A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,

Je ne viens que pour venir. Et pas pour faire je ne sais quoi.

Sale dégénérée invertie.

B.

Message :

Je suppose que te nommer dans ce courrier ne serait pas très prudent ? J'ai pas encore décidé si je t'apprécie ou si je te déteste. Sans doute un peu des deux pour plusieurs raisons qui ne te regardent pas.

Qu'est-ce que ça peut te faire qui je suis pour elle ? Un simple étudiant ou un membre de sa famille, ça change quoi ? De toute façon, elle me déteste.

Oublie pas de regarder par-dessus ton épaule, on sait jamais...

S. O'.

Message :

Ah ouais quand même... j'avais bien compris que tu étais pas tout à fait normale, j'en ai maintenant confirmation. De toute façon, je suis pas très normal moi non plus, alors...

Bref, quand je te disais de surveiller tes arrières, c'était pas à cause de moi, j'ai pas de temps à perdre à te chercher et si les autres ont du mal à te trouver et te rattraper, je vois pas comment moi je pourrais faire. Alors calmes-toi.

Tu as raison, je suis pas un de ses amis, mais je fais pas parti de sa famille proche non plus. Je suis un lointain cousin sans doute par alliance, j'en sais rien moi-même, et je m'en tape. Et ce que j'ai fait ou non, ça te regarde pas. Je le répèterai pas, lâche-moi et va te faire foutre.

S. O'.

Message :

Tu veux dire que tu es avec elle en ce moment ? C'est là qu'elle est allée se réfugier, dans tes bras ? D'après ce que j'ai compris de ce qu'elle m'a dit, tu aurais pas été très courtoise avec elle... qu'est-ce que c'était déjà... Ah oui : "elle m'a souillée". Si elle préfère aller vers quelqu'un qui l'a souillée, c'est qu'elle a dû aimer ça, ou qu'elle doit pas être très normale, elle non plus.

Vu les menaces dont tu me gratifies, je risque pas de me confier à toi concernant mes erreurs avec elle. Mais mes erreurs ne sont sans doute pas au même niveau que les tiennes, même si j'ai pas non plus la conscience tranquille. Je préfère qu'elle me déteste dans tous les cas, ça lui évitera de m'approcher de trop près. Je ne sais faire que la blesser. Alors ne t'inquiète pas, je ne m'approcherai plus d'elle... Tu devrais en faire autant.

Et si tu tiens tant à savoir ce qu'il s'est passé, tu as qu'à lui demander. Et si elle refuse de te répondre, respecte son silence.

Va crever

S. O'.

Message :

Tu es qu'une garce et une salope, Morwen, va te faire mettre profond ! Tu détournes et déformes les choses comme ça t'arrange, pour mieux manipuler les autres.

C'est moi qui pleures sur mon triste sort ? Regarde-toi, écoute-toi... Bouuuuh pauvre Morwen qui a le monde pour ennemi et qui le cri à qui veut bien l'entendre !

Je rentrerai pas dans ton jeu. Je sais maintenant à quelle espèce tu appartiens. Et si tu en doutais, saches que tu ne la mérites pas, pas à mes yeux en tout cas. Fais en sorte que notre route ne se croise plus jamais. J'aurai dû te laisser crever.

Sloan O'Leary

Message :

Bouge pas de là où tu es, j'arrive. Et pour le temps que j'aurai, je te ferai regretter tes paroles et tout le mal que tu lui as fait. Et si je dois mourir, qu'il en soit ainsi.

Sloan O'Leary

Message :

Ça t'amuse hein de me voir perdre les pédales à cause de ce que tu peux dire, alors que je te connais même pas ? Tu te délectes de la souffrance des autres, et même de la sienne.

As-tu peur de ce que je pourrais voir, ou découvrir si je venais ? As-tu peur de l'amour que je peux avoir pour elle ? Penses-tu vraiment que tes paroles y changeront quoi que ce soit ?

Parce que je t'en fais la promesse, je viendrai, et je la sortirai de tes griffes, que ça te plaise ou pas.

Que ça lui plaise ou pas.

Il n'y aura aucun endroit au monde où tu pourras te réfugier. J'irai même jusqu'en Terres Inconnues pour te retrouver, et sois sûre que je te retrouverai.

Sloan O'Leary

Message :

Regardez-le le chien enragé, comme il perd patience quand il n'obtient pas ce qu'il veut, quand il est accolé au mur et qu'il ne peut reculer !

Regarde-toi Morwen, à défendre ton honneur et le sien, prise soudain d'un besoin de te justifier !

Traite-moi de chevalier servant, de gamin arrogant, autant que tu veux, oui je suis bien tout cela et rien à la fois. La mort viendra t'arracher bientôt aux bras de la vie, à ses bras à elle aussi, et rien ne se passera comme tu l'avais prévu, ou comme elle l'avait prévu. Parce qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut, et que les choses ne se déroulent jamais comme on le voulait. Tu mourras, oui, de la main de ma cousine et de la mienne, de celle de l'armée ou d'un wyrm. Mais tu mourras, qu'importe quand, et où, je viendrai pisser et cracher sur ta tombe. C'est tout ce que tu obtiendras de moi.

Et je ferai en sorte qu'elle n'ai plus besoin de toi, parce que quoi qu'on en dise, elle est mon sang, ma chair et mon âme. Et toi tu n'es rien.

Sloan O'Leary

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,
Je ne sais pas.
Tu me demandes ça et je n'en sais rien. Ne te figure pas que je puisse te demander quoi que ce soit. Entretenir quoi que ce soit avec toi.
Je ne saurais que faire de quelqu'un - surtout toi ! - dans ma vie. Il n'y a pas la place. Pas le temps. Pas... Trop de choses.

Ne t'imagine pas que ça puisse vouloir dire quoi que ce soit l'autre fois.Et je n'ai pas besoin de tes services.

Je ne veux pas ressentir quoi que ce soit dans ce que nous avons fait. Et je ne veux pas avoir envie de céder encore et encore. Le sexe, c'est répugnant, l'amour, c'est vomitif. Voilà tout ce qu'il faut penser. Tu ne peux pas comprendre.

B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,
Je te vois. Je te vois mais je ne sais pas quoi faire de ça. De toi. De moi. De ce qu'on a fait. De ce qu'on a toujours fait.

Je tuerais moi-même tous ceux qui me toucherons encore, ces hommes qui se croient autorisés à me toucher, à m'attraper, à faire de moi la femme fragile que je ne serais jamais. Je les tuerais s'ils me touchent et tu le sais. Caeruleus, je m'en suis chargée. Je ne l'ai pas tué, j'ai fait pire : j'ai tout raconté à son petit amoureux en sucre rose. Qu'il se démerde avec les conséquences de ses actes.
Sloan, s'il continue, je lui ferais tout autant payer. Je ne veux pas de lui, je ne veux pas de ces hommes. Le seul que je voulais ne sera jamais le mien, alors je ne serais pas à eux. Jamais.

Toi ? J'en sais rien. Je te vois. Mais je ne sais pas quoi faire de toi. Te faire souffrir est doux. Tu payes enfin pour tes crimes. Punis-moi pour les miens.


B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,
Je ne peux malheureusement pas nuire à l'école. Certains le mériteraient mais alors je devrais quitter cet endroit. Pour aller où ? Décevoir toute ma famille ? N'être plus que le monstre que l'on dit que je suis depuis ma naissance ? Je veux être plus que ça. Je n'ai pas de but, pas vraiment. Je dois juste être ce que l'on attend que je sois. Alors on me verra, moi aussi. Un jour. Peut-être.
Les homosexuelles sont tout aussi répugnantes.

Je ne pleurerais plus. Plus pour lui en tout cas. Mon coeur était déjà bien trop brisé de toutes façons. Pleurer ne le fera pas m'aimer. Je sais que tu sais. Je sais que tu comprends quand même. Malgré tout. Ca reste toi qui comprend.

Mes crimes sont ma peine et ma croix, l'Unique m'en pardonnera peut-être. Les tiens, je les absoudrais dans la douleur car c'est ce que tu mérites pour ces vies que tu prends.

Je te prendrais ce que tu m'as volé, même si je crois que je n'attraperais jamais ce que je cherche à saisir. Je t'en veux d'être libre et je te déteste de m'avoir pris une part de moi.

Mais je ne veux pas d'autre Némésis. Aucune ne ferais ça mieux que toi.


B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,
Je ne veux plus être un monstre pour eux. Simplement. Je préfère qu'ils voient une poupée. Une poupée c'est beaucoup moins dangereux. La fille aux ronces. Le monstre. Maintenant les gens ne le disent plus. C'est juste mieux ainsi. Je peux être Bryne pour eux, mais pas celle que tu connais. Il n'y a que toi qui sache qui je suis, derrière le masque. Je préfère que tu restes la seule. C'est la seule chose que je peux te donner et que tu n'ai pas pris de force.

Si je n'aimais que les hommes, tu te serais changée en homme par amour ?
Oublie ça. C'est idiot.

On pleure tous par amour. C'est la seule chose que je sais. C'est un sentiment terrifiant. Même pour moi. Parce que mes ronces ne peuvent pas m'en protéger.

Ce n'est pas le rôle d'un Dieu que de prendre chacun par la main pour les guider bien gentiment sur le chemin d'une jolie vie. C'est nous qui devons aimer Dieu et non l'inverse. Si notre foi est pure, alors nous récolterons les fruits de nos peines et de nos sacrifices. Que ce soit dans cette vie ou dans la suivante ou dans des milliers d'années.

J'ai rêvé, lorsque je mourrais, que j'étais un dragon. Tu étais un dragon de feu, rouge et orangé. Il y avait Hagen et ton dragon aussi. J'étais une dragonne mais je ne sais pas à quoi je ressemblais mais mes écilles étaient foncées, vertes et brunes. Mais j'étais quand même petite face à Hagen. Toi aussi. C'était...doux. Aucun de nous ne faisait rien de spécial. Je sais juste qu'il y avait du soleil, que nous apprécions simplement ses rayons sur nos écailles dans cette immensité verdoyante. Je veux croire que c'est une vision prophétique. Je veux juste le croire. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que c'était si doux, si paisible, que je n'ai jamais autant souffert que lorsque l'on m'a ramenée dans le monde des vivants. Peut-être que cela ne se réalisera que dans des siècles mais... Je veux croire que j'ai vu l'un de nos destins.

C'était bizarre, que tu sois avec moi, non ?

J'ai lu ton dossier scolaire. En fait je l'ai lu après l'attaque. Je sais. Je sais pourtant rien. Parce qu'il n'y avait que des banalités pour moi. Que des choses que je savais déjà.

Parfois je me dis qu'à cette époque, peut-être, les choses auraient été différentes. Si l'on avait su, toi parler, et moi entendre. Et Voir. Je n'ai jamais été plus clairvoyante que depuis que j'ai perdu la vue.

C'est drôle.
Et trop tard pour te dire que j'aurais voulu te protéger.
B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,

Te protéger de ceux qui t'ont blessés lorsque tu n'étais qu'une enfant. Si j'avais su tout ça... Si les choses avaient été différentes, je te jure que je t'aurais protégée. Je ne veux pas que d'autres enfants vivent ça; C'est pour ça que je fais attention avec les élèves. Je veux pouvoir les protéger un peu.

Reste une femme. Je crois que c'est mieux. Je crois que je t'aime mieux comme ça.

Je n'aime pas les hommes. Je n'aime pas non plus les femmes.
Je ne sais pas ce que c'est qu'aimer car on ne m'a jamais aimé.

Sauf toi.
Juste toi.

Je voulais mourir pour pouvoir être avec toi. Vraiment, pour de vrai. Même si tu avais été humaine et moi dragon ou l'inverse. Parce que j'ai l'impression qu'il n'y aura jamais de possibles dans cette vie-là.

Il fait vraiment trop froid, quand tu es loin.
B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,

L'homme qui est mort, c'est quelqu'un de ta guilde ? C'est dur. Dur de t'imaginer triste pour un autre. Je suis jalouse. Tu as une vie et des gens peut-être auprès de toi et moi je n'en sais rien. Il ne reviendra pas mais si tu te souviens de lui, il ne disparaîtra pas vraiment. Ce n'est pas une consolation. La mort n'est pas une fin, cependant.

On est trop fortes nous deux. Trop puissantes. On se ressemble et pourtant on est opposées. C'est peut-être qu'on a fait quelque chose de mal dans le passé. Ou alors dans l'avenir. L'Unique sait sans doute. J'ai passé ma vie à tenter de me faire pardonner d'être un monstre mais des gens sont gentils avec moi, encore plus maintenant que je n'ai plus la vue. Lindorm était le premier endroit où je n'étais plus un monstre, bien que beaucoup de dragonniers me trouveraient quand même étrange s'ils savaient la vérité sur mon don. Toi aussi tu as un endroit où tu peux être toi. J'ai lu ce que j'ai pu trouver sur ta guilde, on ne trouve pas grand chose mais... Je crois que c'est bien que tu y sois.

B.
PS : une amie m'a dit que les choses sucrées allègent le coeur. Je ne sais pas si c'est vrai mais elle m'a donné ces gâteaux. Ils sont pour toi.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,

Je ne me souviens pas vraiment de toi, mais j'ai vu quelques photographies de l'époque, tu as beaucoup changé. Cependant un corps n'est qu'un corps, il est fonctionnel avant tout, on l'aime rarement.
Tu as un véritable ami. Moi il y a une femme qui dit vouloir être mon amie mais je ne sais pas si je vais y arriver. Je ne sais que me battre et détruire, pas sympathiser. Je n'ai jamais su le faire. Et je ne veux pas qu'elle voit le vrai moi. Toi tu peux faire voir le vrai toi, ils sont des assassins, pas des vierges effarouchées.

J'ai toujours le ruban. Mais à cause de toi on dit que j'aime les femmes à l'école. C'est de ta faute.

Je n'ai pas eu mon don lors de mon alliance mais lorsque je suis née. Je ne le contrôlais pas du tout et ça terrifiait les nourrices. Parce que lorsqu'on me touchait, les ronces sortaient involontairement et tu sais qu'elles sont empoisonnées - heureusement pas mortellement, au contraire de mes fleurs - donc je te laisse imaginer ce que l'on pensait d'un bébé pareil.
Je devais entrer dans les ordres, être une prêtresse de l'Unique. Mais un jour Hagen m'a fait venir à lui et j'ai été le symbole du renouveau. On me trouvait enfin une utilité, moi qui était un monstre. Alors je suis devenue une combattante.
C'est pour cette raison que je suis un monstre. Sans Hagen je ne contrôlerais rien. A présent je peux maîtriser mes ronces même si elles me font parfois peur car elles me paraissent douées d'une vie propre. Peut-être suis-je vraiment le monstre qu'ils disent, après tout.

Il n'y a qu'un monstre qui puisse comprendre ça, non ? Dis-moi que tu comprends.

B.

A l'attention de miss May Boulgrath de Plubelle

Message :

M,

Je ne sais pas quoi penser. Ceux qui abusent de nous méritent pire que la mort. Mais je ne sais pas. Les femmes sont aussi mauvaises que les hommes. Manipulatrices, mauvaises... Je n'aime pas les femmes. Je n'aime pas leur corps. Il est sale, vulgaire, puant. Les hommes ne valent guère mieux. Leur corps cependant est conforme au notre. On ne peut nier qu'il est fait pour être le complément du nôtre. Je ne suis attirée par rien ni personne.

Même toi tu m'aurais fui. C'est dur à lire. Je hais les humains et pourtant je ne peux pas m'empêcher de vouloir qu'ils m'aiment. Je me sens tellement pas humaine. J'aurais dû être un dragon, comme Hagen. Les choses auraient été simples. Normales. Lui, il m'aime. Lui il veille sur moi. Il raserait l'Ile pour moi. Il est tout mon univers.

Toi tu es un monstre. Un animal. Je te déteste. Pourtant je te veux. Et si quelqu'un te viole, si je croise ton ami, je le briserait en mille morceaux.

Je veux que tu viennes. J'ai froid. Je veux que tu me serres.


Mais ne vient pas. Ne vient surtout pas.
C'est un ordre.

B.