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Kahan Abd-Al-Hassan

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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeSam 19 Jan - 13:43



Kahan Abd-Al-Hassan
« Le savoir est une arme aussi tranchante que le meilleur des sabres et son maniement habile nécessite autant de sagesse que d'entraînement. »


NomAbd-Al-Hassan | PrénomKahan | Surnom"La perle d'Orient" mais il s'agit d'une plaisanterie que seule sa sœur peut comprendre | Age29 ans | Nation d'origineNarthan, ancienne Khi'saab. Il ne se dira jamais Narth mais Saabi.

Poste occupéProfesseur d'histoire | Classe dirigéeGlacies | Matière enseignéeHistoire | Type de dragonGlace | Nom du dragonJörmung

Sa DescriptionJörmung est un imposant dragon aux écailles grises, tout hérissé de pics, sa longue terminée par de redoutables épines osseuses. S'il n'est pas le plus gros de sa race, il peut facilement écraser un homme d'un coup de ses énormes pattes et même son dragonnier qui n'est guère petit lui arrive un peu au dessus du genou.
Sauvage est la première impression que l'on a en voyant Jörmung et pour cause, c'est un dragon terriblement caractériel et taciturne, aux humeurs ombrageuses. Il verse facilement dans la férocité et le combat, tant contre ses congénères que contre les hommes.
Âgé d'environ deux cent ans, c'est un dragon expérimenté, puissant et sûr de lui. Doté d'une forte volonté, Jörmung n'use jamais de parole envers les humains, qu'il considère comme des inférieurs et seul son dragonnier peut communiquer avec lui. Leurs échanges ne sont pas précisément faits de paroles mais plutôt de visions, de sensations.
Alliés atypiques, Jörmung dénote terriblement avec Kahan, dont l’exubérance colorée jure avec les froides écailles ternes du grand saurien. Si l'humain est souriant et avenant, Jörmung est effrayant et sauvage. Malgré tout, curieusement, il considère Kahan comme l'unique bipède digne d'intérêt malgré les frasques de ce dernier et dispose à son égard de plus de patience qu'à son accoutumée.
Jumeau de Mehrunes, le dragon lié à la jumelle de Kahan, il considère ce dernier comme un rival amical, étant l'un des rares dragons dont il accepte la présence sans démontrer une insupportable supériorité. Son âge le rend arrogant et distant des dragons plus jeunes. Il est un indécrottable solitaire.
Surnommé "le prince sans couronne" en Nordheim, ayant longtemps terrorisé toute une région de sa sauvagerie avant de se lier à Kahan et de partir pour Lindorm, Jörmung est un direct descendant du premier dragon de glace. Terrorisant les villageois terrés dans les montagnes reculées et glacées de cette partie inhospitalière du monde, l'on lui livrait des tributs de bétail afin d'appeler à sa clémence.

Spoiler:
Le don qu'il t'a léguéBlizzard. En concentrant son pouvoir sur une zone d'environ dix mètres de diamètre autours de lui sur une hauteur égale, Kahan parvint à créer une tempête d'éclats de glace qui tourbillonnent à toute vitesse, blessant profondément la peau à découvert. Les cristaux de glace coupants rendent toute vision claire difficile sans protection et la température chute drastiquement dans la zone d'effet.
Ton arme de prédilectionMain droite : Fauchon et main gauche Dague Saabi
Kahan se bat avec ses deux armes, utilisant la dague pour parer au corps à corps et infliger des attaques de courtes portées principalement pour la riposte. Le sabre de sa main directrice lui donne une meilleure allonge, sa lame courbe pénétrant aisément les chairs, étant souple et maniable. Il profite de sa vitesse et de son agilité acquises à force d'entraînement pour porter des attaques tournoyantes et précises. L'on dirait parfois qu'il danse, sachant utiliser l'esquive comme moyen de reprendre ses appuis pour déstabiliser son adversaire et lui porter un coup unique et mortel. Il bouge peu mais ce qu'il est nécessaire, sachant économiser ses mouvements pour ne pas s'épuiser, ne portant pour le combat que des armures légères, souvent en cuir et d'amples vêtements, pour ne pas se désavantager d'une lourde armure. Il semble assez incongru de le savoir professeur d'Histoire tant il n'est pas rare de le voir s'entraîner au combat, le matin dès l'aube. Il ne rate de plus jamais une occasion de croiser le fer avec ses collègues comme les élèves, s'amusant des défis qui sont comme un jeu.



Parle-moi de toi


PhysiqueKahan est un bel homme parfaitement conscient de ses atouts. Masculin, indéniablement, malgré un côté longiligne et souple, il a une musculature plaisante qui glisse sous sa peau brune. Forgé à l'art du combat, son corps s'en ressent d'autant plus. Mesurant un mètre quatre-vingt-six, ses origines Saabi ne passent pas inaperçues, lui donnant des traits réguliers, une apparence altière. Ses yeux sont d'un brun acajou tirant sur le rouge, étirés en amandes, ourlé de cils noirs, qu'il maquille parfois de khôl pour en accentuer la profondeur. Il porte les cheveux très longs, ces derniers lui arrivant en bas des fesses. Il est rare de le voir cependant avec les cheveux autre chose que nattés, pour ne pas s'en gêner. D'un noir profond, ils sont légèrement ondulés, épais et lourds. Il orne souvent les attaches de la natte de bijoux d'or incrustés de pierres.
Il porte des vêtements amples et colorés, dans un style typiquement Saabi, rehaussant sa peau brune de parures d'or. Il attache un grand soin à son apparence et cela se voit. Sa peau parfumée, son corps délié et entraîné, ses cheveux soignés, il a un charme exotique et une beauté certaine. Ses bracelets cliquettent dans son sillage, suivant ses mouvements agréables.
Il a une large cicatrice sur la cuisse gauche, souvenir laissé de sa première rencontre avec Jörmung.
Posé, il ne s'agite pas inutilement, sachant se montrer réservé, avec une dignité tranquille et inaccessible. Ses gestes ont une précision élégante et il sait comment jouer de ses attitudes pour mieux plaire. Très bon danseur, il maîtrise la danse du ventre à la perfection et adore danser lorsqu'il en a l'occasion.
Sa voix profonde et grave ne laisse aucune ambiguïté sur son physique, celle d'un homme mâture et sûr de lui. Cette voix agréable a des sonorités orientales très marquées et son accent trahit tout autant que le reste ses origines de l'ancienne Khi'saab.


PersonnalitéKahan est un homme de contrastes. Tant il est excentrique, tant il est appliqué et patient. Formé pour plaire, pour être séduisant sans aucune autre prétention que celle de convenir à son Sultan, il a gardé de son éducation une assurance sans bornes, conscient de ses charmes et sachant les utiliser avec assez d'adresse pour obtenir ce qu'il désire. Il est beau et le sait parfaitement, sachant que la beauté est une arme au moins aussi redoutable qu'un sabre bien affuté. Il est caressant, séducteur, souriant. Ses manières sont délicates et pourtant directes. Plaire fait partit de son quotidien et rien ne l'a jamais détaché de cette ancienne vérité, même lors de sa fuite du harem.

Malin, Kahan sait tirer son épingle du jeu et retourner la situation à son avantage. C'est un homme rusé plus que manipulateur et il utilise les armes les mieux adaptées aux situations, même les plus déloyales. Homme de peu de morale - ou alors une seule, la sienne - il ne fait pas grand cas des autres, se révélant être un incroyable égoïste pour quiconque le connait plus avant que sa façade joviale et conciliante. Une seule chose passe avant tout : sa petite personne. Mais aussi Asma, car Asma est une extension de lui-même et lui-même une extension d'Asma. Sa jumelle est la seule personne au monde dont il se préoccupe réellement avec intérêt. Sa jumelle est sa complice, sa meilleure amie et son amante à la fois. Il l'aime comme il s'aime et elle l'aime comme elle s'aime, en des amours égoïstes et complémentaires. Les autres ne sont que des distractions d'un instant.
Ho, ben sûr, il écoutera les autres larmoyer, les consolera, les cajolera et fera semblant de compatir à leur vie si terriblement difficile... En n'en pensant jamais rien. Un bon séducteur est aussi un fieffé hypocrite. Et il n'est pas d'un naturel compatissant, adepte du principe que seuls les plus forts survivent, au détriment des faibles.

Mais sous toutes ses frivolités, ses plaisanteries, ses caresses et ses débauches, c'est également un homme cultivé, savant. Son nouveau poste de professeur est pour lui une aubaine : tant il peut jouir des plaisirs de la séduction facile de jeunes proies facilement impressionnables, tant il peut s'investir dans ses cours. Il s'évertue à rendre vivante l'Histoire des Nations aux yeux bovins de ces jeunes embrigadés dans un monde qui les dépasse et qui, pourtant, les intégrera dans sa vaste Histoire. C'est un professeur généralement apprécié, qui sait se montrer impartial et juste et suffisamment intéressant pour ne pas qu'on s'endorme en cours, mimant des épiques charges, sabre brandit, sa voix à l'accent Saabi parlant de pays que beaucoup ne peuvent qu'imaginer.
Il aime également s'entraîner au combat, étant un bon duelliste. Cela lui permet de se défouler et d'entretenir sa forme physique et il passe du temps chaque jour à parfaire ses techniques, acceptant des adversaires pour quelques passes d'armes.

Au début beaucoup moqué - un Saabi professeur principal des Glacies et allié à un dragon de glace, voilà qui prêtait à rire - il a su intelligemment s'imposer et bien que certains sourient encore du contraste entre lui et son effrayant dragon, les piques mesquines se sont changées en petites plaisanteries dont il rit avec les autres. Maniant l'humour autant que l'auto-dérision, il sait se faire aimer pour ses frasques.

Bon vivant, il aime tout ce qui est beau, ayant, à l'instar d'Asma, un goût certain pour les belles personnes. S'il a gardé de sa vie au Harem un vague dégoût pour les hommes plus dominateurs, il apprécie les jolies jeunes filles - vierges de préférence - et il a déjà eu quelques aventures gardées secrètes avec ses plus jolies élèves depuis le début de l'année.



Il était une fois


Biographie
On m'a souvent demandé quelle avait été ma vie. Ce que j'avais pu faire pour me retrouver à enseigner l'Histoire des Nations à tous ces étudiants, à ces futurs soldats. Il faut croire que les gens pensent souvent que je ne suis pas à ma place ? Comme c'est étrange... Et quelle curiosité, voyons !
J'ai connu de nombreuses aventures et de nombreux revers que j'embellis volontiers à loisir pour un auditoire crédule. C'est fou toutes les prouesses que le gens sont prêt à gober... Mais j'aime à en rajouter des tonnes : ce n'est pas tant que cela m'amuse. Il est plus aisé d'imaginer sa vie comme elle aurait pu être que comme elle a été.

Ma véritable vie n'est pas la plus belle qui soit, et je n'y ai pas toujours eu le beau rôle. Très bien, très bien, prenez un siège. Je suis d'humeur à vous la conter, mais ce sera long, je vous prévient, ne vous en plaignez pas. Vous voilà bien installé ? Parfait.

Je suis né dans la grande Khi'saab, dans ce pays de soleil aride, dans l'odeur âcre du quartier aux tanneurs d'Al-Khasir. Aujourd'hui encore, l'odeur du cuir et des peaux de bêtes, voilà ce qui me rappelle chez moi. Je ne suis pas né dans le faste d'un palais, loin s'en faut. Mes parents étaient les servants d'un riche marchand Saabi et habitaient une masure en torchis dans ce quartier mal-famé avec mes trois autres sœurs quand ma jumelle et moi vinrent grossir les rangs des miséreux du bas peuple.

Asma - tel était son nom - et moi-même, grandirent ensemble dans la pauvreté, réduits rapidement à voler à la tire pour améliorer l'ordinaire. Un jour, le marchand qui employait mes parents - entendez par là qui les faisait trimer dur pour quelques pièces à peine suffisantes pour nous nourrir - me surpris avec ma sœur en train de faire les poches d'un de ses riches négociant. Nous n'avions que dix ans, mais, sans me vanter, nous étions d'une beauté peu commune, à la fois semblables et différents. Notre tendre complicité d'enfants faisait de nous d'adorables jumeaux, et nous ignorions cependant encore combien cette beauté nous serait une arme à double tranchant et combien elle dicterait notre vie.

Toujours est-il que le marchand menaça nos parents de mort pour le vol commis et projeta d'abord de nous couper chacun une main. Il fut heureux qu'il n'en fit rien. Il nous fit jeter en prison par la garde de la ville et nous croupîmes dans une geôle infâme pendant quelques jours, au milieu des rats et des cafards. Heureusement, ils ne nous avaient pas séparés et nous pouvions nous soutenir dans notre détresse.
Le marchand avait-il fait tuer nos parents ? Nos sœurs allaient-elles bien ? Nous avait-on oublié dans ce cachot infâme ? Autant de questions qui ne trouvèrent nulle réponse avant bien longtemps. Le destin voulu que le chambellan du palais du Sultan se rendit aux geôles. Malgré notre crasse, notre beauté conjointe le frappa alors qu'il passait devant notre cellule. Peut-être notre sort l'émeut-il ? Toujours est-il que, deux jours plus tard, on nous faisait sortir sous bonne escorte pour nous conduire droit dans une nouvelle prison, différente à bien des égards.

Nous fûmes conduits dans le harem du palais du Sultan, entre le marbre et les soieries. L'on nous avait confié à la première épouse qui se chargea dans un premier temps de nous rendre moins hirsutes que nous l'étions. L'on enduit notre peau d'onguents et d'huiles parfumées. L'on peigna nos longs cheveux noirs tellement semblables. L'on nous para des plus riches étoffes, cousues de fils de soie et de voiles satinés tenus de bijoux d'or.
Ma sœur et moi n'avaient jamais été que des gamins des rues. La première épouse régnait d'une main de fer sur la petite communauté d'hommes et de femmes et tous lui étaient soumis. C'était elle qui dirigeait le harem, plus sûrement que tout le reste.
Elle s'employa pendant près de deux ans à nous apprendre le chant et la danse, à jouer d'instruments raffinés et... Elle nous éduqua au plaisir donné. Elle fit de nous des papillons lumineux, n'existant que pour les désirs d'un seul homme et le bon plaisir d'un seul homme.

Durant ses deux ans nous ne vîmes le Sultan qu'une seule fois. Je me souviendrais toujours de ce moment. Il nous avait longtemps observé dans l'ombre du cloître, alors que nous chantions sous les orangers avec Asma. Lorsqu'il s'était approché, nous nous sommes jetés à terre sur le sol de mosaïque colorée pour ne pas l'offenser car nous ne l'avions vu venir. Je me souviens parfaitement du contact tiède de sa main sur mon épaule et celle d'Asma alors qu'il nous invitait à reprendre nos chants. Il ne nous parla point en d'autres choses. Alors nous reprirent simplement notre mélopée, mais notre peur de lui cassait nos voix. Nous étions bien jeunes à douze ans et il était le monarque le plus puissant de l'ancien empire Saabi. Comment aurions-nous pu empêcher nos voix de trembler ? Mais, au bout d'un moment, il s'éloigna sans un mot, nous laissant soulagés et inquiets d'avoir pu lui déplaire.
Peu après, la première épouse vint nous trouver. Elle ne semblait guère surprise de notre rencontre et, alors que nous partagions son repas, elle nous apprit que nous serions mariés le mois prochain. En même temps.
Nous devinrent donc les quatorzièmes époux du Sultan Khaleb Hen-Hassim lors d'une fastueuse cérémonie, alors que nous avions célébré nos treize ans. Ma sœur et moi-même avions été préparés longuement au plaisir par la première épouse.
Il s'était posé l'épineux problème de la virginité de ma sœur... Que j'avais, dans ma grande imprudence déjà prise depuis longtemps au sein de notre prison dorée. Mais les bons soins de la première épouse lui permit d'user d'onguents rares et d'ainsi passer pour vierge. Je pense qu'elle avait pour nous une affection sincère et sa tendresse à notre égard était celle d'une mère aux humeurs incestueuses. Je crois qu'elle fut la seule femme en dehors de ma sœur à s'attacher mon affection. Elle était bonne avec nous, ce qui nous attirât souvent les jalousies des autres époux et épouses. Mais nous n'en avions cure. Djamila était une femme bonne, sous sa rigidité d’airain, nécessaire dans ce monde de convoitises et elle nous apprit même que nos parents étaient toujours vivants et qu'ils avaient reçus trente deniers pour notre liberté. Ce n'était vraiment pas cher payé. Mais nous avions depuis longtemps abandonné toute idée de famille et j'avoue avoir toujours préféré le palais au quartier des tanneries.

Khaleb Hen-Hassim consomma donc ce qui lui revenait de droit et nous reprirent notre existence oisive et faste, dans notre cage dorée habituelle, à la différence qu'il nous visitait parfois, ou nous invitait à partager sa chambre. Il n'était pas un homme spécialement mauvais. Il s'empâtait dans l'oisiveté, se goinfrant de dattes nappées de miel alors que nous dansions et chantions pour lui.

A l'âge de quinze ans, après deux ans de plus, ma sœur et moi commencions à trouver le harem monotone. Je crois qu'elle pensait aussi à mon propre bien-être car je périclitais doucement, incapable de continuer à vivre en cage. J'avais soif de savoir, d'aventures, du monde extérieur... De plus j'avais toujours détesté le contact masculin et notre époux me répugnait en secret. Mais la vérité sur mon état de plus en plus apathique qui affolait tant ma jumelle, même elle n'en sut rien. L'un des époux, pour se venger du favoritisme de Djamila à notre égard m'avait abusé et je portais en silence le poids de son geste, que je maquillais en simple nostalgie de l'extérieur et d'une vie libre. Asma ne sut jamais ce que l'on m'avait fait, j'avais bien trop honte pour seulement m'en ouvrir à elle, qui était ma tendre moitié - et à qui, par le biais du Sultan, j'étais tout de même marié. Ironie du sort, j'étais indirectement l'époux de celle qui était la lune et le soleil de mon monde, ma plus tendre complice.

Je tombais malade, délirant de fièvre et de cauchemars. Asma sut qu'il était temps de quitter le harem : je me mourrais de désespoir. Elle mit au point un plan, séduisant un garde pour pouvoir nous enfuir à la faveur de la nuit. Elle s'était débrouillée je ne sais trop comment à nous dégotter un bateau pour fuir Khi'saab vers Waterfield.

Mais les choses tournèrent pas comme nous l'aurions espéré. Il y eut une fuite et notre évasion fut surprise alors que nous parcourions la ville en direction du port. La garde lancée à nos trousses, nous fument pris par la panique de l'urgence, fuyant ensemble mais, coupés par les gardes, nous fumes obligés de nous séparer. Nous savions que la fuite tentée n'aurait d'autre punition que la mort : nous devions fuir ou mourir en essayant.
Séparé de ma sœur, courant vers ce que je pensais être le bon bateau, je me cachais à fond de cale, priant tous les dieux qu'elle me rejoigne rapidement et que nous prenions la mer.
Mais Asma ne vint jamais et, à peine une heure après m'être caché, je sentis un mouvement... Le bateau partait. Sans ma sœur, sans ma moitié.

Le voyage dura près de trois semaines, à fond de cale, dans l'enfer de l'angoisse que l'on me découvre et surtout, dans l'ignorance de la survie d'Asma. Sa perte m'était insupportable et j'aurais pu en mourir de désespoir. Pourtant, quelque chose au fond de moi, appelons-le le lien des jumeaux, savait qu'elle était en vie. Je sentais que notre lien, où qu'elle soit, était toujours vivace. Mais je ne vivais plus que dans l'angoisse de sentir sa mort au travers de ce lien. Finalement, le bruit du bateau jetant l'ancre me tira de mes délires morbides et je me faufilais à l'air libre pour la première fois depuis trois semaines. Mais je n'étais pas à Waterfield et ce fut une contrée glaciale qui m’accueillit, moi qui n'avait sur moi que les légers vêtements du Harem.

Je ne connaissais pas ce pays, dont je n'avais qu'entendu parler. Nordheim était plus froide que jamais et je manquais d'y trouver la mort en fuyant vers la ville la plus proche. J'avais réussi à voler de quoi me couvrir, mais mes bottes modestes et ce grand manteau de fourrure ne me mèneraient pas loin.
J'ignore encore aujourd'hui quel dieu veilla sur ma vie. Car, à deux jours de marche de la capitale, je me trouvais pris dans une embuscade de bandits. Je n'avais jamais tenu une épée de ma vie et je n'avais avec moi qu'une épée courte trouvée en chemin. J'étais déjà malade et glacé. Mais si ma survie tenait du miracle, la suite, je l'ai souvent enjolivée comme une épique bataille au cours de laquelle un prince dragon de l'ancien temps me prêta serment d'amitié. Mais la vérité est autre, comme souvent.
Je n'étais qu'un gamin de quinze ans et je n'avais jamais tué. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à mourir dans ces montagnes hostiles, si loin de chez moi, sans revoir Asma. Malgré la maladie et ma maigreur, je parvins à faire tomber l'un des bandits, le transperçant de mon épée dans un cri qui sonnait bien plus désespérément que triomphalement. Ses compères m'entouraient et je savais que j'allais mourir mais j'étais résolu et je levais mon épée malgré la lourdeur de cette dernière au bout de mon bras qui n'était pas habitué à pareille manœuvre. Je n'avais rien d'un combattant. Pourtant je les chargeais, espérant m'enfuir plutôt que les défaire.

Pourtant, ils reculèrent devant ma charge insignifiante, s'éparpillant soudain et je me tournais, en proie à la plus vive des surprises. Mais ce n'était pas moi qui les avait fait reculer. C'était l'énorme créature qui venait de se poser dans la neige, derrière moi. Je les entendis murmurer avec terreur le nom du "Prince" et, bientôt, l'énorme bête rugit à en fendre les montagnes, aussi sombre que le roc neigeux de ce pays, fondant sur les bandits, les massacrant sans peine, comme s'ils n'avaient été que fétus de paille.
Je le voyais balayer de sa gueule et de ses énormes pattes ses pitoyables adversaires, pensant qu'il ne m'épargnerait guère quand viendrait mon tour. C'était un spectacle terrible. Mais dans mon épuisement, je ne pouvais me résigner à trépasser. Alors, quand le dragon se tourna vers le seul encore debout - moi - et qu'il rugit une nouvelle fois, je brandis ma pauvre épée et criait à mon tour, de ce même cri de désespoir furieux : je devais vivre pour retrouver Asma.

Il fondit sur moi, balayant d'abord la neige de sa queue pleine de pics acérés, l'un d'eux se plantant profondément dans ma cuisse, manquant de m'emporter la jambe. Il me chargea derechef alors que je tombais à genoux, mais je levais mon épée alors que sa gueule béante manquait de m'emporter un bras, le frôlant au cou, ripant sur ses écailles sans parvenir à faire autre chose que l'écorcher. Tombé sur le dos dans la neige, mon épée ayant chut dans mon geste, je me résignais au pire quand il ouvrit sa gueule près de mon visage. Je fis rapidement une courte prière et songeait à Asma et m'évanouis piteusement d'épuisement, de fièvre et de peur.

Ma vie aurait pu s'arrêter là, mais vous vous doutez fort que ce ne fut pas le cas, auquel cas, vous parleriez à mon fantôme.
Lorsque je repris mes esprits, j'étais dans une grotte sombre et malodorante. Dehors le mugissement du vent m'indiquait une tempête. La pénombre m'empêchait de voir quoi que ce soit, mais je sentis sous ma tête quelque chose qui respirait profondément, en un bruit de soufflet. J'avais moins froid, mais ma jambe m'élançait terriblement et j'avais des courbatures partout. Je passais ma main près de ma tête pour sentir le détail froid et régulier d'écailles. J'avoue avoir fait un sacré bond en réalisant que j'étais contre la créature que j'avais essayé de combattre. Mais, alors que je tombais à demi sur le sol rocheux, je sentis quelque chose effleurer mon esprit. Une conscience ancienne, sauvage, inquiétante. Une conscience qui n'avait rien d'humaine mais qui était consciente, pensante.
Je ne m'étais jamais soucié des dragons et voilà que l'un d'eux partageait avec moi des images, comme si j'avais vu dans ses pensées.
Je ne puis dire qu'il me parlait, mais il communiquait. Alors, j'essayais à mon tour de répondre à ses questions mentales et me concentrais pour penser à ma vie, sans trop savoir si je parvenais vraiment à lui communiquer télépathiquement ce à quoi je pensais. Mais je sentais l'écho de sa présence dans ma tête, d'une manière très étrange. C'était presque... doux. C'était la première fois que j'avais l'impression de communier avec quelqu'un d'autre que ma sœur. Sauf que ce n'était pas vraiment quelqu'un mais un dragon de plus de deux cent ans.

L'échange de pensées dura longtemps, au milieu de la froideur de la grotte, du mugissement du vent et je vis dans la tête de Jörmung - car c'était là son nom - l'image d'une cité des fjords, près de la forêt, à l'autre bout de Nordheim. Il y ferait plus doux et il serait facile pour moi, un humain, de m'y cacher jusqu'à ma guérison.
Cependant, j'étais incapable de marcher jusque là-bas. La solution était que Jörmung m'y mène. Il fut convenu ainsi. Mais j'avais sentit dans l'esprit comme une sorte de... nostalgie. Une bien curieuse sensation, comme un écho au manque que j'avais de ma sœur. Cependant je savais que je ne pouvais partir aveuglément à sa recherche. J'étais en trop piteux état. Je m'endormis de nouveau, contre le dragon qui avait failli me tuer. Mais je savais qu'il ne me ferait pas de mal.
Le lendemain, la tempête s'était un peu calmée et mon état, bien qu'empirant, ne me laissait guère le choix quant à mes options : je devais traverser la moitié du pays à dos de dragon, moi qui n'en avait même jamais vu.

J'eus toutes les peines du monde à trouver un perchoir d'où je ne manquerais pas de tomber au moindre mouvement, me blessant aux écailles, la jambe raide. Ce fut sans doute la chose la plus dure à faire de toute ma vie mais je le fis. Je tins bon, manquant mille fois de tomber, l'intérieur des cuisses ouvert jusqu'au sang à cause du frottement des écailles coupantes, mes mains glacées tenant qu'à grand peine les épines dorsales de celui qui essayait pourtant de me sauver, malgré le froid implacable de la haute altitude et l'air si rare qu'il me laissait les poumons en feu.
J'étais presque mort quand Jörmung se posa aux portes de Vrosträg. J'étais dans un tel état que je ne me souviens que d'avoir reprit connaissance des jours et des jours plus tard, dans la chaleur douillette d'une chambre.

Je passais quelques mois dans l'abbaye de Vrosträg, en compagnie des moines qui m'avaient sauvé. L'on m'avait dit que c'était le dragon lui-même qui s'était posé dans le cloître et m'avait laissé à leurs soins. L'on avait même cru que j'étais un dragonnier, mais je les avais détrompé : je n'étais rien de plus qu'un Saabi en exil et l'on me laissa à mon mystère.
J'y fêtais mes seize ans, puis mes dix-sept, sans vraiment de joie, dans le manque de ma sœur et la douleur de son absence. Mais je regrettais également une autre chose : celle de ne plus jamais avoir revu ce dragon des terres sauvages. Je me rétablissais donc lentement, mettant des mois à pouvoir remarcher correctement, ne gardant de ma blessure qu'une cicatrice, en profitant pour apprendre le maniement des armes et l'équitation. J'aidais les moines dans leurs tâches de tous les jours, appréciant la paix de ce lieu hors du monde. Mais je savais que je n'y resterais guère : Asma était quelque part en ce monde, loin de moi, et je ne pouvais le supporter.

Et puis, je voulais essayer de retrouver Jörmung. Je ne l'avais pas remercié pour son aide. Etre dragonnier, passer l'alliance... Tout cela était alors bien loin de moi et je n'y songeais guère.

L'on me fournit un bon cheval et de l'équipement et je partis finalement de Vrosträg, après plus de deux ans, soulagé au fond de reprendre ma route. Je devais remercier Jörmung et aller à la recherche d'Asma.
Au bout de quelques semaines, je me retrouvais dans les environs des montagnes où j'étais tombé dans l'embuscade des bandits, sans trop savoir où était la caverne de mon ami.
Montant le camp, il me fallu deux jours pour finalement découvrir Jörmung...

J'étais allé chasser quelques lièvres quand j'ai entendu un rugissement que j'aurais pu reconnaître entre mille. Je me hâtais à toute allure dans les montagnes jusqu'à tomber sur une lourde garnison armée qui combattait Jörmung. Quelques soldats gisaient, morts, mais ce n'étaient pas des bandits, et j'avisais un commandant à cheval un peu à l'écart. Je n'eus guère le temps de réfléchir à quoi que ce soit, que je m'interposais aussitôt entre le dragon et l'escouade armée, armes sorties. Parfois, l'instinct est un curieux conseiller car j'usais alors de ma voix la plus tonitruante et autoritaire pour m'enquérir de ce qui passait et en l'honneur de quoi l'on tentait d'abattre mon dragon.

Aussitôt les combats cessèrent alors que le général donnait ses ordres pour s'avancer vers moi à cheval, et même Jörmung semblait avoir arrêté ses attaques sous la surprise qu'occasionnait ma venue soudaine. L'on prit ce brusque calme de la part du dragon comme une vérité de mes dires. J'ordonnais au général de ne plus toucher à mon dragon, que nous allions tous deux tenter l'alliance cette année et qu'il ne voudrait tout de même pas se mettre les autorités de Lindorm à dos...

Une fois seuls, je sentis de nouveau la sensation si agréable de l'esprit de Jörmung qui me posait toutes sortes de questions, faites d'images et de sensations. J'y répondis de la même manière : j'avais le projet de partir pour Al-Khasir, afin d'essayer de retrouver la trace de ma jumelle. Jörmung fit au début mine de me souhaiter bonne fortune mais je sentais que sa curiosité était piquée par les images qu'il voyait dans mon esprit. Je sentais son envie de voir ces choses que je lui montrais de ses propres yeux. Il était un vieux dragon solitaire et il haïssait les humains. Mais je savais que je piquais son intérêt, je le sentais au fond de moi. Alors je lui demandais s'il souhaitait venir avec moi. Bien sûr, il refusa : il était beaucoup trop fier.

Alors je lui dis adieu et le remerciait encore pour son aide d'autrefois. Je ne pensais alors sincèrement ne jamais revoir ce curieux dragon sauvage.

Je partis donc cette année là pour Waterfield, m'y établissant quelques mois, assez pour gagner assez d'argent pour finir la traversée et avoir chez moi de quoi délier quelques langues. Peu après mes dix-huit ans j'embarquais donc pour ma ville natale, pensant bêtement qu'après trois ans, l'on m'avait oublié.
Je me retrouvais donc après toutes ces années dans le quartier des tanneries, au milieu de l'odeur du cuir et de la saumure. Rien ne semblait avoir changé. Je payais quelques miséreux pour obtenir des informations. J'appris qu'à notre fuite, mes parents avaient été exécutés, qu'une de mes sœur était morte de maladie et que l'autre avait contracté une maladie honteuse à force de frayer avec les matelots et avait fini dans un hospice, l'esprit rongé. La dernière de mes sœurs était servante pour un noble de la cité. De mon enfance éparpillée aux quatre vents, il ne restait pas grand chose. D'Asma, je ne trouvais rien, ce qui était peut-être un bon présage : elle avait peut-être bien fuit aussi, après tout. Je pensais alors que ma sœur aînée saurait m'aider et prit contact avec elle, lui demandant de me retrouver dans une taverne près du port.

Mais jamais ma sœur ne vint. Elle n'amena que des ennuis en la personne des gardes du Sultan, bien décidé à me faire payer ma fuite. Je prenais soudain conscience que, quel que soit le temps qui passerait, je serais toujours l'époux de cet homme. Le fuyard à abattre. A un contre vingt, je n'avais aucune chance et je fus jeté une nouvelle fois au cachot.
J'appris en cellule que ma sœur n'avait réapparut : l'on me tortura bien un peu pour me faire avouer sa cachette mais l'on cessa quand il fut manifeste que je ne savais rien et l'on m'annonça ma sentence pour le lendemain après quelques semaines à croupir en prison : j'étais condamné à avoir la tête coupée en place publique. Le Sultan lui-même serait présent.

Visiblement, à ce stade de l'histoire, vous vous dites que j'ai décidément une chance de cocu... Et j'en remercie bien ma sœur qui ne s'est pas privée de fricoter et qui me sauva peut-être la vie en me rajoutant des cornes ! Mais trêves de plaisanteries. Revenons à mon exécution.

Le matin vint, alors que j'étais mené pieds et poings liés, devant la petite foule assemblée. Mon époux était bien là, plus gros et gras que dans mon souvenir. Mais je n'avais pas de haine à son égard : il rendait sa justice. Je regrettais simplement ignorer à ma mort le sort de ma tendre jumelle. L'on me plaça à genoux devant le billot et j'attendis un coup de grâce qui ne vint jamais puisqu'alors que le bourreau levait sa hache, un rugissement tonitruant se fit entendre depuis le ciel bleu et qu'un jet de glace balayait le malheureux en cagoule noire, le tuant sur le coup. Ni une, ni deux, je fus sur mes pieds, m'approchant de la hache pour scier mes liens à la faveur de la confusion tandis que Jörmung attaquait en piqué les soldats, semant je dois bien avouer, une sacré panique. Finalement, le dragon se posa près de moi et je grimpais sur son dos sans chercher plus longtemps à pousser ma chance, cramponné à ses épines comme près de trois ans plus tôt. Survolant la cité, puis les oasis de la plaine de Khi'saab, nous nous sommes arrêtés après quelques heures de vol, dans une oasis déserte.
Jörmung me fit une sorte de sermon mental, j'étais d'après lui le mortel le plus doué du monde pour m'attirer toutes sortes d'ennuis. Je lui rétorquais en riant de bon cœur que ma sœur était bien pire. Il s'énervait de mon insouciance mais je compris que derrière les reproches, il était soulagé d'être venu à temps pour me sauver une seconde fois.

Nous passâmes quelques jours près de l'oasis, à discuter mentalement, sans paroles, comme nous avions toujours fait. Ma seconde évasion me mettait de nouveau au tableau de chasse du Sultan. Il y avait peu de chance que je puisse jamais me reposer nulle part. Je serais traqué. Mais il y avait une solution. Une solution que j'avais autrefois évoquée devant l'ordre qui cherchait à nuire à Jörmung : passer l'alliance et devenir un dragonnier empêcherait légalement quiconque de me poursuivre.

Qu'un dragon aussi solitaire et sauvage que Jörmung veuille passer cinq ans à Lindorm en compagnie de plein de mortels pour me sauver me toucha profondément. Ainsi fut-il convenu : l'on se rendit nous-même à Lindorm et nous demandâmes sans autre forme de procès à passer l'alliance de l'année.
En attendant, nous retournâmes un temps en Nordheim. Je détestais ce pays de froid mais Jörmung ne se faisait pas à Khi'saab et j'étais recherché.
Puis vint le temps de notre alliance, à laquelle il était hors de question d'échouer. Jörmung était bien trop orgueilleux - et moi aussi - pour seulement envisager l'échec.

Nous fûmes envoyés dans la jungle de Keven, cette terre que nous ne connaissions pas encore nous était hostile, bien que ce soit ironiquement une partie de l'ancien empire qui voulait ma peau mais nous finîmes par y faire notre affaire alors qu'un tigre nous fondait dessus à la faveur de la nuit. Nous sangs se mêlèrent et nous sûmes que nous ne pourrions plus jamais vraiment être séparés. Lindorm nous attendait.


Ha, Lindorm... Cela faisait depuis mes quinze ans que je n'avais été mêlé véritablement à d'autres gens, dont certains avaient mon âge. Après tout ce temps d'austérité au fil de mes aventures, je redécouvrais les plaisirs charnels et profitait de cette accalmie dans ma vie pour enchaîner les conquêtes entre les cours. J'étais plutôt bon élève car je savais déjà me battre et Jörmung et moi étions bien coordonnés, malgré notre différence. Mon austère allié méprisait et détestait les mortels, ainsi que les dragons plus jeunes, demeurant sauvage et solitaire, prompt à s'emporter. Moi, au contraire, j'étais sociable à l’extrême et trouvait dans la compagnie un écho à ma véritable solitude intérieure : sans Asma le monde me semblait dépeuplé, même au milieu de mes amis. Ces gens dont je me moquais un peu, au fond, ces filles naïves... Nul n'aurait pu me faire oublier le manque de ma jumelle.

Cinq ans passèrent donc, et je validais ma scolarité avec de bonnes notes mais des appréciations désastreuses : j'étais définitivement pas un garçon facile et ne tenais pas en place. Mon année au front se passa comme le reste mais plus facilement pour Jörmung : la guerre lui allait bien au teint. Moi je ne supportais pas toute cette discipline ridicule qu'on nous imposait alors une fois mon année faite, je quittais l'armée pour me reposer à Waterfield.

J'avais à présent vingt-cinq ans et cela faisait dix ans que j'étais séparé d'Asma. Le manque d'elle avait fini par se décupler au lieu de s'adoucir. Depuis Waterfield, cependant, pour la première fois, j'eus des échos improbables. L'on parlait de pirates. L'on parlait d'un immense dragon, un léviathan des mers qui répondraient aux volontés des pirates et qui avait coulé bien des navires de la flotte de l'armée de Waterfield.
Cette nuit-là, Jörmung se glissa dans mon esprit, me montrant les images du grand dragon doré, ce serpent géant colossal. Il était son jumeau, Mehrunes, le titan des mers.
Je fus curieux, j'avoue, de savoir pourquoi un grand dragon aiderait les pirates et puis j'étais simplement curieux aussi de voir de mes propres yeux le jumeau de mon ami.

Vous vous en doutez, après un si long récit, nous approchons du dénouement que vous guettez depuis un moment. Je vous avais prévenu que de nombreuses choses étaient arrivées. Mais reprenez un peu de thé et de dattes, pendant que je vous narre la suite.

Je posais donc quelques questions sur le dragon serpentiforme doré et ce que j'appris raviva en moi les braises d'un espoir fou : le dragon doré répondait à une femme, une pirate Saabi qui sillonnait les mers pour le compte du roi des pirates. La description pouvait correspondre mais je me refusais à me réjouir, tout aurait pu aussi bien être une coïncidence. Mais coïncidence ou destin, appelez ça comme vous voulez, quand le navire de la flotte de Waterfield où Jörmung et moi-même avions embarqué fut attaqué par les pirates, c'était bel et bien ma sœur qui se tenait sur le pont, prête à l'abordage.

Dès que les choses sentirent le roussi pour le bateau que j'avais rejoint, Jörmung m'emporta dans les airs et je pu observer depuis le ciel celle que j'avais cherché si longtemps. Ma moitié, ma terre et mon ciel. Ma joie était sans pareille et, quand les pirates eurent fait leur affaire du navire ennemi, ce fut à mon tour d'aborder depuis les airs, mon dragon les tenant en respect pendant que je sautais à bas de son dos, pour croiser le fer avec ma jumelle qui m'attaquait déjà. Douce furie. Après quelques passes d'armes, elle me reconnu enfin, à moins qu'elle n'ait feint jusqu'alors de ne pas croire en mon retour ?

Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre pour un baiser passionné. Elle était bien loin, la jeune adolescente de jadis, celle que je serrais si fort contre mon cœur était devenue une femme magnifique. Nous avions beaucoup à nous dire mais l'urgence des retrouvailles nous prit. Nous nous aimâmes passionnément durant des heures, entre fougueuses étreintes et tendres cajoleries, bercés par la houle de son navire.
Puis vint le temps des confidences, de nous raconter nos aventures, entre deux caresses, entre deux baisers. Nous avions un temps fou à rattraper et je conservais ma sirène captive de mes bras pendant près de deux jours. Ce fut tout naturellement que je débarquais sur l'ile des pirates, avec elle, comme je n'avais rien de mieux à faire.
Mehrunes et Jörmung conversaient parfois, de choses qui ne regardent que les dragons. Lorsque j'osais l'interrompre mentalement pour l'interroger, il me rétorquait qu'ils ne faisaient certainement pas les même choses que nous, me laissant ignorant des affaires qui les regardaient.
Le joyeux capharnaüm de la cité pirate me plaisait et je jouissait de la plus belle de toutes les femmes, renouant avec ma moitié, en m'amusant avec elle à courtiser quelques femmes et hommes d'une nuit que nous croquions de concert. Je retrouvais ma raison de vivre.

Mais ce genre de bonheur n'est pas toujours fait pour durer et après deux ans à naviguer, j'aspirais de nouveau à de nouveaux horizons. La place de ma beauté des mers du sud était dans la flotte pirate. Moi ? Je n'en avais aucune. Et je savais que Jörmung, à mon instar, était las de la mer, car il était un dragon des montagnes.
Après avoir été époux dans un harem, aventurier, étudiant, dragonnier des Ecailles de Givre, pirate... Je choisis de revenir à Lindorm pour un temps.
Je me moquais bien de la guerre qui avait débutée lorsque je sillonnais les mers avec ma sœur. Mais j'avais appris qu'une place de professeur d'histoire était libre et que Liam Fletcher ne trouvait pas de remplaçant potable.

Je laissais donc ma sœur à sa vie d'aventures en lui promettant de la revoir plus souvent que dans dix années, et prit le poste pour ma première année. Voilà six mois que j'enseigne et cela n'est pas si mal. Toutes ces jeunes filles à éduquer, voilà bien un endroit pour moi...
Récemment, cependant, j'ai entendu dire qu'un de mes étudiants serait ni un homme, ni une femme et voilà qui pique joliment ma curiosité. Je compte bien vérifier les secrets de ce jeune homme gracile.

Voilà, vous savez tout. Ce n'est pas bien glorieux mais j'ai fait beaucoup de choses. Pour l'instant j'enseigne mais après, que ferais-je ? Je m'en moque, je vis au jour le jour ainsi qu'il me plait de faire. Je sais qu'Asma m'attend quelque part et que je l'attends. Le monde n'est visiblement pas assez grand pour nous séparer définitivement.



Et toi, oui toi, derrière l'écran


Prénom/surnomLivia| Ton âge25 ans | Que penses-tu du forum ?Il est aussi beau que moi et que de lieux... pfouh ! | Tu es arrivé là comment ?Sur la pointe des pieds... | Code règlement ♦ HAHA je suis découverte. Rerererere OK par Liam | C'est ton dernier mot Jean-Pierre ?Mot.
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeMar 5 Fév - 16:33

Fiche finie ♥
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AnonymousInvité
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeMar 5 Fév - 18:17

:11:

Ta fiche est validée Validé
Félicitations !

Pense à remplir tes champs de profil (sous ton avatar) et éventuellement ta feuille de personnage. Tu peux dès à présent aller demander des liens ici, créer ta fiche de topics ici, et ta boîte à lettres ici. Pense à les mettre à jour régulièrement.

Tu es vivement invité aussi dans le flood et les jeux, on ne mord pas et même qu'on est rigolos :23:

Merci encore de ton intérêt pour Lindorm et bon jeu parmi nous :95:
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AnonymousInvité
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeMer 6 Fév - 10:26

Merci grand manitou XD

Mais je te signale une erreur d'aiguillage : ma fiche est dans les fiches terminées des Pirates, mais je suis bien prof de cette prestigieuse académie :80:

Aller je vais de ce pas faire tout ce qu'il faut :9: Merci !
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Aqua
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Calisto Lionheart
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeMer 6 Fév - 11:10

C'est déplacé :1:

Bon jeu, Monsieur le Coureur :143:
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitimeMer 6 Fév - 14:42

Oups... je n'étais vraiment pas réveillée hier. Sorry :25:
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Message Kahan Abd-Al-Hassan I_icon_minitime

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