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| Another one bites the dust | |
| Invité | Dim 10 Fév - 19:54 | |
| Suite du sujet : http://lindorm.forum2ouf.com/t643-aux-sombres-heros-de-l-amer-clos« Merci à vous deux. C'est gentil de m'amener avec vous. »Wahldar monta avec précaution le dragon de vent, feignant la difficulté. Il devait prêter attention au fait qu'il était censé ne pas savoir chevaucher un dragon, bien qu'il excellait à cette tâche, à force de s'accrocher au dos d'Unukalhai lorsque ce dernier escaladait des falaises plutôt que de les survoler. Ce dragon avait une véritable aversion pour le vol et ne déployait ses ailes que dans les situations d'urgence. Bien que tous ses vols soient extrêmement turbulents, le dragon de terre atteignait des vitesses de pointe digne de certains dragons d'air, bien qu'il n'arrive pas à les tenir bien longtemps.
Tandis que le dragon levait pied de la terre, le déserteur se laissa aller à quelques pensées solitaires, oblitérant l'existence même de Raphaël devant lui. Il espérait que Kalseru ne se soit pas pressé pour prendre son envol. Avant de partir, il lui avait donné des directives bien précises dont celle de ne décoller qu'une fois la nuit tombée, pour arriver sur l'île au moment où les gens étaient les plus vulnérables. Selon ses estimations, son dragon devrait avoir rejoint les côtes insulaires d'ici trois heures. Il ne lui restait donc pas beaucoup de temps pour créer la panique au sein de l'internat et attirer tous les regards vers Lindorm. Il devait faire en sorte que, au moment où son dragon arrive à Laragon, toute l'attention soit portée sur lui et son intrusion, afin qu'Unuk puisse espérer passer inaperçu.« Bientôt... » se murmura-t-il à lui-même...-- Après quelques minutes, ils finirent par se poser dans la cour de l'académie. Pendant quelques instants, Wahldar resta immobile. Trop de souvenirs venaient de passer en lui au même moment. Même s'il pensait à l'époque avoir fait le bon choix, il regrettait un peu désormais. Il avait perdu de façon définitive les quelques amis qu'il s'était fait dans cet endroit, sans aucun moyen de les retrouver. L'ancien élève se laissa tomber à terre, se coupant légèrement la paume de la main avec une écaille d'Angelus lors de sa chute.
Son premier objectif, et probablement le plus simple, était maintenant achevé. Il lui restait désormais une dizaine de méfaits à accomplir, dont celui de se débarrasser de "camarade" qui l'a si gentiment mené à destination, lui évitant diverses ruses risquées pour parvenir à son objectif.« Par où se trouve le bureau du directeur? » |
| | | + Date d'inscription : 19/01/2013 + Messages : 830 + Orbes : 1303 + Âge du Personnage : 20 ans + Année : 4ème + Nom du dragon : Angelus + Type de Dragon : Air + Le Don légué : les ailes d'Eole Raphaël Darragon | Dim 10 Fév - 21:45 | |
| Dire que Raphaël n'était absolument pas à l'aise sur le dos d'Angelus était un doux euphémisme. Déjà qu'il avait du mal à garder l'équilibre en temps normal, alors avec le vent qu'il y avait, il s'accrochait le plus fermement possible aux écailles de son dragon, rendues glissantes par le sang qui coulait des coupures qu'il s'était déjà faites.
Le dragon d'air s'éleva le plus doucement possible pour ne pas brusquer ses deux voyageurs, encourageant son dragonnier alors qu'il prenait son envol en direction de l'académie. Ses deux paires d'ailes l'aidèrent à se stabiliser, facilitant ainsi le voyage pour Raphaël. Il ne se plaignit à aucun moment de l'inconfort du vol mais Angelus le sentait bien à travers leur lien.
Le vol se passa dans un silence relatif malgré les hurlements du vent et le grand dragon blanc se posa enfin dans la cour. Il s'accroupit pour les laisser descendre, non sans garder un œil sur le jeune homme qui descendit le premier. Raphaël mit un peu plus de temps, et comme Angelus ne voulait pas qu'il se ridiculise devant cet inconnu, il présenta le plat de sa patte, paume tournée vers le ciel, pour l'aider. Un peu groggy et bousculé par le vent, le jeune hermaphrodite se tint à l'un de ses doigts lors de la descente, puis sauta à terre.
Il s'approcha de Wahldar, le pas chancelant:
-Attends euh...
L'étudiant mit sa main en visière pour voir malgré la pénombre et la pluie qui commençait à tomber. Il leva la tête vers les fenêtres et pointa celles du bureau du directeur:
-C'est là...rentrons vite si tu veux bien ou je sens que je vais m'envoler.
Il rit doucement et commença à se diriger vers l'entrée de l'immense bâtiment. |
| | | Invité | Dim 10 Fév - 22:22 | |
| « Ça va aller? Tu as besoin d'aide pour marcher? »Sans trop s'attendre à une réponse, Wahldar regarda un instant le jeune Ventus qui fit mine de ne pas vraiment vouloir puis se raccrocha néanmoins à son bras. Marchant légèrement en avant du jeune garçon, son sourire s'étendait jusqu'à ses oreilles. Une douce sensation d'euphorie s'était emparé de son être, désormais qu'ils arpentaient les couloirs et que son dragon était à présent loin. Les prochaines heures seront probablement les plus importantes qu'il n'ait jamais vécues. Il n'avait pas droit à l'erreur, il ne pouvait pas échouer. L'échec serait pire que la mort, ce serait le condamner à l'exil, loin du monde, loin d'Unuk, loin de cette liberté qu'il a tant clamée.
Lorsqu'ils s'enfoncèrent plus profondément dans les couloirs, Wahldar menait la danse, en entrainant plus Raphaël que lui se faisait guider. Il en avait oublié sa prudence, obnubilé par son désir de plonger l'académie dans le chaos. Lorsqu'ils se furent engouffrés plus profondément dans le dédale de couloirs de l'académie, il s'arrêta net et se retourna vers Raphaël, transi par l'euphorie. Délicatement, il prit entre les siennes les mains du jeune homme. Il avait la peau étrangement douce, la sensation de leurs paumes collées étaient enivrante. Mais peut-être n'était-ce là qu'un effet de sa joie incontinente. https://www.youtube.com/watch?v=jIf5XWwLAsw« Tu sais, je t'ai menti. En fait, j'ai auparavant été étudiant à Lindorm. J'avais simplement besoin d'un moyen de pénétrer les murs trop bien gardés, et tu as été une proie facile, bien trop crédule. Merci de m'avoir facilité la tâche. Grâce à toi, cette académie va sombrer dans l'anarchie. Au revoir, Raphaël. »Utilisant son pouvoir, Wahldar rendit son front aussi solide que de la roche et mit un coup de tête au jeune étudiant Ventus, l'assommant du premier coup. Pour s'assurer avoir réussi, il se mit à genoux et approcha son visage du sien. Il laissa ses doigts arachnéens parcourir la peau de pêche de son visage, avec une délicatesse des plus surprenantes, avant de lui redonner une seconde fois un coup de crâne. Cette fois-ci, il ne pouvait pas être encore conscient. Wahldar se releva, puis s'enfuit, laissant là, dans le froid, le corps inanimé mais encore vivant du jeune Raphaël, non sans oublier de reprendre son accessoire capillaire. |
| | | + Date d'inscription : 19/01/2013 + Messages : 830 + Orbes : 1303 + Âge du Personnage : 20 ans + Année : 4ème + Nom du dragon : Angelus + Type de Dragon : Air + Le Don légué : les ailes d'Eole Raphaël Darragon | Lun 11 Fév - 0:32 | |
| Comme d'habitude, Raphaël refusait de se plaindre, alors quand Wahldar lui avait proposé son aide, il avait d'abord dit non. Cependant, il était un peu sonné et il marchait un peu comme un poulain qui venait de naître. Une bourrasque de vent le décida finalement à prendre le bras offert. Il marcha près du jeune homme en silence, frigorifié, jusqu'à ce qu'il se rende compte, mais un peu tard, que ce n'était pas lui qui le guidait. C'était l'inverse.
Un peu inquiet, il hésita sur l'attitude à avoir, ce qui lui fut fatal. L'hésitation et la surprise de le voir prendre ses mains dans les siennes le troublèrent profondément. Il leva la tête pour croiser son regard. A ce moment-là, un éclair déchira le ciel, dévoilant la moitié de son visage. L'expression du jeune homme n'était même pas dure, ne laissant présager aucun mouvement violent.
L'étudiant Ventus regardait son "ami", affichant un air perplexe devant le calme dont il faisait preuve alors qu'il lui annonçait qu'il lui avait menti. Ses mains tremblaient légèrement dans les siennes et le tonnerre qui grondait dehors n'y était pas étranger, ni même le vent froid qui les avait balloté dehors. S'y mêlait en plus, l'incapacité à bouger le moindre muscle. Les yeux de Wahldar ancrés dans les siens, ses paroles froides énonçant qu'il avait aidé un être dangereux à pénétrer dans l'enceinte de l'académie, le clouaient sur place.
Ce n'était pas possible. Il n'avait pas pu être aussi inconscient! Et puis pourquoi parlait-il d'anarchie? Il était tout seul ici! Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour tenter de comprendre, le jeune homme lui asséna un violent coup de tête. Le sol se déroba sous ses pieds et il s'écroula sans avoir eu le temps de prévenir qui que ce soit.
Dehors, Angelus sentit soudain le lien télépathique se rompre, le sonnant quelques instants. Rassemblant ses esprits, il tenta de le rétablir, en pure perte. Alors, quitte à réveiller du monde pour rien, il ouvrit la gueule et émit un long cri perçant.
Dans le couloir, Raphaël gisait, inconscient. Le cerceau prêté par Wahldar était tombé à quelques centimètres de lui, sous la violence du choc, libérant ainsi ses longs cheveux blonds qui s'étaient teintés de rouge au deuxième coup de tête.
L'accessoire disparut en même temps que son propriétaire, dans la pénombre du couloir. |
| | | Invité | Lun 11 Fév - 9:56 | |
| L'orage faisait violence autour de l'académie cette nuit-là. Rick ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il ne s'était même pas encore couché. Il avait simplement ôté sa veste et ses chaussures, histoire d'être plus à l'aise dans la chaleur de sa chambre. A la simple lueur de sa lampe de bureau, il s'assit pour observer quelques rapports de la journée. Petit à petit, bercé par le son régulier du grondement du tonnerre, le surveillant fini par s'endormir, la tête dans les bras, sur son bureau.
Il était retourner quelques mois en arrière. Grimaçant sous la douleur, il sentit la couronne d'épine s'enfoncer dans son crâne. Il poussa un cri de douleur qui résonna dans sa tête et se réveilla en sursaut, pour se rendre compte finalement que ce cri ne venait pas de lui ni de son cauchemar, mais d'un dragon qui hurlait dans la cour de l'académie. En des gestes vifs, le surveillant se leva de sa chaise et sortit de sa chambre, pieds nus et en simple chemise. Courant dans les couloirs, il appela Aulo télépathiquement pour qu'il se rende dans la cour, et voir ce qui se passe, car il y serait bien avant lui.
En effet, alors que Rick se laissait glisser sur la rambarde de l'escalier qui menait au rez-de-chaussée, Aulo intervint dans son esprit pour commencer à lui raconter une bien curieuse histoire. Mais il ne comprenait pas encore la situation. Sautant à bas de la rampe, il glissa sur le sol froid du couloir et failli percuter un corps étendu là. Se précipitant vers un interrupteur pour allumer la lumière, il vit un élève étendu sur le sol, du sang dégoulinant légèrement de son front. Il reconnu l'élève en question. Raphael Darragon. Que faisait-il là à cette heure là, blessé et inconscient dans le couloir du rez-de-chaussée ?
Rick s'accroupit pour prendre l'étudiant dans ses bras et l'emmener à l'infirmerie afin qu'il soit soigné. En chemin, il rencontra un autre étudiant qu'il interpela, et à qui il demanda de veiller sur Raphael le temps qu'il comprenne ce qui se passait. Il laissa alors Raphael étendu sur un lit, et ressortit. Guidé par Aulo, il suivit la piste...
Remontant le couloir, il vit une silhouette.
-HEY ! TOI LA-BAS ! ARRÊTE-TOI !
Mais la personne continua son chemin en direction du bureau du directeur. Il ne pouvait pas le laisser faire, quelque soit ses intention. Mais il ne pouvait pas courir et utiliser son pouvoir en même temps. Alors il s'arrêta et pointa ses mains en direction de l'inconnu. Peut-être était-ce un élève ? Ou un enseignant ? Mais il en s'était pas arrêté à l'invective de Rick. Il devait agir. Fermant les yeux, il fini par capter quelques fibres d'électricité dans le corps de l'inconnu...
Rick ferma ses doigts sur le vide en un geste vif et ramena ses poings vers lui en ouvrant de nouveau les yeux.
Il vit le corps de sa victime se tordre de douleur un peu plus loin. Une telle décharge le mettrait même peut-être à terre. Mais vu la distance pas sûr. Alors Rick reprit sa course dans le couloir pour se rapprocher de l'intrus. |
| | | Invité | Lun 11 Fév - 23:29 | |
| Thème de Wahldar : https://www.youtube.com/watch?v=870-_Fa5bgoLorsque l'étudiant s'approcha de l'individu, celui-ci feignait s'être blessé. À terre, l'ancien étudiant Terra mimait des gestes incompréhensibles et marmonnait dans sa barbe des phrases incompréhensibles à celui qui essayait de l'écouter.« Par là bas... » Wahldar pointa du doigt une direction menant vers le bureau du directeur.« Qu'est-ce qui se trouve par là bas? »« Un type louche... Un wyrm, peut-être, je crois, je ne suis pas sûr... Fais vite, il est dangereux... »« J'y vais! Merci de ton aide! »Au moment où l'élève se releva, Wahldar l'agrippa par le col et plongea son regard dans les siens. Pour qui ne le connaissait pas, on aurait cru y voir de la peur et de la peine. Son visage laissait apparaître une mine d'enfant terrorisé par les ombres rampantes sous son lit.« Fais attention à toi... Je crois que certains élèves et surveillants sont de mèche, j'en ai vu le suivre avec un sourire sur le visage... Ne t'arrête sous aucun prétexte, ce pourrait être un piège... »Qu'ils étaient crédules, ces élèves... Il était tellement facile de se faire passer pour une première année et de les leurrer dans une toile d'araignée. Maintenant que son appeau s'était jeté dans la gueule du loup, le déserteur se releva et reprit une mine beaucoup plus sérieuse. Il s'était attendu à ce que Raphaël ou son dragon prévienne les autres de son "objectif" comme étant le bureau du directeur, bien que cette destination n'était pas dans ses priorités. Si tout le monde l'y attendait, ce n'est pas là bas qu'il se trouverait, il comptait frapper au coeur même de Lindorm : les dortoirs. Qui soupçonnerait sa présence en ces lieux, grouillant d'étudiants, dont certains armés et même une poignée d'eux, dangereux. C'est aussi en cet endroit qu'il saurait le mieux brouiller les esprits et peut-être même rallier certains étudiants à sa cause. Qu'il aimait l'agitation! Il exultait de voir le monde s'embraser autour de lui. Si la peur et la confusion étaient des desserts, il en mangerait à tous les repas.
Filant à toute allure, l'Aérien se précipita en direction des dortoirs dans lesquels il avait autrefois passé ses nuits, cloisonné dans une chambre sombre avec des camarades qu'il n'appréciait pas vraiment. Peut-être y trouverait-il aujourd'hui un quelconque plaisir. Aussi rapide qu'une bourrasque de vent, il avalait les mètres qui le séparaient de sa destination. Ingambe, il prenait appui sur les murs au détour des couloirs, refusant de ralentir son allure. L'adrénaline s'écoulait dans tout son corps, irriguant la moindre cellule de son organisme et lui procurant une sensation de bien-être absolu. Tout s'enchainait à une allure fulgurante, presque transcendante. Il voulait hurler, laisser s'échapper cette part de malin qui sommeillait en lui, mais il voulait continuer à avancer dans l'ombre. Personne ne devait l'arrêter, il devait tenir jusqu'à l'arrivée de son dragon, sinon toute cette mascarade aura été vaine.
Son objectif se trouvait par delà une porte en orme, sertie de gonds en fer recouverts d'une peinture noire approximative lui conférant l'allure d'une vieille ébènerie. Par endroits, la peinture s'écaillait, déposant à terre quelques poussières de lasure. L'homme s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle, exténué de la course folle qu'il avait menée dans les couloirs de l'académie. Il fallait dire que l'adrénaline s'était aussi calmée, fait qu'il ne pouvait supporter. Il se languissait déjà du frémissement de ses muscles, de son coeur s'accélérant, de la peur de se faire attraper à tout instant... Une idée saugrenue croisa son esprit. "Et pourquoi pas?" se disait-il. Après tout, ce n'est pas comme si il était déjà dans l'illégalité, accomplir cet acte ne serait qu'une brique de plus dans le mur des accusations qui pesaient contre lui. Quitte à être jugé coupable, autant ne pas l'être à moitié et avoir accompli certaines choses dignes des châtiments qui lui seront infligés.
À pas suffisamment lents pour savourer le délice qui inondait sa carapace charnelle, il se dirigeait vers le dortoir des filles, avec une idée fixe. Durant ses cinq années de cloisonnement, il n'avait jamais osé poser sa main sur le corps innocent d'une jeune femme et il semblait que le temps d'une première fois soit enfin arrivé. L'esprit plein, il pénétra dans une chambre de la façon la plus innocente qui soit, toquant et s'excusant poliment avant de rentrer. Le fils de Keven luttait pour ne pas afficher ce sourire qui tentait de s'emparer de son visage. « Pardon de rentrer ainsi dans ta... enfin, votre chambre... Mais il y a une sacrée agitation dehors et l'on m'a chargé d'inspecter les chambres pour voir si... enfin... Non pas que je vous soupçonne, mais il m'a été confié de rechercher d'éventuels intrus dans les chambres. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de fouiller dans vos affaires, je vous promet de ne pas toucher à vos effets personnels, je me contenterai de vérifier placards et dessous de lit. »Bien qu'elle ne rechigne pas à le laisser accomplir cette tâche, Wahldar sentait la méfiance dans le regard de la rouquine qui scrutait chacune se des actions tandis qu'il inspectait les recoins de la pièce. Il sentait la tension monter, ses muscles s'engourdissaient et sa vision se brouillait tandis qu'il essayait de camoufler ses véritables intentions en accomplissant une soi-disant tâche qui lui avait été confiée. Au moment d'écarter deux robes, l'intrus s'arrêta brusquement, et sans se retourner prononça cette phrase, d'une voix aussi douce qu'une brise de printemps.« Tu as compris, n'est-ce pas? Tu as remarqué que je n'étais pas un simple étudiant ici, mais celui que tout le monde recherche depuis une quinzaine de minutes. Pourquoi ne t'es-tu pas enfuie, lorsque tu en avais encore l'occasion? Il est désormais trop tard pour toi, mais je suppose que cela, tu l'as aussi compris. »Sereinement, Wahldar se retourna et croisa ses yeux. La surprise commençait à déformer les traits de son visage. De son index, Wahldar lui imposa le silence.« Si tu restes sage, je te promets de ne pas te faire de mal. J'aurais même un petit jeu à te proposer. Je suis digne du désordre qui règne à l'extérieur de cette chambre, mais je suis aussi miséricordieux. Je t'offre une chance de sortir de cette chambre, sans aucune égratignure, sans même que je ne te touche. » À ces paroles, il se rapprocha de la porte, sans afficher la moindre excitation, gardant d'apparence un calme absolu alors qu'intérieurement il bouillonnait de joie. Il ferma la porte entrebâillée et mit le verrou. « Tout ce que tu as à faire, pour sortir de cette chambre, c'est de déverrouiller la porte. Ne suis-je pas charitable, l'épreuve n'est pas très compliquée en soi. Tu devrais y arriver, j'en suis certain. »De son dos, il décrocha l'un de ses deux panabas et l'écrasa sur la clé qui se scinda en deux parties. Finalement, peut-être que la tâche qu'il avait confié à la jeune femme ne serait pas aussi simple. Il laissa un rire déchirer les traits de son visage, puis s'approcha à pas lents de sa proie. Maintenant qu'ils étaient seuls, il pouvait se laisser aller à toutes ses envies. Il n'y aurait personne pour l'arrêter et, de toutes façons, il ne laisserait personne interrompre son moment de communion avec la chair.« Tu es mienne, pour les minutes à venir. Désolé. »Comme une bête sauvage, il se jeta sur Eloane et la plaqua à terre, réitérant son geste précédent, en plaçant cette fois-ci son index sur les lèvres de l'adolescente. De sa main gauche, il tenait fermement son arme, devenue une extension à son bras et laissa la lame courir sur le visage de la jeune femme, en prenant soin de ne pas la couper. Il ne voulait pas l'abimer, pas cette fois du moins... De la même manière qu'il l'avait fait avec un Raphaël inconscient, il rapprocha son visage de celui de la victime de ses tromperies et plongea ses yeux longuement dans les siens. Il sentait son souffle parcourir le bas de son visage, l'envie de crier, mais l'incompréhension qui la tétanisait.« Tu n'as pas besoin de me craindre, je ne te veux aucun mal, tu sais? »Sa voix était aussi fluette que le chant d'une alouette, presque envoûtante. Il n'éprouvait aucune peur, simplement du désir courant ses veines. Il rapprocha encore son visage, jusque sentir ses lèvres se coller aux siennes. C'était bien la première fois qu'il embrassait une fille et il devait dire que la sensation n'était pas désagréable, bien au contraire. Il recula son visage et lui sourit d'une façon si naturelle que ce pouvait en être déconcertant. Sans prononcer la moindre parole, il fit courir sa lame le long de ses vêtements en commençant par le bas, les souleva et les trancha en même temps. De sa main libre il écarta les lambeaux de tissus et mis à nue l'étudiante. Il rapprocha son visage à nouveau et essaya cet acte qu'il avait une fois lu dans un bouquin, celui qui consistait à lécher le lobe de l'oreille de son partenaire. Bien qu'elle retenait ses cris, la rouquine ne pouvait s'empêcher de pousser quelques faibles gémissements. Il aimait se sentir pour une fois dominateur, maitre de ses actions et de sa vie. L'homme lui murmura quelques mots au creux de l'oreille.« J'aime beaucoup ton odeur... Elle me donne envie de découvrir un peu plus ton corps... »Sans attendre, Wahldar, finit de la déshabiller et laissa ses mains parcourir le corps de la jeune femme, glisser le long de ses courbes, caressant chacun de ses aspects. Pourquoi n'avait-il jamais touché de femme avant? Comment avait-il pu passer toute sa vie à côte d'un tel paradis? Pour la première fois de sa vie, il comprenait son père et l'amour qu'il portait à la gente féminine. Pour la première fois, il était devenu son père, bien que cette comparaison ne lui ait pas effleuré l'esprit une seule seconde. Comment pouvait-il un jour devenir l'ombre de l'homme qu'il avait tant détesté?
Il baisa une dernière fois ses douces lèvres, avant de la remercier pour ce moment d'intimité et l'assommer avec la poignée de son arme. Il se releva et se dirigea vers la porte, qu'il fit céder par un coup de pied et traina sa victime nue et inconsciente dans les couloirs et l'y laissa. Bien qu'il n'ait pas abusé d'elle, il savait que la vue d'une jeune étudiante dans un tel était éveillerait les pires esprits et ferait émerger des scénarios morbide, renforçant le branle-bas de combat. Il sentait son coeur cogner dans ses oreilles. Quelle belle soirée que celle qui s'annonçait!
Il y avait pourtant une variable qu'il n'avait pas prise en compte dans son calcul, tout du moins une possibilité à laquelle il espérait échapper : celle de tomber sur un membre du personnel. Cinq années de formation à l'académie et cinq années supplémentaires d'errance et d'entrainement dans les montagnes sauvages de Keven ne l'auraient pas suffisamment préparés à affronter certains éléments du personnel. Il pensait notamment à Liam, le directeur du temps où il étudiait encore ici.
Ce n'est qu'au moment où il sentir une décharge électrique parcourir son corps et transir ses muscles qu'il comprit qu'il venait de se faire piéger. Un étudiant n'aurait pas été si prompt à l'arrêter, du moins pas avant de l'avoir interpelé une seconde fois. À terre, il maudissait celui qui venait de l'attaquer. Il tenta avec difficulté de se relever mais ses muscles n'obéissaient qu'en partie aux ordres qu'il leur envoyait. Et maintenant allait-il simplement rester là et se résoudre à se faire arrêter, avant même que son dragon n'ait eu le temps d'arriver?
La résignation n'était pas ce qu'il lui avait appris, ni même ce que sa mère aurait voulu voir de son fils. Il ne voulait pas faire déshonneur à son éducation et vulgariser le sang qui coulait dans ses veines en se contentant d'abandonner et de rester là. Un sourire au visage, il se releva. Finalement, il aimait se sentir pris au piège comme un animal qui se rendait compte, bien trop tard, que sa jambe était prise dans la trappe d'un chasseur. Il n'arrivait pas à contenir son contentement tandis que dans un ultime effort il tentait de regagner ses jambes.« Yo! Tu comptes m'arrêter? » |
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