soient la seul chose qu'il aimât vraiment chez lui, il avait reçu tellement d'insulte à leur sujet qu'il ne croyait plus aux compliments. Pour lui, un compliment n'était qu'un enrobage pour l'attirer quelque part.

"Merci..." marmonna-t-il de sa grosse voix dans un murmure nonchalant.

Il n'y croyait pas pour deux sous. Les yeux vers le sol, il plongea ses mains dans ses poches, résolu à garder ce bout de chewing gum sur son menton tant que l'autre garçon serait là. Il avait honte de ses mains, honte de son corps tout entier. Machonnant son bonbon, il attendit quelques instants, raide comme un piquet, le visage lisse de toute expression jusqu'à ce qu'il se rende compte que le garçon ne bougeait pas et continuait de le fixer.

Il détestait ça, il détestait être regardé, il devait penser qu'il était pittoyable et misérable. Serrant les poings dans ses poches il retint sa colère latente, préférant éviter toutes altercations qui ne feraient que lui apporter des ennuis. Il se sentait mal à l'aise de se faire ainsi observer. Il fit lentement gratter la pointe de son pied dans le sol jusqu'à ce qu'il comprenne que peut-être le garçon voulait la place sous l'arbre. Il lui avait sûremet prit sa place préférée ! Serrant un peu plus les poings il recula d'un pas et leva ses grands yeux foncés vers ceux du garçon.

Il resta sans bouger et sans parler un long instant, réfléchissant s'il devait dire quelque chose ou non. Ou s'il devait s'excuser. Il ne fit pas de nouvelle bulle, déjà agacé par son échec un peu plus tôt. Il devait parler, c'était certain, mais il avait peur de dire quelque chose de mal...

"J'suis désolé si j'ai pris ta place... " réussis-t-il finalement à dire nonchalament mais le regard fuyant.

Il détestait être aussi timide. Il aurait voulu pouvoir rire de cette rencontre comme n'importe qui d'autre l'aurait fait, ou s'ennerver et dire ce qu'il pensait. Dire qu'il n'aimait pas qu'on le touche, qu'il n'aimait pas qu'on essaye de se moquer de lui. Mais il ravala ses paroles et se demanda s'il devait partir ou non, il ne voulait pas paraître impoli.... pas dès le premier jour. Istil lui ferait une tête au carré si jamais il avait des problèmes...

Liatris ne comprenait pas la réaction du garçon, ce rougissement qu'il avait eu l'avait déstabilisée également. Habituellement on lui en collait une, pour lui apprendre. L'idée qu'on puisse être un peu intimidé par elle la laissait perplexe, hésitant à croire en cette réaction qui lui semblait si peu naturelle.
Un merci ? c'était bien la première fois. Dans son ancienne bande de voleurs, l'on ne lui disait jamais merci. Et les coups et brimades marquaient son quotidien, comme celui avec Léthé. Le féroce dragon la frappait si souvent que son coups déjà perclus de cicatrices était plein de bleus presque noirs. Elle était néanmoins passée maîtresse dans l'art de l'esquive des coups de l'énorme queue reptilienne ou des ailes étendues pour la faire tomber.

Comment pourrait-elle avoir envie d'être dans cet endroit ? Néanmoins la petite tête de linotte se concentrait à présent sur ce garçon pas comme les autres.
A ses excuses, elle resta quelques secondes perplexe, ses yeux très expressifs sous les lourdes cernes n'exprimant qu'une surprise un peu perplexe.
Réalisant qu'elle devait parler encore, elle rougit de plus belle et dit à voix basse, son petit visage au teint maladif devenu rouge.

"... C'est pas ma place..." Elle baissa un peu la tête et gratta un peu de terre du bout de ses chaussures usées. Sa place n'était nulle part et certainement pas dans une académie militaire où tout le monde était si fort. "Pardon." Ajouta-t-elle, sans vraiment de raison, juste parce que cela la soulageait de s'excuser.

Elle avait cessé de fixer le garçon, se décalant un peu sur le côté de l'arbre, hésitante. Elle ne voulait pas s'assoir là. Il y avait trop de monde qui risquait de passer. Elle ferait mieux de se cacher dans sa chambre, ainsi elle ne gênerait personne...

"Pourquoi est-ce que tu as les cheveux rouges ?" Demanda-t-elle, encore, avec un entêtement autiste. Elle aurait tellement voulu savoir, elle ne connaissait rien du monde en dehors de Bianca et des petits villages alentours.

Elle avait rougit d'une si longue phrase, dansant d'une jambe à l'autre avec malaise.

La situation aurait pu être des plus cocasses pour n'importe quel observateur, les deux étudiants étaient en train de regarder le sol comme si chacun avait commis un crime de lèse majesté. Mais pour les deux protagonistes c'était véritablement un moment difficile à passer et aucun ne se rendait compte à quel point l'autre en face était mal à l'aise. Vaast le premier qui ne se fiait jamais aux attitudes des gens, persuadé que tout le monde jouait comme lui feignait une attitude détâchée et nonchalante.

Mais il fut surpris d'entendre des excuses de la part du garçon - car il était toujours persuadé qu'il était un garçon, pour lui les filles étaient des pies qui passaient leur temps à piailler et à se moquer des autres en prenant de grands airs. Relevant un peu la tête il observa son interlocuteur du coin de l'oeil, ne voulant pas avoir l'air de le dévisager. Il semblait sale, si mal habillé, ses cheveux dans tous les sens... Vaast ne savait pas quoi en penser, la seule chose qui régnait dans son esprit était : je veux partir. Mais il ne voulait pas non plus paraître impoli, habituellement c'était toujours les autres qui partaient en premier après un silence mal aisé. Mais le garçon ne partait pas. Serrant les poings, l'attitude de l'autre élève commençait à ennerver Vaast. Il était loin d'en avoir l'air mais il était impétueux au fond de lui, un rien l'ennervait. Et voir le garçon dodeliner sur ses jambes l'ennervait, il avait envie de le secouer pour le faire réagir avant de se dire que ce n'était pas à lui de donner des leçons alors qu'il restait raide et droit sans bouger d'un millimètre alors qu'il n'avait qu'une envie : retirer le bout de chewing gum sur son menton qui l'ennervait encore plus que le garçon.

Puis vint la question. Une question qui fit se raidir le jeune homme et qui baissa la tête. Voilà... il venait à peine d'arriver et ça commençait déjà. Pourquoi il avait les cheveux rouge.... il ne comprenait pas que c'était une question posée en toute innocence et pas le début de quelques brimades. Pour lui dont les cheveux étaient sa fierté c'était aussi la source de nombreuses blagues, surtout de la part de ses frères. Après tout, même s'ils avaient tous les cheveux rouges dans la famille, tout le monde s'était toujours demandé s'il en faisait vraiment parti. Déjà petit tout le monde lui disait qu'il se les teignaient la nuit quand personne ne regardait, car c'était impossible pour lui d'être un vrai O'Shanahan.

La blague s'était étendue à tout le village et les villages environnant. Finalement c'était devenu une rumeur et son père s'en était pris à lui alors qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire. Les yeux à nouveau baissés, Vaast haussa simplement des épaules, comme il le faisait à chaque fois, comme s'il ignorait les remarques qui lui étaient lancées alors qu'elle ne faisaient que se rajouter à la longues liste des choses qu'il embouteillait au fond de lui.

"J'sais pas... comme ça...." répondit-il vaguement.

Il n'avait aucune répartie et n'avait jamais vraiment su comment répondre aux gens. Istil lui disait sans arrêt qu'il était un associal et il avait sans doute raison. En même temps, il n'avait pas envie de se lier avec les autres... ça servait à quoi à part apporter des problèmes ? Comme s'il n'en avait déjà pas assez... il y avait pourtant crut à une époque, mais maintenant il s'en fichait.

Les poings serrés dans ses poches, chaque muscles tendus, Vaast serrait les dents. Il devait se tenir tranquille, ne pas faire d'éclat. Il subirait tout ce qu'on lui ferait comme il l'avait toujours fait et c'était tout.

Liatris semblait incapable de démordre de certaines choses une fois que son attention était fixée dessus. Elle accordait à des détails une importance capitale, cherchant une explication qui ne venait pas.
Elle voulait juste savoir. c'était joli, personne n'avait cette couleur de cheveux là où elle avait vécu. C'était très étonnant. Vraiment exotique.
Focalisée sur le garçon, elle oubliait dans une certaine mesure sa prudence naturelle de petite souris effacée. Elle osait aller spontanément vers quelqu'un mais personne ne pouvait se douter de l'effort que cela lui demandait. Elle avait envie de fuir et de rester, sa curiosité loin d'être assouvie alors que l'autre lui répondait que c'était comme ça. Il ne savait pas ?

Frustrée, Liatris s'approcha d'un pas, oubliant un peu de prudence, réalisant distraitement que le garçon avait encore du chewing-gum sur le menton et s'en fichant totalement : ce genre de constatation l'indifférait complètement. Elle se tordit un peu les mains tout en disant à voix basse, fuyant le regard de l'autre étudiant :

"Chez moi, personne n'a les cheveux comme ça."

Elle ne souriait pas, se contentant de rester là, l'air empruntée. Un groupe d'élèves passèrent non loin et elle tressaillit légèrement, comme si elle allait s'enfuir mais comme le groupe ne faisait pas attention à elle, elle ne fit que l'amorce d'un pas vers l'arrière.

"J'ai... lu... que c'était à... à Narthan qu'on avait les cheveux rouges. A cause du feu.... Et des d... dragons... Tu viens de là-bas ? Hein ? Ils disent que Narthan est couvert à... à 27 pour cent par des... Volcans. Dont 24 sont toujours en activité... Et que... 18 pour cent de la... population locale ont des couleurs de cheveux comme toi. Et que 3,8 pour cent sont liés aux dragons de feu. Comme toi ?"

Elle se tut, se tordant les mains, dansant toujours d'un pied sur l'autre sans quitter le garçon des yeux. Beaucoup, beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête.

Il s'approchait, le garçon s'approchait ! Vaast n'aimait pas les contact, il ne supportait pas que quelqu'un se tienne trop près de lui, il avait toujours peur de recevoir un coup. Faisant un pas en arrière, tendu comme un arc, la tête rentrée dans ses épaules, une goutte de sueur perla sur son front. Il avait chaud et commençait à ne pas se sentir trop bien. Et puis il y avait le regard de ce type qui fixait ses cheveux. Et pourtant ce qu'il dit le rassura un petit peu, même si ça ne le calma pas vraiment. C'était de la curiosité, il n'avait jamais du voir de Narths avant.

Il le vit tréssaillir et se demanda s'il pouvait fuir devant un type plus petit que lui et qui avait l'air tout malingre. Car de près il voyait bien les pomettes saillantes et le poignet tout fin. Il devait être aussi fort qu'une brindille... Il était déjà lâche à la base, de quoi il aurait l'air s'il fuyait de la sorte, Istil allait se moquer de lui c'était sûr !

Puis il parla et Vaast écarquilla les yeux en entre-ouvrant la bouche. Il lui faisait quoi là ? Il n'en savait rien lui combien il y avait de volcan actif par chez lui. Il connaissait juste les deux de la région où il était, les autres il s'en fichait. Qu'est-ce qu'on s'en fichait de savoir combien de personnes étaient liées à un dragon à Narthan ? La façon de plus dont avait l'air le garçon de dire ça mettait Vaast clairement mal à l'aise. Il ne savait pas quoi répondre, pas quoi faire. Regardant autour de lui pour trouver une échappatoire il frotta son pied contre le sol.

*Istil ! ! Aide moi ! !* hurla-t-il mentalement, cherchant de l'aide vers la seule personne en qui il avait confiance.

*J'suis occupé, demmerde-toi !* grogna le dragon dans sa tête.

*J'ai vraiment besoin d'aide là......* supplia le jeune homme enfonçant son visage dans son écharpe.

*Tu es en train de te faire tabasser ?* demanda Istil en soupirant mentalement.

*....................... oui ?*

*Pauvre tâche ! Débrouille-toi ! J'suis pas ta baby-sitter !*

Et la connection fut rompue brutalement, laissant Vaast incapable de bouger ou de réagir, ne sachant pas quoi répondre, cherchant à s'échapper. Il y avait quelque chose d'ennervant chez le garçon, quelque chose qui le mettait en rogne. Sa façon de se tenir, de parler... Il avait envie de l'envoyer bouler, mais il ne savait pas comment...

Il ne lui répondit même pas et la jeune fille baissa la tête, soudain un peu déçue, se renfermant aussitôt dans sa coquille qu'elle n'avait quitté qu'un instant. Elle avait peur de l'avoir vraiment beaucoup, beaucoup dérangé.
Allait-il la frapper ? Non, rien, aucun mouvement violent en vue. Elle ne se détendit pas pour autant. Tête rentrée dans les épaules, un peu triste, elle renifla légèrement et gratta le sol plus férocement du bout du pied.

Elle aurait voulu savoir si le livre avait raison. Les livres n'ont pas toujours raison : elle en avait lu un une fois, qui parlait d'ogres et de géants, quand elle était petite. Seulement elle n'avait eu aucune preuve de leur existence. Bon, peut-être qu'ils existaient quelque part, très très loin ? Alors comment savoir si le livre était bien documenté ? Elle se sentait impuissante, un peu triste.

Il semblait même qu'elle allait pleurer, ses joues un peu rouges encore et ses yeux baissés un peu trop brillants.

Ce fut le bruit de lourds battements d'ailes trop familier qui la sortirent de son désarrois. Levant les yeux vers le ciel dans un début de panique elle n'eut que le temps de voir l'énorme dragon serpentiforme se poser à côté d'elle, manquant de renverser l'arbre de son corps massif, son aile gauche faisant tomber plusieurs branches dont l'une atterrit sur la tête de la pauvre dragonnière, heureusement pas trop grosse - elle avait évité la plupart en petits bonds souples - au point de l’assommer à moitié. Elle resta à côté de Léthé, sonnée, l'air terrifiée.

"Tiens, un petit bonhomme..." Fit le dragon en se redressant, son énorme goitre se gonflant au rythme de sa profonde respiration, sa gueule énorme à double rangée de dents pointues refoulant une haleine de charogne alors que ses six yeux rouges fixaient l'autre étudiant.

Liatris, terrifiée, n'osait plus faire un geste.

"Il est à peine assez gros : y'a rien à manger dessus."

Sonnée, terrifiée, la jeune fille prit cependant son pauvre courage à deux mains pour jeter une brindille sur les lourdes écailles de son dragon en chuchotant d'une voix tremblante :

"A... Arrête..." Puis, baissant encore plus la voix, elle ajouta : "S'il te plait..."

Le dragon n'eut qu'un regard dédaigneux, étirant une aile d'un geste nonchalant, frappant Liatris au torse et la faisant tomber.

"Il a autant de conversation qu'une moule et se mange pas. Aucun intérêt." Fit méchamment le dragon en plissant ses six yeux alors qu'il battait des ailes, s’envolant avec une certaine lourdeur, jusqu'à survoler l'académie et de disparaître par où il était venu.

Assise par terre au milieu des branches brisées, Liatris murmura d'une voix piteuse :
"... Désolée..."

Le silence était lourd entre les deux, La tête basse Vaast cherchait une échapatoire, encore plus quand il observait la réaction du garçon. Il avait l'air sur le point de pleurer. Pourquoi ? QU'avait-il encore fait ? Regardant à droite et à gauche il frotta son pied dans le sol en serrant les poings dans ses poches. Que devait-il faire, il ne voulait pas le faire pleurer. Oh merde, mais quel con ce mec aussi ! Pourquoi il avait l'air d'avoir envie de pleurer maintenant ? Devait-il dire quelque chose ? Il ne savait pas quoi faire, il était tellement nul en relations humaines...

Il fut sorti de ses pensées par l'arrivée inopinée d'un imposant dragon dont l'atterrissage ne se fit pas sans faire sursauter Vaast qui recula de plusieurs pas en levant les bras au dessus de sa tête, s'attendant déjà à se faire dévorer. Où était Istil ? Il voulait Istil, maintenant ! Relevant les yeux son regard croisa celui du dragon, le faisant trembler de peur. Combien avait-il d'yeux celui-là ? Il était immense... pas aussi imposant qu'Istil mais au final Vaast n'avait jamais été au contact de beaucoup de dragons, il connaissait surtout Istil et il trouvait celui-là bien laid.

Et la façon dont il le regardait ne faisait que lui rappeller à quel point il était insignifiant. Un regard dédaigneux qu'il ne connaissait que trop, lui rappellant cruellement sa position dans l'univers. Il ne répondit rien et baissa juste les yeux, comme il le faisait toujours si bien. Il n'était visiblement même pas digne de servir de repas au dragon... mais ça, il le savait, même Istil n'avait pas voulu le manger la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Il était vraiment pittoyable.

Le vent souffla lourdement et Vaast tomba lourdement sur ses fesses alors que le large dragon s'envolait au loin, laissant les deux humains sur le sol. Le jeune homme garda les yeux aux ciel, fixant la masse violette s'éloigner jusqu'à ce qu'il aperçoive non loin de celle-ci la silhouette d'Istil qui survolait la zone. Il observa son dragon, le voyant tourner avant de s'éloigner. Il voulait l'appeller mais aucun son ne sorti de sa bouche. Il n'était même pas venu... il devait se moquer de lui, lui aussi.

Baissant les yeux, Vaast se mordit le coin gauche de sa lèvre infèrieure. Istil s'en fichait bien qu'il lui arrive quelque chose, il le savait bien... mais ça faisait toujours mal de s'en rendre compte. Il comptait tellement sur lui... des fois il se demandait comment ils avaient pu réussir leur alliance. Il ne releva pas la tête lorsque le garçon s'excusa, il la secoua juste en mettant ses mains entre ses jambes, le dos vouté alors qu'il se rappellait son insignifiance dans l'univers.

"T'excuse pas... il a raison..." répondit juste Vaast en tentant d'oublier la présence d'Istil. En tentant de ne pas penser à l'idée qu'Istil ne veuille pas dormir avec lui, il en était persuadé. Maintenant qu'ils étaient là, il allait sûrement tout faire pour le laisser se débrouiller avec les autres humains, alors qu'il n'en avait aucune envie. Il avait juste besoin d'Istil après tout...

Assis sur le sol, il se mit à broyer du noir comme il le faisait si bien, ne prétant plus attention au garçon en face de lui, s'attendant à entendre une moquerie de sa part. Mais il y était habitué... après tout il n'était qu'un lâche et un incapable. Le visage impassible, il faisait pourtant de son mieux pour ne pas le montrer.

Assis par terre comme deux idiots, Liatris regardait timidement le garçon, tête penchée sur le côté, tentant de comprendre pourquoi est-ce qu'il restait là, sans partir à cause de Léthé ou d'elle qui était d'une compagnie discutable.

Léthé avait-il raison comme le disait l'autre étudiant ? Elle secoua un peu la tête, des mèches brunes désordonnées barrant son regard cerclé des lunettes rondes, intriguée par l'autre jeune homme. Elle ne comprenait pas pourquoi est-ce qu'il ne la tapait pas. Il avait eu peur de Léthé ? Il n'avait pas l'air. C'était... Bizarre.

"C'est vrai que tu n'es pas gros. Je ne pense pas... Pouvoir te manger non plus... C'est pas appétissant..." Elle hésita, pensive. "Alors il a raison... ?" Elle avait ajouté cela comme une constatation très logique et un peu interrogative, au fond, les sourcils froncés.
Du bout du doigt, elle arracha quelques brins d'herbe près du tronc d'arbre. Elle se sentait soulagée à présent que Léthé était reparti elle ne savait où.

"Mais il y a des moules qui sont peut-être très bavardes dans la langue des mytiloïdes... ! Alors je pense pas que tu sois comme une moule... Et puis c'est très intéressant, les moules... C'est... des mollusques bivalves labelliformes. Et... Et c'est très bon ! Alors... Ce que dis Léthé c'est aussi un peu faux... Parce que si tu étais une moule... Je te mangerais parce que j'adore ça. Et tu parlerais beaucoup... Mais on te comprendrait pas parce que tu parlerais en moule..."

Elle se tut, les sourcils encore plus froncés, l'air de plus en plus perplexe, comme si elle se perdait dans ses réflexions. C'était sans doute un peu le cas.

Assis dans l'herbe, le vent soufflant doucement dans les cheveux d'un rouge flamboyant de Vaast, ce dernier se complaisait dans sa déprime, complètement ignorant de ce qui allait lui tomber dessus. A vrai dire, il était persuadé que le garçon allait juste rigoler puis partir, comme le faisait toujours les autres. D'ailleurs tout commença comme d'habitude, en enfonçant bien le clou, en en rajoutant une couche.

Effectivement il était pas bien gros, même s'il avait envie de hurler "Tu t'es regardé ?!". Mais il ne dit rien et serra les dents en serrant entre ses poings une touffe d'herbe avant de l'arracher un peu rageusement. C'était pas la peine d'en rajouter, pourquoi est-ce que tout le monde voulait le rabaisser ? Il savait qu'il était une sous-merde, pourquoi s'entêter à le lui rappeller ?

Mais la suite vint plutôt surprendre Vaast qui redressa la tête, ses yeux grand comme des soucoupes. De quoi est-ce qu'il lui parlait ? C'était quoi des myto-machin ? Un genre de moule ? Et depuis quand les moules ça parlait ? Il ne comprenait rien à ce qu'il lui disait et en plus ça commençait à le faire flipper. Ce type faisait parti de ces gens qui ressortait leur science pour rabaisser les autres ? Comme Istil ? Qu'est-ce qu'il en avait à foutre qu'il aimait les moules ? Là n'était pas le sujet !

Quelque part, il se demanda si le type se moquait de lui sous couvert d'essayer de le consoler. C'était certainement ça. "Parce que tu parlerais en moule..." ? Vaast cessa de respirer un instant, dévisageant l'inconnu avec un visage déconfit. Il se moquait de lui... il se foutait de sa gueule.... la bouche entre-ouverte, le coeur serré, Vaast serra les poings et se redressa soudain, le visage à nouveau fermé et impassible.

"Peut-être..." répondit-il le plus nonchalament possible, essayant de cacher le tremblement dans sa voix, il n'avait vraiment aucune répartie.

Il n'était décidément bon qu'à se faire humilier. Remettant les mains dans ses poches il baissa la tête et se retourna, montrant son dos au garçon.

"Bon ben... je... désolé... j'ai des trucs à faire... salut..." réussit-il à dire avant de s'éloigner.

Il avait besoin de rester seul. Il se sentait encore plus mal qu'en arrivant. Et en même temps il aurait voulu pouvoir se confier à quelqu'un. Mais il ne voulait pas déranger Istil, il ne voulait pas que le dragon le déteste. Et puis ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude d'être seul après tout... il finirait seul de toutes façons, un jour Istil en aurait marre de lui et l'abandonnerait, il le savait.

Et puis il préférait partir, parce qu'il n'avait pas envie d'être poussé aux larmes. Il préférait faire comme si il était occupé... c'était lâche mais certainement beaucoup plus facile. Il n'aimait pas les conflits, pas qu'il ai peur de perdre - loin de là - mais surtout parce qu'il ne voulait pas attirer l'attention sur lui....

Elle n'avait pas du tout conscience du mal-être du jeune homme en face d'elle, étant très loin d'avoir de l'empathie naturelle. Elle avait bien du mal à se représenter les sentiments des autres, elle ne comprenait généralement rien à ces méandres qui ne la concernaient pas. Ses propres sentiments avaient un côté binaire presque dérangeant et sa franchise malsaine avait quelque chose de rébarbatif. Elle n'en avait pas conscience, préférant regarder curieusement l'étudiant se lever, sans vraiment répondre encore une fois.

Elle en fut un peu attristée : il était unique qu'elle s'intéresse à quelqu'un jusqu'à essayer de communiquer. Elle avait cependant l'habitude qu'on finisse rapidement par la laisser toute seule. Les gens étaient bizarres. Parfois, ils venaient d'eux-même lui parler mais partaient vite en prétextant plein de choses à faire. Alors pourquoi venir ? C'était vraiment incompréhensible.

"Ha d'accord, moi aussi j'ai des choses à faire, je dois finir mon livre. Au revoir." Dit-elle très simplement alors que ce garçon dont elle ne savait même pas le nom - mais qui avait décidément de très beaux cheveux - lui tournait le dos et s'en allait. Elle avait dit cela sans penser à mal, restant finalement assise sous l'arbre, à l'ombre claire qui protégeait sa peau diaphane, si fine que ses veines se voyait au niveau de ses tempes. Au milieu des branches arrachées par son dragon, elle sortit de nouveau le livre d'histoire géographie et reprit sa lecture où elle s'était arrêtée un peu plus tôt, quelques élèves lui lançant un vague regard avant de se désintéresser d'elle. Elle avait l'habitude d'être insignifiante, transparente même, et cela l'arrangeait bien : personne ne lui filait de coups.

Elle était un peu triste que le garçon s'en soit allé. Elle espérait qu'elle le reverrait : elle le chercherait sûrement. Elle avait oublié de lui demander son nom, ce n'était pas très poli. Et peut-être qu'il se souviendrait pourquoi est-ce que ses cheveux avaient une pareille couleur...

[Rp clos pour moi, merci Vaast =D.]