Une Alliance au Goût de Chance

Beaucoup nomme pareil évènement « Le Grand Jour ». Moi, j’hésite encore à comment je dois le nommer. Il y a de cela quelques jours, j’ai trouvé une lettre dans ma boîte privé. Ce que j’y ai lu m’a glacé le sang…Cette écriture, je la reconnaitrais entre mille pour avoir lu d’autres de Ses Lettres durant l’été.
Mais ce qui me glaça, d’avantage encore que les brûlures du papier ou le sang de ses mots…c’était les mots eux-même. Ce « Je Sais » me rendait fou ! Que savait-il ? Jusqu’où en savait-il ? Moi-même, j’ignorais tout de moi jusqu’à il y a quelques jours. Je savais clairement la menace qu’il y avait derrière ce papier…Il ne me pardonnerait pas. De quoi ? Je l’ignore…De ne pas être son frère ? Peut-être. D’aimer Jordanne comme femme ? Probablement. Il est même possible que cela soit les deux à la fois. A cette pensée, je n’avais put retenir mes larmes et mon poing…ce-dernier terminant dans la première charpente de bois rencontré. J’enrageais et étais complètement perdu...Avais-je seulement le droit de continuer à prétendre au nom des McCallan ? Ou devais-je reprendre le nom de mes parents biologiques, la famille du Gouverneur de Narthan, quitte à devenir la cible des rebelles et des Wyrms ?

J’avais fini par trouver un certain réconfort à me confier à Tanaris. Il était si insouciant, attestant comme quoi les « Deux-Pattes » se compliquent bien trop l’existence et en oublie l’essentiel. Il s’est révélé être plus porter sur la découverte, et son estomac que d’autres sujets.
Son côté enfantin, un peu foufou, me faisait rire et me permettait d’oublier le doute m’habitant. Comment Jordanne prendrait-elle notre absence de parenté ? Serait-elle aussi soulagée que je le suis ? Ou comme Père, n’y verrait-elle aucune différence ?
Père ne m’a pas encore reparlé depuis ce jour…Il me voit toujours comme son fils, et ne semble pas accepter mes sentiments immoraux pour ma « sœur ». Il ne semble pas vouloir dénuer les chaînes de mon « péché », de notre « péché » plutôt.
Mère dit que cela lui passera, mais je sais qu’elle-même est gênée de ma liaison…Après tout, comment l’expliquer à ceux qui ignorent tout, comme le Village ? Tanaris me dit qu’on se complique la vie et qu’on devrait juste profiter d’un bon bain de soleil, il n’a peut-être pas tord le bougre.

A force de passer du temps avec lui, j’ai commencé à m’y attacher à ce reptile caustique, moqueur, et gamin…qui a vraiment une frousse des souris plutôt incompréhensibles au vu de sa taille ! Alors, d’un commun accord, nous nous trouvions aujourd’hui devant ceux qui nous laisseront tirer au sort notre « destination »…en vu de notre alliance.
Finalement, notre épreuve aura lieu en plein Lostrego. Je crois que là, c’est ironique. Et voilà, Tanaris aussi excité qu’une petite puce ! Bah…qu’y puis-je ?

« On va chez moi, t’a vu ?
- J’ai vu Tana’…Mais on n’y va pas pour jouer tu sais ?
- Tsss…Tu crois que je l’ignore ? Allons mon deux-pattes, filons à Lostrego. »

Soupirant, je pris connaissance du lieu exact où nous devrons « survivre ». Je vins à informer de mon choix d’arme…peut-être plus élaborer que de coutumes, mais quand j’y pense n’est-ce pas « normal » ? Avant de tenter l’alliance, de chercher à entrer à Lindorm, n’avais-je pas déjà une vie bien rodé avec mon travail de forgeron, ma clientèle plus ou moins régulière ? Ne plus travailler le métal me rendra probablement triste, peut-être les étudiants peuvent-ils avoir un travail à mi-temps ? Lorsque nous réussirons, je devrais me renseigner tiens. La forge de Milos m’accepterait peut-être en assistant…

En tout cas, c’est en grimpant sur le dos de Tanaris que nous avons pris la direction de notre futur. Nous allons sceller notre avenir, de la façon la plus certaine qui soit. Cette alliance est notre nouveau départ, tant pour lui que pour moi. Pas besoin de réfléchir à savoir Qui je suis. La seule chose importante, c’est que je suis le dragonnier de Tanaris, et que la femme que j’aime se nomme Jordanne. Je ne dois plus penser à autre chose, qu’à survivre avec celui qui est si simple, que j’ai rapidement put le nommer « ami ».
Nous passons au-dessus de Prima…puis, prés du temple de Djose. Lostrego n’est pas bien grand, mais le voir des hauteurs me laisse dire que c’est un territoire relativement beau. Nous nous posons…Il est temps pour nous de survivre pour une durée que nous ignorons encore.

Je nous ai fait nous poser à flanc de montagnes. On y trouve souvent des grottes naturelles. C’est d’ailleurs notre priorité : sécuriser une zone de campement et un point d’eau. C’est pas très loin d’un ruisseau que nous nous sommes installer, dans une caverne pas très profonde ni très grande, mais relativement suffisante.
Notre première journée fut relativement calme, mais dés le lendemain je savais qu’il nous faudrait chasser nos repas. Et ainsi quitter le « refuge » que nous avions sécurisé via des pièges fait de lianes. Je remercie les griffes de Tanaris aussi, elles étaient assez affutées pour que je puisse relativement facilement taillé des morceau de bois en pic. Lui grogne encore que je me sois servie de lui comme d’un outil, à la façon de ma « forge »…Mais il avait la queue qui bougeait dans tous les sens comme un chiot excité !

« On va faire quoi alors ?
- N’as-tu pas faim ?
-Et bien…maintenant que tu me le dis…
- Ces terres, tu y a vécu non ? Tu sais où on peut trouver du gibier ?
- Bien sûr, mais pas sûr qu’on s’en sorte indemne. »

Les nuages devenaient noirs dans les cieux, et le tonnerre grondait. Si même le temps est contre nous…Néanmoins, je grimpais sur lui et nous nous dirigions vers nos futurs denrées par la voie terrestre. En lisière de forêt, je pouvais voir un troupeau de cervidés. Lui et moi avions notre jackpot ! Mais au moment où on s’apprêtait à agir, un voile noir recouvris la clairière et en levant la tête, je crois qu’on a blêmit dans un bel ensemble.

Un véritable monstre, enfin un dragon précisément, venait de ravir plusieurs biches d’une acte. Ou noyer serait plus juste. Qu’est-ce qu’un Dragon d’eau fout-là par Limlug ?!
Son regard nous attrapa, et notre paire se regarda avant de se dire :

« Fuite ?
- Et le repas ?
- Diète ? »

Mais on est con ma parole ! Le fait de parler fit pousser un rugissement à l’autre créature plus massive que Tanaris ! Et voilà qu’une énorme boule d’eau nous était balancé.
Mon dragon m’attrapa par le col, avant de s’envoler et de détruire un peu de forêt dans son envol…s’écorchant aussi les écailles.
Le fait qu’il me balança en l’air et me fit atterrir douloureusement sur son dos était sympa…sauf que j’ai faillit tomber quant il a commencé les loopings pour éviter les attaques aquatiques. Vive les réflexes…il s’en ai fallut de peu pour que je m’écrase au sol !

~On n’y arrivera pas comme ça, t’a une idée Arthur ?~

Hein ? Télépathie ?

~Bien sûr idiot ! Je ne peux pas trop parler là !~

J’ai déjà dit que la fuite serait une bonne idée mais…Attention sur ta droite !
Finalement, il fit un tonneau mais fut quand même frôler par l’attaque qu’on finit par s’écraser au sol. Je sentais la douleur, et le sang d’une blessure à la tête et aux mains. Tanaris était blessé lui aussi, désormais au sol…mon sang recouvrant par endroit ses écailles blessés.
Le dragon, à première vu pas très pacifiste, comptait en finir avec nous quand je pris mon arme en main. Je n’avais pas remarquer mais, mon pommeau était tâché du sang de Tanaris, et mes mains de mon sang s'écoulant d'une plaie à la paume. Je sentais en moi un sentiment nouveau. Et lorsque l’autre Dragon voulu porter son attaque, je sentis comme une énergie de foudre me parcourir avant de voir un véritable éclair se charger dans ma lame. Comment ?

Je n’étais pas le seul surpris…Mais Tanaris lui, avait eut le temps de se reprendre…et je put voir la foudre se déchainait sur l’autre Dragon…le poussant, blessé, à la fuite. Je tremblais, hallucinant du fait qu’on s’en soit sorti.
Me laissant, avachit, contre Tanaris je me mit à avoir un rire nerveux, et bientôt, il m’accompagna. La pluie, elle, commença à tomber nous recouvrant alors qu’on riait comme deux gosses, heureux de s’en être sorti finalement.

Le lendemain, on venait nous annoncer à notre petit campement, que notre épreuve s’achevait. Nous avions réussit l’alliance. On avait survécu, et on s’était rapproché. Se disputant et se taquinant comme deux gamins, je crois qu’on a pas trop calculé avant qu’on nous dise qu’on était désormais les bienvenus à L’académie de Lindorm.