✘ Nom : Valesryn
✘ Prénom : Dagmar
✘ Surnom : /
✘ Âge : 32 ans
✘ Groupe : Civil
✘ Nation d'origine : Narthan
✘ Métier : Dilettante / Future Haut dignitaire
✘ Arme : Un poignard fort aiguisé

Dagmar est une folle enfant aux rêves enflammés. Elle a acquis les charmes et les formes d'une femme en conservant une certaine naïveté malheureuse, de qui croit le monde résolument innocent et hostile. Plus jeune, elle était sujette à des phobies subtiles, persuadée qu'un malheur arriverait si elle rentrait par la route de la fontaine plutôt que par la place du marché, si la dame arborait un foulard violet plutôt qu'un rouge... De fait, Dagmar est restée vaguement superstitieuse bien que sujette en la matière à ses propres démons.

Grande, de corpulence moyenne, en dépit de sa chevelure flamboyante et de son joli visage, Dagmar a longtemps été une présence sans éclat. Tranquille, réservée, elle serait passée complètement inaperçue au cours de sa scolarité à l'Académie Lindorm si elle n'avait pas eu l'habitude de s'y illustrer par une réponse inappropriée ou une phrase sans queue ni tête. Elle n'était qu'une élève médiocre et une combattante de seconde zone, ne se rendant à l'entraînement qu'en traînant les pieds pour n'en tirer que les rudiments nécessaires à sa survie. Dagmar s'absorbait bien plus volontiers dans la lecture, se plongeant dans la politique et les arts occultes au gré de sa fantaisie.

Maintenant qu'elle a laissé derrière elle l'atmosphère studieuse et ordonnée de l'Académie, Dagmar affectionne les parures élaborées qui rehaussent les flammes de sa chevelure. Elle se plaît à faire de chacune de ses entrées une apparition aussi fabuleuse que son dragon est laid. La coquetterie de Dagmar est délétère, elle ne puise pas sa source dans le désir de plaire ou de paraître, elle clame l'estime bafouée, les nuits volées et les journées sans âme d'une enfance ternie. Dagmar n'est qu'un papillon au vol éphémère et à la beauté fragile, qu'il serait malaisé de capturer ou d'abattre sans s'en tacher les doigts.

Plus qu'avide de reconnaissance, Dagmar est maladivement imbue de sa propre personne, plus que prête à jouer sa vie sur le fil de sa folie. Pour qui s'y laisse berner, elle est tour à tour une compagnie attachante ou une répugnante vipère, en cela qu'elle décide bien souvent d'avance qui lui sera cher ou non, et se laisse malaisément distraire de sa lubie.

D'un tempérament tantôt vif, tantôt calculateur, Dagmar a la haine farouche et la rancune tenace. Elégante plus qu'impressionnante, elle ne s'en avancera jamais qu'avec prestance, la tête haute, prête à démordre de tout et de rien même si l'évidence est contre elle. Il n'est pas rare de voir un sourire évasif traverser son visage aux traits harmonieux, ou de voir une étincelle fait briller ses yeux bruns, bien plus délicat d'en déceler rime ou raison.

Enfin, il est à noter que Dagmar manque désespérément de sens commun aux yeux de quiconque a de la vie et de l'échelle des priorités une vision communément admise. Qu'elle se place au centre de son propre univers peut s'admettre, qu'elle le fasse bien souvent aux dépends de sa propre existence laisse songeur.

Dagmar est plus avide à s'épancher sur sa valeur que sur son passé dont elle ne tire qu'une sauvage amertume. Née des frasques d'une courtisane du Khi'saab en Narthan, Dagmar a joui d'une enfance tranquille dans un noeud de serpents. Sa mère, dont elle ne garde aucun souvenir, sinon le nom de Valesryn et des origines en Nordheim, mourut du poison d'une rivale alors qu'elle n'était encore qu'une enfant de quatre ans à peine. Quant à son père, un marchand de grande renommée aux innombrables favorites, il lui céda assez pour survivre sans jamais s'enquiquiner à reconnaître ce hasard féminin né d'une soirée torride.

De par son statut singulier, Dagmar eut le privilège d'une éducation fragile auprès de quelques précepteurs aigris. Dans sa largesse, son géniteur offrait parfois de prendre en charge l'instruction des enfants de ses alliés commerciaux moins fortunés, et ceux-ci, bien aise de l'opportunité, n'avaient que faire que leurs rejetons cohabitassent avec un des nombreux enfants bâtards du riche marchand. L'existence était pour Dagmar aussi douce qu'amère comme ces pêches peu sucrées qu'on vendait à la sauvette sur les quais et auxquelles elle n'avait que rarement le droit de goûter.

C'est sur ces mêmes quais qu'elle trouva Plumie, un petit corbeau noir qu'elle échangea contre trois miches de pain. Le petit animal s'attacha alors à l'a jeune fille, au grand dam de son entourage, peu certain d'apprécier les fientes trop régulières dont l'oiseau gratifiait l’entrepôt et ses dépendances où s'était réfugiée la jeune adolescente, peu désireuse de rester à profiter des miettes du luxe écœurant dans lequel s'épanouissait la part noble de sa famille paternelle.

En dépit de ce climat mercantile, Dagmar n'acquit jamais que les bases du commerce, la vague capacité à reconnaître tel ou tel marchand à son navire mais jamais celle d'avoir quelque entendement sur la valeur des marchandises et le meilleur profit à tirer d'un échange. Rarement, elle cavalait sur les quais pour jouer les émissaires, ou montait le guet perché sur un bastingage mais bien souvent, elle se contentait de vivoter de la maigre pension qu'elle tirait de la générosité de son père.

La lubie la prit de parcourir le monde et elle embarqua pour Waterfield. Là-bas, les eaux étaient plus profondes et des dragons y étaient d'eau et non de flammes, disait-on. De là-bas, elle espérait se rendre en Nordheim pour y chercher trace de sa famille maternelle, dont elle avait résolument repris le nom, moins lourd à porter que celui de son père.

Waterfield fut tristement décevant. Face à la tiédeur colorée du Khi'saab, le domaine des eaux parut à Dagmar aussi froid qu'inhospitalier. A tel point qu'elle avait renoncé à partir à l'assaut du Nord, et passait ses tristes journées à attendre sur les quais que le navire qui l'avait arraché à Narthan daigne l'y ramener.

La bâtarde mal éduquée n'avait guère apprit à tenir sa langue et quelques paroles mal senties lui valurent l'animosité d'un futur dragonnier du cru. Celui-ci se destinait à passer l'Alliance dès lors que son dragon d'eau - par ailleurs d'une taille déjà fort impressionnante - serait en âge, et il n'était guère disposé à voir ses terres insultées par une gamine pouilleuse secondée d'un corbeau.

Par bravade, le dragon surgit des eaux pour se ruer sur Plumie alors que le ton montait entre les deux adolescents. Terrorisé, l'oiseau chercha à fuir et s'assomma sur les rochers de la jetée, pour couler comme une pierre. Sans l'ombre d'une hésitation Dagmar se jeta à l'eau pour récupérer Plumie, mais l'oiseau sombrait vers les profondeurs insondables, tandis qu'elle se démenait pour l'atteindre.

Dagmar n'avait jamais appris à nager et sa progression manquait de force. Elle sentit une pression douloureuse sur sa jambe et se débattit fermement. Le dragon d'eau qui avait tenté de la repêcher n'en tira qu'une botte vide.

Avant que ses doigts aient pu se refermer sur le corps inerte de Plumie, un néant aussi profond que le noir des ailes du corbeau l'engloutit et elle perdit connaissance.

~°~

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle crut avoir rêvé, car Plumie lui picotait les doigts comme elle le faisait chaque matin. Mais elle ne se trouvait pas dans la tiédeur des draps de son lit de fortune dans l'entrepôt de Narthan. Sous ses doigts, le sol était irrégulier, lisse et glacé, comme si l'on avait agencé des galets polis en une curieuse mosaïque. Dagmar ne voyait rien, pas même la lune ou les étoiles. Elle se redressa et étendit les bras mais ne trouva nulle limite. Elle appela au hasard mais n'eut pas plus de réponse qu'elle ne trouva d'entrave à sa voix.

° Silence. °

Ce n'était qu'un murmure à la lisière de sa conscience et pourtant, l'ordre la tétanisa.

~°~

Dagmar passa l'épreuve à l'âge de ving-huit ans et n'eut de cesse de le considérer, en dépit des périls rencontrés, comme une simple formalité administrative, arguant du fait que sa véritable ordalie s'était jouée au fond des mers, lorsqu'elle avait tiré l'effroyable Nodens de sa torpeur pour exiger de lui plus qu'il ne lui avait déjà offert. En dissipant l'eau à son contact, la vénérable créature avait libéré les poumons de la jeune femme et de son fidèle volatile, leur permettant de survivre à leur périlleuse noyade.

Le dragon n'en avait pour autant pas la moindre intention de ramener ses deux passagers à la surface. S'il les avait aidé malgré lui, c'était avant tout dans l'espoir de piéger une proie égarée. La jeune fille et l'oiseau étaient de trop maigres gibiers pour l'intéresser et il ressentait une certaine curiosité à observer de près une humaine, cyniquement amusé de voir qu'il s'en trouvait encore, si longtemps après la déchirure.

Plus que la haine des humains, ce sont la défiance et le mépris qui hantent le cœur noir de Nodens. Les Humains ont tué son évidence, sous couvert de cette guerre inepte, au nom de valeurs sans écailles et de rêves sans avenir. Pour la gloire d'autrui le dragon a payé le prix fort, assez pour n’œuvrer plus qu'à son sinistre et égoïste bénéfice, à son amère et solitaire suprématie.

Il fallut des années à la jeune femme pour titiller la curiosité du dragon au point qu'il reconnut apprécier sa présence.

~°~

L'entrée de Dagmar à l'Académie n'eut rien de très prestigieux. Rares furent ceux à apercevoir son dragon, bien qu'il dut assurément se montrer pour attester de l'alliance singulière qui s'était produite entre eux. Son dragon fut pis qu'indiscipliné. La jeune fille, désemparée, usa de toutes les excuses possibles pour justifier son absence, une escale à Waterfield, une blessure mal cicatrisée qui l'empêchait de voler, des vents et des marées contraires qui retardaient sa venue. Des mois s'écoulèrent, mais elle devint la risée de certains de ses camarades, l'on murmurait dans son dos qu'elle avait manqué l'alliance ou ne s'était liée qu'au ridicule volatile qui la suivait partout.

Nodens refusait de se donner en spectacle, les froides profondeurs marines lui seyaient mieux que l'effervescence joyeuse de l'Académie. Dagmar redoubla sa première année et n'atteignit jamais la seconde.

~°~

Fortune et gloire ne s'acquièrent pas sans labeur et Dagmar eut tôt fait de se constituer un certain pécule par l'habileté de son dragon. De son enfance en Narthan, elle savait reconnaître la plupart des compagnies marchandes faisant commerce avec le Khi'saab, et tout particulièrement lesquelles vendaient ou achetaient les si précieuses gemmes et pierreries de ses terres natales. Quelques coup d'épaules malvenus et quelques tentacules errant ça et là suffirent à arracher quelques somptueux navires à la tranquillité des mers au profit des abysses les plus austères.

Loin de rougir de vivre de piraterie, Dagmar profita de ce pécule pour recruter des mercenaires et prit la résolution de laver les affronts que l'existence lui avait fait, ainsi qu'à Nodens. Comment Lindolm avait-il pu s'aveugler au point de pas voir qu'une alliance concédée dans le sang ne pouvait jamais signer une paix durable ?

✘ Pseudo Internet : Laufey
✘ Comment avez-vous connu Lindorm ? J'ai été corrompue
✘ Le Code : Validé.

✘ Nom : Nodens
✘ Surnom : /
✘ Âge : Inconnu, bien avant la déchirure.
✘ Type : Brume, bien qu'il y ait probablement eu un dragon abyssal dans la part d'eau de son ascendance.
✘ Don qu'il vous a légué : Cauchemar pérenne : Dagmar peut s'inviter dans les rêves des gens et dans une certaine mesure en prendre le contrôle.

A propos du Don de Dagmar:

✘ Nation d'origine : Waterfield

Nodens est un monstre monumental, plus proche du kraken des légende que des lézards ailés sillonnant les cieux des Territoires, à qui ses pairs dans leur largesse concèdent le titre de dragon. De part son envergure phénoménale, Nodens s'est toujours tenu à distance des cités et des populations humaines, préférant hanter des terres sauvages et des côtes inhospitalières aux proies moins méfiantes.

Avant de trouver refuge au fond des mers du Waterfield, après la déchirure, Nodens ne rechignait pas à s'arracher aux flots pour narguer le ciel, mais son vol est à l'image de sa corpulence, puissant, furieux, effroyable tout autant que lent (pour un dragon), dénué de la moindre grâce et de la moindre subtilité. Lorsqu'il chasse, Nodens fauche sa proie et poursuit son vol, ne pouvant se permettre de la bloquer en piqué sans s'écraser pathétiquement au sol.

Rares sont ceux à avoir pu contempler Nodens au grand jour, les fonds marins ont les ombres clémentes et l'artifice de son essence lui permet de se fondre dans des nappes de brume ou de brouillard. Pour qui s'attarderait à pareille folie, le dragon de brume est une créature hideuse, aux ailes démesurées et aux membres courtauds, aux écailles inégales et grumeleuses et doté d'effroyables tentacules dont il use bien souvent pour capturer ses proies et pour les entraîner vers sa gueule hérissée de multiples rangées de crocs.

Ses yeux sont fins et fuyant, d'insondables billes d'onyx aux reflets funestes, rappelant à qui en douterait que si l'eau est sa demeure, c'est de l'obscurité qu'il s'abreuve et non du cours des torrents. Les dragons ont en terme d'esthétique et de préférence individuelles des notions qui leur sont propres et Nodens trouva un temps l'occasion de mêler son vol à celui d'une de ses pairs.

Malavisé celui qui évoque en sa présence la Déchirure et réveille les rancœurs enfouies dans le cœur noir du dragon. Nodens est une créature placide au calme mensonger. S'il pèse ses actions, il est prompt à la fureur et au mépris. Qui chute dans les tréfonds de son estime n'aura pas assez d'une vie entière pour effleurer la lumière.

Depuis la disparition de celle qu'il nomme son évidence, Nodens s'est montré indifférent à la plupart des choses qui l'entourent. Sans sa rencontre avec Dagmar, il aurait sûrement continué à vivoter d'une chasse patiente, tapi au fond des mers. Le sort de la jeune humaine lui importe bien plus qu'il ne le laisse paraître, et si Dagmar n'a pas manqué de s'offusquer de son absence criante sur les bancs de l'Académie, elle n'avait alors pas conscience du fait que, lorsque le dragon s'était présenté pour l'alliance, c'était la première fois depuis la Déchirure qu'il quittait le couvert des flots.

Nodens est une créature patiente, méticuleuse et cruelle, non parce qu'il se réjouit du malheur d'autrui, mais parce qu'il peine à s'en émouvoir. Sa destinée et celle de Dagmar lui importent dorénavant plus que le sort du monde. Ou plutôt, à son sens, le sort du monde dépend du sien et de celui de Dagmar.