| | Sweet as a Dream •• Babelda | |
| Invité | Sam 15 Nov - 12:39 | |
| Babelda Frøya Rønning « Mieux vaut voyager plein d’espoir que d’arriver au but. »✘ Nom : Rønning ✘ Prénoms : Babelda Frøya ✘ Surnom : Bab's, Babel, Bee, Gamine, ou tout ce qui vous passera par la tête. ✘ Âge : 21 ans ✘ Groupe : Elève Ignis de 3ème année. ✘ Nation d'origine : Nordheim. ✘ Métier : Etudiante. ✘ Arme : Un arc finement sculpté dans le bois d'un chêne. On peut apercevoir des gravures en forme de flammes sur les branches.
Ce qu'on dit de Moi Complexe créature que sont les femmes. Insondables, mystérieuses, et pourtant si attrayantes. Tu ne fais pas exception à la règle. Tu es de celles qui, d’un battement de cil, capturent l’attention. Qui d’un sourire, font craquer les plus faibles, et qui d’un rien brisent les remparts des plus endurcis. Car le langage du corps est aussi puissant et redoutable que la parole, et qu’il est la meilleure arme des femmes, tu as appris à t’en servir pour attirer dans tes filets les hommes. Et une fois qu’ils sont entre tes griffes, ils n’en ressortent jamais. A moins que tu ne le décides. Manipulatrices, calculatrices. Ainsi sont les Dames de la Haute société. Pour t’aider dans ce pervers jeu de sensualité et de séduction, la Nature t’a doté d’une plastique avantageuse. Gracile et gracieuse. Une démarche légère qui donne presque l’impression que tu flottes. Des gestes doux et lents. Tu es sûre de toi, et cela se voit dans ta tenue. Une posture altière, fière. On te reproche d’ailleurs souvent de ne pas assez te remettre en question, mais ces remarques ricochent sur toi sans avoir réussi à t’ébranler.
Jeune fille aux airs ingénus, un sourire épinglé aux lèvres dès que l’on vient te parler. Lorsque tu n’es pas en train de t’occuper de tes prétendants, tu es une jeune femme spontanée et agréable à vivre, malgré quelques bémols. Comme ce caractère désarçonnant. Les autres ont beaucoup de mal à te suivre. Indécise et lunatique comme tu es, on ne sait jamais sur quel pied danser avec toi. Tu es quelqu’un de très volontaire, qui s’intéresse à tout. En un claquement de doigt, tu es prise d’inspiration pour quelques chose, avant de t’en désintéresser aussi rapidement. Il est donc très difficile de subvenir à tes caprices tous aussi variés les uns que les autres. Cet intérêt hétéroclite se remarque visuellement. Surtout dans tes coiffures. Cette tignasse blonde et fine, légèrement ondulée, n’est jamais présentée sous la même forme. Cela va de simples chignons à des coiffures recherchées et un peu surprenante -tu aimes surprendre, de manière générale, surtout parce que cela attire le regard des autres, et que tu adores être sous le feu des projecteurs. Tes vêtements sont aussi un indice. Même si tu privilégie les robes, ton armoire est remplie à craquer par des tenues de toutes les époques. Ton extravagance est aussi visible grâce aux nombreux gris-gris que tu trimbales avec toi. Tu es on ne peut plus superstitieuse, et tu portes donc toujours quelque chose pour te protéger des mauvais sorts ou de la mal chance.
Voyager. Tu veux voyager. Braver l‘inconnu. Devenir un pirate combattant les flots enragés lors d’une terrible tempête, ou une exploratrice partie à l’aventure, cherchant un quelconque trésor perdu. La reine d’une citée oubliée, ou bien un simple paysanne travaillant à la sueur de son être. Tu veux être tout et rien à la fois. Tu veux fuir ce quotidien désespérément monotone, vide d’action. Oui, tu veux t’échapper, sentir l’adrénaline courir dans tes veines, découvrir, apprendre par toi même. L’esprit fertile t’emmène au moyen d’un livre jusqu’aux quatre coins du monde, tandis que la réalité matérielle te restreint aux murs de la bibliothèque. Tu est créative et touche à tout, tu veux apprendre, peu importe les moyens : la lecture, calme et loin du danger, ou l’action, dangereuse mais si excitante. Même si ton corps ne se prête pas au combat, tu es pourtant toujours en train de te fourrer dans les ennuis. Courageux petit être, intrépide et plein d’ardeur. Qui n’hésite pas à se mettre en danger sur un coup de tête, pour pouvoir sentir son cœur s’accélérer. Aucun muscle, une force de moucheron, mis à part peut être pour bander ton arc. Une endurance frôlant le néant. Non, tu n’es définitivement pas tailler pour attaquer. Ton corps, bien que grand pour une femme, est habile et rapide. Se mouvant avec agilité, esquivant avec aisance. Certains te conseilleraient de rester à l’abri, de te terrer dans une tente et d’attendre. Ils n’auraient pas totalement tort, car tu fais un bon stratège : tu sais observer et agir en conséquence, malgré des tendances impulsives, et tes nombreuses lectures t’ont permis d’en savoir un peu plus sur les stratégies militaires. Pourtant, les cicatrices qui marquent un peu partout ton corps, vestiges de blessures plus ou moins bénignes, témoignent de ton action. La plus grande est un long trait, partant de ton omoplate gauche, et traversant ton dos pour s’arrêter sur ton flan droit.
On a du mal à s’imaginer quelqu’un d’aussi borné que toi. Ce que tu veux, tu finis toujours par l’obtenir. Peut être est ce lié à ce joli minois aux traits fins et délicat, avec un air juvénile. Ou bien grâce à cet optimisme à tout épreuve? Peut importe la raison, les faits sont là, tu n’abandonnes pas le morceau. Jamais. Peu importe les moyens que tu dois utiliser. S’il faut en venir aux mains, tu n’hésites pas. Tu as d’ailleurs des excès de colère que tu as du mal à contrôler. Ces crises, violentes et dévastatrices, peuvent aussi être déclenchées après une défaite. Tu es une très mauvaise perdante. Et susceptible, en plus de cela. Ainsi, un mot de trop, et tu exploses. Dur dur, surtout quand on sait à quel point ton esprit de compétition et ton goût pour les défis sont développés. Mais même quand tu te mets dans des situations difficiles, tu arrives à t’en dépêtrer.
Tu peux paraître froide, lorsqu’on ne te connaît pas. Ces yeux bleus foncés, glacés, empêchent parfois les autres de t’accoster. Après tout, les gens ne comprennent pas pourquoi tu les foudroies du regard alors qu’ils ne te connaissent pas. Le pire, c’est que tu ne t’en rends même pas compte, trop absorbée par tes idées glauques. Mais le souci est là : tu ne sais pas cacher tes émotions. Même si tu ne te dévoiles pas souvent sur tes sentiments, les autres arrivent généralement à décrypter en toi sans que tu n’ais rien dit.
Écoutez mon Histoire - « Les grands embrasements naissent de petites étincelles. »:
Une famille nombreuse ? Tu sais ce que sais. Avec pas moins de quatre frères et deux sœurs, on peut dire que la vie au manoir n’a pas toujours été des plus faciles. Devoir briller au milieu de tous ces concurrents t’as demandé beaucoup d’efforts. Il y avait Farouk. L’ainé, premier de la famille à monter sur un Dragon, à peine âgé de treize ans. Ah, quelle fierté pour tes parents de le voir partir pour Lindorm, puis se faire enrôler dans l’armée. Vint ensuite Thorn. Il n’avait rien de remarquable, à vrai dire, mais il avait été désigné pour devenir l’héritier de la richesse familiale, lorsque votre père se ferrait trop vieux, ce serait à lui de reprendre les affaires. Forcément, le patriarche lui donna toute son attention. C’est lui qui, lorsque père devait partir, prenait la route avec lui. Puis ce fut le tour de Zarayelle. Douce et attentionnée, mais forte et singulière. Partie sur les traces de Farouk, elle t’abandonna pour rejoindre l’académie. Quand à Archibald, son intelligence fit la fierté de votre père. Sa facilité à manipuler les nombres, les formules et tout ce qui avait trait aux mathématiques lui donna le privilège d’aller étudier sur Aeria, territoire des inventeurs.
Et puis… Il y avait toi. Essayant désespérément d’attirer l’attention. Essayant de briller un peu au milieu de ces astres lumineux. Lorsque Farouk s’était trouvé son dragon, tu avais à ton tour essayé de trouver une de ces majestueuses créatures, faite pour toi. Un dragon qui deviendrait ton ami, ton confident, ton protecteur. Mais les êtres glacés ne semblaient pas vouloir de toi. Alors tu avais essayé de t’intéresser à l’empire monétaire que ton père avait, d’un rien, battit, grâce à sa seule volonté –et une bonne dose de chance, à vrai dire. Un commerce d’Edelweiss florissant, l’avait emmené au sommet. Puis il s’était reconvertit dans la fourrure. Allez savoir pourquoi, ses affaires continuèrent de marcher. « Il faut suivre les tendances », qu’il disait. Mais tu n’as jamais réussi à suivre ce courant. Une fois encore, tu avais fini par laisser tomber ces prédictions hasardeuses. Les maths n’ayant jamais été fais pour toi, tu n’as même pas essayé de te mesurer à Archibald. Tout du moins, pas sur son propre terrain. Au lieu d’apprendre à manier les chiffres, tu te plongeas dans des pages d’aventures, dans des romans d’amour ou des livres historiques. Il faut avouer que cette activité te plu. Tu aimais te laisser guider par ces mots qui avaient la force de te faire voyager. Bien que, grâce à ces multiples lectures, tu appris de nombreuses choses dans beaucoup de domaines –l’Histoire, les croyances, les stratégies, et même la zoologie !- ce n’était toujours pas suffisant pour satisfaire les attentes de ton père. Pas quand, devant toi, brillait la sublime Zarayelle. Même si tu avais une farouche envie de la surpasser, tu étais surtout prise d’admiration pour cette sœur si douée. Elle était ton modèle, ta rivale, et même si tu ne veux aucunement l’avouer, tu as toujours aimé sa façon de prendre soin de toi. Ces sourires complices lorsque Thorn se faisait gronder pour une faute que vous aviez commise. Les histoires qu’elle te racontait avant d’aller au lit. Les larmes qu’elle essuyait lorsque tu avais un chagrin… Oui, en réalité, tu voulais devenir comme elle.
Mais la sororité vola en éclat un soir d’Hiver. Tu revenais d’une de tes escapades, lorsque tu l’aperçus. Grand. Effrayant et hypnotisant à la fois. Un dragon. Et à ses côté, ton ainée qui souriait. Elle avait trouvé sa moitié, son compagnon de route. Et quelques semaines plus tard, elle s’en allait, t’abandonnant, seule au milieu des grands couloirs du manoir. Il y avait bien Gjörd et Agda, les deux derniers, les jumeaux. Mais ils étaient jeunes et tu te lassais vite de vos jeux d’enfants.
Les années passèrent, tu t’accommodas à l’absence de ta sœur. A la place, tu avais multiplié les sorties dans la forêt, en compagnie de Gaïa, la fille des domestiques. Peu t’importait les remontrances de tes parents lorsqu’ils te voyaient rentrer recouverte de bleus, des brindilles emmêlées dans les cheveux et de terre plein la figure. Lorsque tu n’étais pas dehors à courir dans la nature, tu te cloitrais dans ta chambre ou dans la bibliothèque, entourée de livres. Ton désir de briller s’adoucit, face à ce rêve naissant : celui de voyager. Tu voulais quitter le cocon familial, voler de tes propres ailes, voir ce qu’il se passait en dehors de votre ville. Mais on avait d’autres projets pour toi.
- « Le mariage est la mort morale de toute indépendance. »:
Le reflet te regarde d’un air morose. Le sourire a disparu, et tu restes sagement assise devant la coiffeuse tandis que ta mère passe ses mains habiles dans tes cheveux pour te préparer. Pensive, tu essayes d’élaborer un plan pour t‘échapper. Tu ne veux pas. L’idée même de cette rencontre te répugne, et tu regardes avec désespoir le temps filer. Tu as conscience que chaque seconde qui glisse sur le cadran de l’horloge est une précieuse seconde de liberté en moins. Et pourtant, tu n’as pas le choix. Tu as beau avoir hurlé, pleuré, brisé les vases et tout ce qui se trouvait à proximité, rien n’a fait. Tu étais condamnée bien avant qu’on t’annonce la nouvelle. « Si tu ne veux pas faire fuir ce jeune homme, tu devrais essayer d’avoir l’air un peu plus joyeuse, tu sais ? » Ton regard froid se dirige vers la silhouette fine de ta mère. Tu la scrutes, essayant de comprendre pourquoi, elle aussi, te force à subir cela. Sa remarque ne réussi qu’à t’arracher un long soupir. Tu sais pertinemment quel comportement adopter, si tu veux séduire cet homme. Mais il est vrai que l’idée de garder ce masque bougon et déplaisant te parait très alléchante. Pourtant, tu feras ce qui devra être fait, que cela te plaise ou non. Tu sens le poids de tes cheveux retomber lourdement sur ton épaule. Ta mère vient se poser à côté de toi. Tu l’observes un instant, et remarques à quel point tu lui ressembles : les mêmes cheveux blonds, presque transparents. Les mêmes traits fins et ce visage doux, aux airs enfantins. Pourtant, le sien commence à se creuser sous les rides. « Tu sais… Lorsque j’ai rencontré ton père, j’avais à peu près ton âge. » Tu hausses un sourcil, surprise qu’elle te parle de cela. « Et je dois avouer que j’étais aussi peu ravie que toi de devoir le voir. Lorsqu’il est arrivé sur la côte, il paraissait si… Si différent, si déplacé, dans son manteau de fourrure. Je pensais que je ne pourrais jamais me faire à cette vie dans le grand nord… » Ta mère est d’origine Roroa. Tu le sais, car elle t’a souvent parlé de sa tribu. De ses coutumes, de ses légendes… Elle t’en a si souvent parlé que tu as fini par adopter cette culture, en plus de celle de ton propre pays. Tu es sans doute celle qui, de toute la fratrie, a toujours été le plus fasciné par les origines de votre mère. « Et pourtant, regarde moi aujourd’hui… J’ai sept adorables enfants, que j’aime plus que tout, et un mari incroyable. Je ne pouvais pas rêver mieux… » Sa main vient replacer une mèche derrière ton oreille, et tandis que tu savoures ce geste doux, tu interceptes une lueur de tristesse dans son regard. En réalité, votre mère aurait pu avoir une vie bien plus heureuse, si elle était restée au sud, avec sa tribu, sa vraie famille, près de tout ce qu’elle avait connu. Heureusement pour toi, le mariage auquel on te condamnait ne t’emmènerait pas aussi loin de ta famille. « Pourquoi est ce que tu as du venir vivre ici ? Pourquoi a-t-on voulu te marier à quelqu’un d’aussi éloigné ? » Un sourire nostalgique étire ses lèvres. « Ca, c’est une histoire qui ne regarde que moi. » Tu ravales ta curiosité, sachant que tu ne tireras pas un mot de plus de la part de ta mère. Elle se penche et dépose un baiser sur ton front. Tu fermes les yeux, et ton cœur se serre : dans quelques mois, lorsque ton futur mari t’emmènera à la capitale, tu devras dire adieu à ce genre de signes affectueux. A ce contact maternel. « Allez, lève-toi. Il ne faudrait pas faire attendre ton prince charmant ! » Malgré toi, tu souris et te lèves à sa suite. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Le portier ouvre la portière de la calèche et tend une main gantée. Tu l’attrapes et descends du véhicule, tenant de ta main libre ta robe nouvellement achetée pour ce départ. Tes pieds touchent le sol pavé des rues de Valhöll, capitale du grand Nord, pour la première fois. Devant toi, un grand portail en fer forgé, repeint en noir charbon. Tu aperçois derrière les barreaux de ta nouvelle prison une grande cour te séparant de l’immense manoir de pierre. Le voyage depuis les Fjords a été des plus épuisants, et tu n’aspires qu’à te retrouver seule dans tes appartements pour pouvoir y dormir. Derrière toi, tu entends la Tante Henrika rouspéter, tandis que son derrière proéminant n’arrive pas à passer l’ouverture étroite. D’ordinaire, ce tableau t’aurait fait rire, mais aujourd’hui, tu n’es pas d’humeur. La boule dans ton ventre n’a jamais été aussi lourde. « Madame désire-t-elle se faire diriger jusqu’à ses appartements ? – J’apprécierais, oui. » Avec un hochement de tête, le majordome en chef –à en juger par sa tenue plus élégante que celles de ses collègue- vous fait passer par le grand portail. Tandis que tu traverses la cour, tu remarques les arbres gelés, nus, et les fleurs. Tu les reconnais instantanément : des Edelweiss. Après tout, ce sont les seules à être suffisamment résistantes au climat du Nord. Pourtant, elles te rappellent votre jardin, qui en est rempli. Essuyant une larme que tu n’arrives pas retenir, tu resserres ton manteau de fourrure contre ton corps. Le manoir est plus grand encore que ton foyer initial. Presque le double. Fait entièrement de pierres grises et sculptées, il est aussi élégant que tous ceux du Troisième cercle. Pourtant, sa beauté ne t’enchante pas d’avantage. Vous entrez à l’intérieur, et une chaleur apaisante t’englobe. Tu te sens immédiatement plus à l’aise. Tu te débarrasses de ton manteau et le tends à un domestique, puis continues ta visite. Le hall est ridiculement grand. Tout est dans la démesure. Le décor est chargé, dans un style baroque. Face à toit, un grand escalier en marbre blanc, quelques portes donnent sur d’autres salles, que tu n’inspectes même pas, suivant précipitamment ton guide dans les escaliers. Tandis que tu te concentres sur tes pieds, te commandant de lever le premier puis l’autre pour avancer et ne pas t’écrouler de fatigue, tu es surprise d’entendre la voix rauque et brutale, marquée par un accent, de ton époux « Vous êtes déjà arrivée ? » Tu relèves la tête, et observes sa mine mi-étonnée, mi-embêtée. Tu forces un sourire, que tu sais non convainquant. « Bonjour. » Avare en mot. Mais tu sais qu’il ne t‘en tiendra pas rigueur. Lors de votre première rencontre, tu as eu l’enchantement de constater qu’il était aussi peu ravi par cette alliance que tu ne l’étais. Pourtant, le mariage était maintenu, et tu te retrouvais à devoir venir vivre ici. « Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt. » Il passe une main dans ses cheveux sans couleur, et pousse un long soupir. Tu savais qu’il n’était pas ravi, mais son comportement frise l’insulte. Aussi, ton cerveau réfléchit à toutes les insultes que tu pourrais lui cracher au visage, mais il n’est pas très malin de fâcher cet homme qui, dans un délai trop court, serait ton mari pour le reste de ta vie. Alors tu retiens ces mots, qui s’accumulent sur le bout de ta langue, et forces le sourire. Un silence gêné s’installe. Tu en profite pour observer ton parti. Comme toujours, tu notes sa tenue soignée et pourtant sobre. Son visage anguleux et pourtant indéniablement beau. Tu n’es pas tombé sur le pire, même s’il est plus âgé que toi. Tu te racles la gorge, et lances : « Si vous voulez bien, je vais retrouver mes appartements. Le trajet a été long et éprouvant. » Avec un inclinement de tête poli, il se décale pour te laisser la voix libre. On te conduit à tes appartements. Tu découvres une pièce aux couleurs chaudes. Un feu brûle déjà dans la cheminée. Un lit à baldaquin trône au milieu de la chambre. La décoration ici est plus sobre que le hall, mais tu remarques avec dégout des trophées de chasse accrochés aux murs –des têtes empaillées. « Votre chaperonne séjournera dans la pièce voisine. – Venez me cherchez lorsqu’il sera l’heure du souper. – Bien Madame. » La porte derrière toi se referme. Tu vas t’allonger sous les couvertures chaudes sans même retirer les jupons volumineux de ta robe. Un an. C’est le temps qu’il te reste avant la cérémonie de mariage. Ta tante est venue avec toi, mais une fois ce temps écoulé, elle repartira avec le reste de ta famille, et la seule chose qui te semblera familier disparaîtra. Tu te demandes comment ta mère a, un jour, réussit à s’habituer à sa nouvelle vie, avant de sombrer dans les profondeurs du sommeil.
- « Les hommes ont peut-être découvert le feu, mais les femmes ont découvert qu’on pouvait jouer avec. »:
Les domestiques terminent de boucler les derniers bagages, avant de les transporter à l’entrée, où ils seront ensuite rangés dans les voiturettes. Tu regardes une dernière fois la chambre. Moitié excitée, et moitié honteuse de ressentir cette joie. Ce n’est qu’un au revoir que tu fais à cette chambre, et pourtant, tu es excitée comme une puce à l’idée de quitter le manoir. Ca ne sera l’histoire que de quelques jours, guère plus d’une semaine, pourtant tu ne peux t’empêcher de te réjouir de ce voyage. Tu reverras enfin ta famille, et cela te fera une coupure entre ces longs mois dans la capitale –les jours passent trop rapidement et dans une lenteur insupportable à la fois. Malgré la raison plus que bouleversante qui entraine ce départ précipité, tu ne peux retenir un sourire. La nuit éternelle s’est abattue sur un membre de la famille. Non pas que ça te touche vraiment, en réalité. Tu n’as jamais connu ce grand père mystique, dont mère n’arrêtait pas de parler. Bien évidement, la nouvelle t’avait peiné, mais ce fut d’imaginer le visage de mère aussi ravagé par le chagrin, qui te secoua. Tu n’avais pas besoin de la voir pour savoir que les larmes coulaient sans cesse, depuis qu’un dragonnier d’Aodvapara-Te-Umaga, la tribu de ta mère, vint annoncer la nouvelle il y a deux jours. Et vous voilà donc sur le point de quitter Valhöll, avec ta tante. On vous emmena jusqu’au bateau, où ta famille se trouvait déjà. Lorsque tu montas à bord, des sentiments contradictoires s’emparèrent de toi : Joie, soulagement, rancœur, tristesse. Lorsque tu aperçus le visage de ta mère, ton cœur se serra. Tu courras te refugier dans ses bras. « Vous m’avez tellement manqué » tu murmures. Elle te serre dans ses bras et te susurre des mots réconfortants. Tu sais que c’est toi qui devrais la consoler, essayer d’alléger sa peine. Mais tu ne saurais pas quoi dire, alors tu préfères te faire dorloter. Lorsque tu aperçus Zarayelle, tu ne pus t’empêcher de la serrer dans tes bras également. Quatre ans presque que tu ne l’avais plus revue. A pars bien évidement, les rares moments où elle pouvait rentrer à la maison. Et même si, d’habitude, tu restes froide, lui en voulant toujours un peu d’être partie, cette fois-ci tu oublies tout, trop heureuse de ces retrouvailles. Ton ainée semble surprise, mais ne te repousse pas, appréciant autant que toi cette étreinte. « Ca faisait longtemps, Bee. » Tu souris en entendant ce vieux surnom. Lorsque les jumeaux virent te voir, réclamant leur part d’attention, tu les complimentas sur leur changement : Agda avait grandit, et Gjord, dans ses nouveaux habits, ressemblait à un vrai petit prince. Le voyage dura quelques jours, que tu supportas plutôt mal, à vrai dire. La mer agitée te mena la vie dure, mais tu te refusais à l’avouer : après tout, tu avais toujours affirmer avec conviction que tu pourrais voyager sans problème, plutôt faux quand on savait que tu n’as tenu que quelques heures avant de vomira par-dessus bord. Aussi, tu fus soulagée lorsque tu vis la terre au loin. Ta mère avait raison, lorsqu’elle t’avais dit avoir trouvé ton père « différent ». La tribu de ta mère te fit exactement le même effet. S’ils avaient également les cheveux clairs, leur peau était mate, et ces êtres de couleur te parure exotiques. Tu descendis du bateau, l’œil grand ouvert, un sourire indécrochable vissé aux lèvres. Tu découvrais enfin de nouvelles personnes. Enfin, des gens vraiment inconnus. Leur tenue était radicalement différente des votre –sortes de vêtements en peau ou en cuir, décorés de plumes et de perles. Tu marchas dans le sable, un peu cruche dans ta robe de princesse –pourtant plus légère que d’habitude- et tes chaussures à talons qui s’enfoncèrent comme dans des sables mouvants. Une petite foule d’une vingtaine de personnes était venue vous accueillir. Tu t’attendais à les voir joyeux, accueillants. Pourtant, ils semblaient presque hostiles. Prise au dépourvut, tu t’arrêtas, à mi-chemin entre le navire et les premiers Roroas. Le « peuple bleu » n’était pourtant pas connu pour leur haine envers les blancs. Bien au contraire. Et pourtant. Tu déglutis, te sentant soudain à l’étroit. « Adrika ! » Tu te tournes vers la source du cri. Une femme d’une grandeur vertigineuse s’avance, se détachant de la foule. Tu sens ta mère, derrière toi, se diriger vers elle. Tu sens dans sa démarche qu’elle se retient de ne pas courir. Tu n’as pas besoin d’explication, pour comprendre qu’il s’agit de sa sœur. Elles se ressemblent à tel point qu’il en devient troublant. « Maman a une jumelle ? Depuis quand ? » Farouk hausse les épaule. « Je n’étais pas au courant non plus. » Avec une moue boudeuse, tu observes la scène encore quelques secondes : les sœurs se murmurant des paroles précipitées. Et alors, tu te rends compte que tous les regards –ou presque- sont tournés vers votre mère. Etait-ce elle que l’on regardait avec méfiance ? Votre tante se tourne vers vous, et vous ordonne de la suivre. Vous marchez entre ces inconnus, et tu as presque peur qu’ils se mettent à vous lancer des pierres à la tête. Une fois que vous les dépassez, tu entends Farouk murmurer « Super chaleureuse, cette famille. J’avais presque l’impression qu’ils voulaient notre peau. » Tu n’as jamais été aussi d’accord avec lui. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• La chaleur est étouffante. Même si tu as troqué tes lourdes robes du Nord contre une tenue plus appropriée –enchevêtrement de peau d’animaux, formant une robe des plus originales- tu meurs de chaud. Même la nuit, la température ne semble pas descendre en dessous des 20 degrés. Tu essayes de te reposer, dans la tiédeur de ta tente. Tu entends le souffle régulier des jumeaux, et pardessus tout, les ronflements de Thor. Tu soupires, te rendant compte que tu n’arriveras pas à t’endormir. Te relevant discrètement, tu jettes un regard circulaire dans la chambre de fortune que l’on a installé pour vous. Tout le monde semble dormir à point fermé. Tu quittes la tente, essayant de ne réveiller personne. La lune brille dans le ciel, éclairant le campement de sa lumière pale. Tu dérives au gré de tes pas, slalomant entre les tentes et les feux éteints de la veille. En voyant les cendres noires, ton esprit est submergé de souvenirs : des images de flammes, de larmes et de danses. Tes oreilles résonnent encore des échos du chant mortuaire. A la fois entrainant et mélancolique. La cérémonie d’Adieu à ton grand père était… Magnifique. Tu ne trouves pas d’autres mots. Il y avait une telle énergie, les gens semblaient comme connectés les uns aux autres, sachant exactement ce qu’ils étaient censés faire. Et toi, pauvre inconnue, tu étais resté à l’écart, observant. Tu passes une main dans tes cheveux. Bientôt, tu devras quitter les lieux, et rentrer dans le Nord. Tu en a autant envie que de te pendre. Et encore. La pendaison t’apporterait au moins la liberté. Mais tu es trop attachée à la vie pour imaginer faire une telle chose. Alors tu essayes de te faire une raison. Tes pas dérivent, et tu finis par atteindre la limite du camp. Le désert s’étire au loin, jusqu’où se porte le regard. Seule la mer tranche avec le sable fin. Tu t’en approches pour sentir l’eau fraiche sur ta peau, et lâches un soupire de bien être lorsque tes orteils rencontrent la surface incolore. « Tu ne dors ? » Sursautant, tu te retournes pour voir un jeune homme, d’au moins deux tête de plus que toi, te scruter. Reconnaissant ton cousin, tu souris timidement. « Je n’y arrive pas. » Il vient se poster à côté de toi, et t’imites un instant. Les Roroas ont fini par arrêter de vous regarder bizarrement, mais aucun ne s’est montré particulièrement ravi de faire votre connaissance. Tu as passé le plus clair de ton temps avec tes frères et sœurs. Grande déception, donc, puisque tu t’étais imaginé rencontrer tout un tas de gens. Mais ton cousin, lui, s’était montré tout de suite chaleureux. Il avait bien essayé de t’intégrer à son groupe, mais tu voyais que les autres se forçaient, alors tu les avais simplement laissé entre eux. « Alors, comment était ton séjour parmi nous ? – Tu veux sérieusement entendre ma réponse ? » Un rire nerveux sors de la gorge du jeune homme. « Ouais, s’était bête… – Pourquoi est ce qu’ils ne nous aiment pas ? – Ce n’est pas qu’ils ne vous aiment pas. » Tu attends qu’il développe son idée mais il se contente de ces quelques mots. « C’est l'impression qu’ils donnent. » Avec une grimace, il tente de t’expliquer, mais il hésite sur ses mots. « C ’est… Ils ne… Haa, comment t’expliquer ça… Disons que les évènements passés n’ont pas été oubliés. – De quoi tu parles ? – Je ne peux pas t’en dire plus. – Pourquoi ? – Par ce que ce n’est pas à moi de te le dire. Tu devrais demander à ta mère. – C’est à cause de ça qu’elle est partie ? » Il hoche la tête, le regard perdu dans l’horizon, tandis que tu repenses à la conversation que tu as eu à ce sujet avec ta mère. Tu ne sauras jamais. « Tu veux voir quelque chose d’intéressant ? » Il tourne la tête, un sourire malicieux agrafé au visage. « Euh… Je ne sais pas… Je devrais peut être retourner me coucher… – Nan, tu vas adorer, tu vas voir ! » Sans écouter tes protestations, il t’attrape par la main, et te tire derrière lui. Vous marchez pendant quelques minutes, vous éloignant du camp. « Regardes, ils sont là ! » Au début, tu ne vois rien. Du sable, des dunes, du rien. Puis les formes se mirent à bouger, tremblant légèrement. « Qu’est ce que c’est ? » Désormais, tu marches sans l’attendre, courant presque, pour voir ce que ces formes sont. Mais tu le sais déjà. Pas besoin d’être idiot pour comprendre. Les Dragons sont posés sur le sol. Il y en a une douzaine peut être un peu plus. Certains dorment, d’autres se chamaillent, lâchant de petits grognements. A eux tous, ils sont autant de nuances rougeoyante que le feu peu en adopter. Du rouge éclatant au bleu ténébreux. Tous sont gigantesques, à l’exception d’un dragon, à peine plus haut que toi. Ton cousin s’en approche et le prend affectueusement dans ses bras « Coucou ma belle… – C’est la tienne ? » Il hoche la tête puis dépose un baiser sur son museau. « Elle est jeune. La plus jeune du groupe, en fait. – Quel âge ? – Pas tout à fait un an. » Cela explique donc sa taille. Tu les laisses un peu ensemble, te promenant au milieu du troupeau. Au début, tu te contentes de les regarder, marchant à côté de leurs corps imposants. Puis la témérité te gagne, alors tu lèves une main et la dépose sur les écailles d’un dragon, sur ta droite. Aussitôt sa grosse tête se retourne sur toi. Ses yeux noirs te scrutent. Tu souris timidement. Tu ne comprends pas. Ton ventre semble exploser, puis tu te retrouves dans les airs. Tu voles ? Non. On t’a plutôt envoyé valser. Tu atterris violement sur le sol, laissant un cri aigu s’échapper. Tu restes quelques temps allongée au sol, les mains sur le ventre, là où la queue du dragon t’a percuté. « Babelda ? » Tu ne prends pas la peine de répondre à Inti, essayant de ne pas pleurer à cause de la douleur. « T’as pas pioché le plus docile, gamine. Mais tu t’en sors pas trop mal. – Hein ? » Tu relèves la tête, pour voir qui te parle –car ce n’est définitivement pas la voix de ton cousin. Mais il n’y a personne, à par les dragons. L’un deux semble te regarder. La douleur te fait-elle halluciner ou bien… Il est vraiment en train de sourire ?! Tu te redresses sur un coude, lui décochant un regard noir. Il s’approche un peu de toi, penchant légèrement sa tête sur le côté. « Ce n’est pas contre moi qu’il faut te mettre en colère, petite. Je n’y suis pour rien si tu ne sais pas choisir tes compagnons. » Tu le regardes, consternée, tandis que tu l’entends rire. Un son guttural, bestial. Presque effrayant. Pendant un instant, tu ne bouges pas. Tu sembles calme, et pourtant, tu es folle de rage, vexée qu’on se moque de toi dans une situation comme celle-ci. Comment aurais-tu pu deviner qu’il se montrerait aussi agressif ! Alors sans réfléchir, tu attrapes une poignée de sable que tu lui lances à la figure. Le dragon ne semble pas apprécier, car il recule brusquement, secouant la tête en gémissant. Son sourire s’efface tandis que le tien apparait. La bête semble retrouver ses esprits, puis te fixe, semblant hargneux. Ta gorge se serre. Finalement, ce n’était peut être pas une très bonne idée. En une fraction de seconde, il est au dessus de toi, et hurle. Une rafale de vent, relent putride qui se déverse sur toi. Toi aussi, tu cris, pleurs même, mais pas pour les même raison. Cette fois, tu as vraiment peur. Va-t-il te manger ? « Babelda ! » Enfin, le bruit s’est arrêté. Le dragon est toujours penché au dessus de toi, sa gueule à quelques centimètres de toi à peine. Il ne bouge pas, alors tu fais pareil, patientant, priant tous les dieux que tu connaisses pour qu’ils t’épargnent. Sans que ses babines ne bougent, tu l’entends parler. « Je t’aime bien, tu Lui ressemble beaucoup. » Tu ne comprends pas ce qu’il veut dire, et ne cherches pas plus d’explications. D’une petite voix de souris, aussi pathétique que cela puisse avoir être, tu lances « Inti… Je veux rentrer » La bête te regarde un instant, puis ferme les yeux, et pose son museau sur toi. « Je vais t’aider à te relever » La main tremblante, tu t’accroches à sa lourde tête, et te laisses tracter. Une fois debout, tu n’attends pas pour courir te réfugier dans les bras de ton cousin. •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• C’est le grand jour. Tu es partagée entre l’envie de rester ici et celle de rentrer dans le Nord. Retrouver ta prison gelée ne t’enchante pas, mais tu es soulagée de quitter la chaleur accablante du désert, et l’atmosphère étrange qu’il y avait dans la tribu. Tu plis ta robe dans la malle, et y ranges tout ce qui t’appartient. Tu sors et est éblouie par le soleil. Inti t’attends et te libère de ta lourde charge. Tu lui souris et marches jusqu’au bateau avec lui. « Merci pour tout. – De rien. – Tu sais… Si un jour tu veux venir me rendre visite… N’hésite pas. Je sais que Nordheim n’est sans doute pas la destination que tu vises en premier mais… – Je serais ravie de te rendre visite. » Tu souris de plus belle, enchantée par sa réponse. Inti est l’une des seules personnes que tu as vraiment appréciée, et peut être la seule raison pour laquelle tu sois un peu triste de partir. Vous vous quitté sur une étreinte, et tu te retournes vers ton embarquement. Devant le bateau se tient Azaarag. Il regarde patiemment les gens aller et venir. Puis il t’aperçoit. Alors il arbore ce même sourire étrange, un peu moqueur, que la nuit de votre rencontre. Étrangement, il semble t’avoir adopté comme son amie. Alors que tu pensais que le cauchemar se terminerait en rentrant au camp, tu as failli mourir de peur en le revoyant près de ta tente lorsque tu t’étais réveillée. La démarche a été un peu hasardeuse, mais il a finalement réussi à te convaincre qu’il ne voulait pas te croquer ou te nuire. Tu lui rends son sourire, et t’approche de lui. « Tu vas vraiment venir avec moi ? – A moins que tu ne veuilles pas de moi chez toi. » Tu grimaces un peu. Ton fiancé risque de ne pas apprécier la surprise. Mais tu ne t’en préoccupas pas réellement. « Il risque de faire froid. – Je pense que je pourrais survivre à ça. » Tu souris de nouveau, et embarque sur le bateau. Tu regardes une dernière fois le Désert. Là d’où ta mère vient. Là où tant de choses que tu ignores se sont passées. Tu hausses les épaules et laisses toutes interrogations de côté. Tu finiras par trouver ce qu’il s’est passé. Ce n’est qu’un question de temps avant que tu ne comprennes quoi.
- « Elle est en colère c'est tout. En deuil. C'est vieux comme le monde. Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. La danse de ceux qui restent. »:
Tu sors dans la cour, accueillant ton compagnon revenu de sa chasse. « Tu as trouvé quelque chose à te mettre sous la dent ? –Il a fallu que je cherche mais oui. » Tu souris et vas te nicher sous son ventre chaud. Tu es instantanément recouverte par l’une de ses ailes, et tu ris. Tu aimes lorsqu’il fait ça. Tu te sens en sécurité, dans ce cocon. Comme si rien ne pourrait jamais t’atteindre. Comme si les horreurs qui se passaient à l’extérieur se taisaient soudainement, te laissant dans un monde calme et en paix. Mais tu sais que ce n’est pas la vérité.
Trois ans déjà que la guerre contre les wyrms a débuté. Et toi, tu te caches dans ton château de glace, à l’abri des attaques et du danger, alors que Farouk et Zarayelle se battent sur le front. Tu as peur de l’avouer mais chaque jour, tu pris pour que rien ne leur arrive. Pour ne jamais voir arriver un soldat, t’annonçant la tragique nouvelle.
« Il y a quelqu’un. » Azaarag retire son aile protectrice, et l’air froid t’arrache un long frisson. Tu t’approches du grand portail et souris à l’étranger. « Bonjour. Que puis-je faire pour vous ? –Madame Rønning ? –Oui… ? –Pourrais-je entrer m’entretenir avec vous ? » Méfiante, tu ouvres la grilles et laisses entrer l’homme. Il ne semble pas vouloir entrer dans le manoir, et tu ne le lui propose pas. Sa tenue de militaire ne te met pas en confiance. Et pour cause, l’évidence de sa présence n’est pas pour te rassurer. Même si tu te refuses à comprendre. Tu le regarde, les yeux remplis de frayeur et d’incompréhension. « Je… Je suis désolée, madame. Je suis venu pour vous annoncer la mort de votre sœur ainée. » Le silence s’éternise. Sa mine semble honteuse. Il est manifestement mal à l’aise. Toi, tu te contentes de sourire. Tu ne comprends tout simplement pas. Qu’a-t-il dit ? Tu refuses d’accepter ses paroles. « Pardon ? Je crois ne pas avoir compris. Qu’est ce… Qu’est ce que vous avez dit ? –Votre sœur… Elle est morte… » Le sourire se fissure. Tu ne peux pas nier. Tu as parfaitement entendu. Et tu as compris.
Non, ça ne peut pas être la vérité. Il ment forcément. Ce n’est qu’une blague, d’aussi mauvais gout que celles d’Azaarag, mais juste une blague. Zarayelle va arriver et te prendre dans ses bras, riant de bon cœur en te rassurant. Les secondes filent, et aucune trace de ta sœur. Le soldat esquisse un geste vers toi, mais tu te tends, et d’une voix hystérique, tu lui réponds : « Ce n’est pas vrai. Je ne vous crois pas. –Je suis dé- –Je vous demande de partir. Sur le champ. » Avec un soupir de résignation, il incline poliment la tête, et te laisse seule dans la grande cour.
Tu restes debout devant les grilles. Tu sens derrière toi ton dragon s’approcher. Doucement, il effleure ton dos de son museau. Et alors, tu exploses. Tu te laisses choir et pleures, torrent de larmes amères. Tes mains martèlent le sol. La neige froide te brule, les pierres sous la pellicule blanche tracent des entailles dans tes mains. Tu hurles, jusqu’à vider l’air de tes poumons. Tu entends des domestiques affolés accourir vers toi. Mais tu ne veux pas le voir. Tu ne veux personne. Ou plutôt si. Tu veux Zarayelle.
Le noir se fait. Ton dragon encore une fois, te recouvre de ses ailes. Mais cette fois, le charme n’opère plus. La douleur dans ton cœur est trop forte. Pourtant, tu te laisses aller contre le corps de ton ami.
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Lindorm. Célèbre académie de Dragonnier. Enfin, tu peux y entrer, suivant les traces de tes ainés.
La mort de ta sœur t’a bouleversée. Mais en même temps, son décès a fait naitre un désir de vengeance dont tu ne pensais toi-même ne pas être capable. Tu haïssais les Wyrms pour ce qu’ils lui avaient fait. Tu les détestais tellement… Tu voulais trouver son assassin et assouvir ta pulsion meurtrière. Alors tu as décidé d’intégrer Lindorm, pour devenir forte, et avoir une chance de le retrouver.
Trois ans d’entrainement. Trois ans de recherche. Et toujours rien. Mais tu n’abandonnes pas. Tous les secrets finissent par être dévoilés. Bientôt, tu trouveras. Bientôt, tu le tueras.
Et Vous ? ✘ Pseudo Internet : Drea ✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? Grace à un Partenariat, il me semble... ✘ Le Code : Validé.
Dernière édition par Babelda Rønning le Dim 23 Nov - 12:40, édité 35 fois |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 12:40 | |
| Azaarag "This is my game, you can't beat me !"✘ Nom :Azaarag ✘ Surnom : Aza, Hoa "Le vieux" par Babelda. ✘ Âge : Une centaine d'année bien passée. ✘ Type : Feu ✘ Don qu'il vous a légué : Banshee; Tels ces êtres mythiques, Babelda possède un cri très puissant et déchirant. Mélange de hurlements poussés par des enfants, de hurlement de loups, ainsi que des plaintes criées par les femmes en plein accouchement. Cri de douleur, qui plonge les humains qui l’entendent dans une infini tristesse, et créé une illusion, leurs faisant revivre la pire épreuve de leur vie. Plus que cela, le cri les paralyse le temps de ce souvenir. Malheureusement, Babelda ressent toutes les émotions engendrées par son cri, et est hantée par les souvenirs des autres pendants quelques temps. Le cri ne provoque rien chez les dragons, à part un profond agacement.
✘ Nation d'origine : Narthan
Sa Description Cette fière créature, haute de cinq mètres au moins, peut paraitre terrifiante. Et pour cause ! Si sa taille ne vous surprend pas, faites un peu plus attention à ce corps musclé, à ces pattes griffues, et à cette mâchoire puissante, capable de déchiqueter ses adversaires ! Oui, tremblez devant ce géant! Mais ne vous en fait pas. Il n’y a pas de raison qu’il s’en prenne à vous, n’est ce pas ? Azaarag, bien que belliqueux et parfois agressif envers les autres dragons, est d’un naturel plutôt calme avec les humains, s’ils ne représentent pas un danger pour sa cavalière, bien évidement. Il aime ces créatures inoffensives, qui le fascinent, l’intriguent, et il aime jouer avec eux, même si son imposante taille l’en empêche souvent. Le dragon de feu peut se montrer très amical et, même si celui-ci est douteux, il possède un humour très développé. Il ne craint donc pas le contact des hommes. Son corps aux couleurs flamboyantes, dans des tons rougeâtre et orangés, n’est pas très habile ni rapide, mais possède une force phénoménale. Sa tête, aplatie à l’avant, présente un museau pratiquement inexistant. Ses naseaux, sortes de chaires triangulaires et frémissantes, sont capables de humer les odeurs les plus infimes sur des distances étonnantes. Ils sont surmontés d’une paire d’yeux jaunes aux pupilles ovales, remplies d’intelligence. Sa gueule renferme des rangées de crocs acérés, et est soulignée d’un trait bleu clair. Si cet orifice est adepte de viande fraîche, Azaarag peut tout aussi bien se contenter de poisson. Il n’est pas difficile et sait s’adapter aux conditions que lui impose Babelda. Il lui est entièrement dévoué et, même si leurs caractères explosifs mènent souvent à des disputes et chamailleries, il l’aime et serait près à donner sa vie pour la protéger. Il sait se montrer, d’une certaine manière, doux envers elle, même si ses manières rustres et ses commentaires cinglants ont le dont d’agacer la jeune femme. Il est impulsif, hargneux et aussi buté qu’elle. Et il ne se laisse pas marcher sur les pieds, tenant tête à sa maîtresse. Il lui est même déjà arrivé, au cours de leurs nombreuses guéguerre, de la laisser tomber en plein vol –la récupérant bien évidement avant qu’elle ne subisse une mort atrocement douloureuse. Ces moments de vols sont d’ailleurs les meilleurs moments qu’il puisse partager avec elle, puisqu’ils sont alors le plus proches possible. Il aime tout comme elle se faire complimenter –un égo de mâle- et adore l’entendre s’extasier sur, non pas ses deux, mais ses quatre ailes. Et oui, pour être capable de diriger un corps aussi massif, il fallait bien que la nature l’aide un peu. Chacune d’entre elles se terminent par des crochets qui l’aident à s’accrocher aux parois rocheuses. Sa longue queue, elle, se termine par des ailerons, eux même doublés au début de l'appendice. Un corps bien équipé pour le combat, donc. Peut être est-ce pour cela que la frêle créature qu'est Babelda, cette Pakeha pourtant liée au Roroas l'a intrigué. Elle qui était si différente, et qui pourtant l'attirait incontestablement. Peut être aussi lui rappelait-elle cet ancien allié qui le chevauchait autrefois.
Dernière édition par Babelda Rønning le Dim 23 Nov - 12:36, édité 5 fois |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 13:09 | |
| Bienvenue Babelda !
Si tu as des questions, n'hésite pas
Bon courage pour ta fiche |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 14:36 | |
| Bienvenue |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 15:03 | |
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| | | + Date d'inscription : 12/10/2012 + Messages : 3254 + Orbes : 850 + Âge du Personnage : 23 ans + Poste occupé : Espion wyrm + Nom du dragon : Sage + Type de Dragon : Eau + Le Don légué : colère de Poséidon + Inventaire : 1 pendentif contenant une larme de dragon
1 flacon de "mémoire parasitée"
Ryan Shrewsbury | Sam 15 Nov - 15:04 | |
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| | | + Date d'inscription : 09/11/2014 + Messages : 95 + Orbes : 425 + Âge du Personnage : 18 ans + Année : 1ère + Nom du dragon : Adamantios + Type de Dragon : Ténèbres + Le Don légué : Théâtre des Ombres + Inventaire : Son médaillon de naissance, seule trace de ses parents et des petites cadeaux de sa mère. Anthéa Zefirinos | Sam 15 Nov - 15:38 | |
| Bienvenuuuue !! Bon courage pour ta fiche !! |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 16:05 | |
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| | | Invité | Sam 15 Nov - 17:36 | |
| Merci tout le monde ! J'ai juste un question, au sujet des Dragons. Est ce qu'il leur est possible, si leur ancien maître est décédé, de se relier à un autre humain ? Ou bien est ce qu'eux aussi ne peuvent se lier qu'une seule fois ? Voilà, merci d'avance pour la réponse :3 |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 17:38 | |
| Oui un dragon peut se lier à un autre humain quand son ancien allié est mort. |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 17:41 | |
| D'accord, merci bien :3 Et juste, je préfère prévenir que je risque d'avoir un peu de retard sur ma fiche. Est ce qu'il serait possible de m'accorder une semaine supplémentaire s'il vous plait ? |
| | | Invité | Sam 15 Nov - 17:56 | |
| Oui pas de souci, je prends note ^^ |
| | | Invité | Dim 23 Nov - 12:41 | |
| Voilà je pense avoir terminé ! 8D Je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographe, j'ai essayé de me relire au fur et à mesure mais il y en a sans doute pas mal qui ont du m'échapper >__> Voilà, Bisouilles sur vos faces. |
| | | Invité | Dim 23 Nov - 12:45 | |
| Bienvenue |
| | | Invité | Dim 23 Nov - 12:48 | |
| |
| | | Invité | Dim 23 Nov - 12:49 | |
| |
| | | Invité | Dim 23 Nov - 18:18 | |
| Bonjour Babelda. Je viens pour discuter un peu de ta fiche avant de pouvoir te valider Quelques détails doivent être modifier et d'autres remanier pour que ça colle avec le contexte. Tout d'abord Aeria n'est pas le territoire des inventeurs, mais c'est Lostrego et plus précisément, Prima, la capitale. Ton don ne correspond pas à l'élément du feu. Ou en tout cas je n'ai pas trouvé de feu dans tout ce que tu as décrit. Ensuite, et ce sera la plus grosse partie (désolée d'avance), il y a un malentendu concernant les roroas (ou alors il va falloir nous expliquer parce qu'en l'état nous ne pouvons pas valider). Je m'explique : les roroas ne se marient pas avec des pakehas (les blancs, les étrangers). Rares sont les exceptions et surtout depuis très récemment. Par ailleurs, j'ai cru comprendre que la mère de Babelda avait fui sa tribu, ou avait été mariée de force, je ne sais pas trop, ce qui ne se fait pas chez les roroas. Dans le cas où elle aurait fuit, en plus, elle aurait été rejetée par sa tribu. Dans le cas où un homme serait venu pour l'enlever et l'épouser de force, la tribu l'aurait retrouvé et mis à mort (voire déclencher une guerre). Bref, cet aspect doit être revu ou plus détaillé pour voir si ça colle ou non. Du coup le fait qu'elle revienne dans la tribu, en emmenant avec elle ses pakehas d'enfants, je ne sais pas si ça se serait aussi bien passé... Voilà, donc mets-nous dans la confidence par mp si tu ne souhaites pas que tout le monde soit au courant, et voir si ça colle, sinon, nous ne pourrons pas valider en l'état. Merci d'avance Edit : tu parles dans ta descriptions que tu manipules et séduis les hommes... mais tu es censée être mariée, dans ton histoire XD hmmmm le mari, il apprécie être cocu ? En outre, tu rentres à Lindorm, mais ton mari, il a rien à en redire ? Il ne demande pas à ce que tu accomplisses ton devoir conjugal de temps en temps, il ne veut pas d'enfant ? |
| | | + Date d'inscription : 19/11/2014 + Messages : 425 + Orbes : 630 + Âge du Personnage : 16 ans + Année : 1ère + Nom du dragon : Irmine + Type de Dragon : Glace + Le Don légué : Eclats glacés + Inventaire : mes deux mains et mes deux pieds en pleine forme Hedwige Sliff | Mer 26 Nov - 11:12 | |
| bienvenu et bon réarangement d'histoire oo |
| | | + Date d'inscription : 20/12/2012 + Messages : 1334 + Orbes : 646 + Âge du Personnage : 18 ans. + Année : 1ère + Poste occupé : Déléguée Lucem. + Nom du dragon : Trismegistus. + Type de Dragon : Lumière + Le Don légué : Forme photonique. Estefania Quinto | Lun 1 Déc - 10:30 | |
| Sans nouvelles depuis, j'archive ta fiche. |
| | | Contenu sponsorisé | | | | | Sweet as a Dream •• Babelda | |
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