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| Invité | Jeu 23 Oct - 19:04 | |
| Cela faisait maintenant quelques jours que Medea esquivait Asa; rien de mesquin là dedans -elle était incapable de mesquinerie, surtout avec celui qu'elle aimait - mais elle essayait de lui laisser de l'espace. Depuis qu'elle avait vu son petit ami au réfectoire avec Ludvig, la jeune fille avait la certitude qu'Asa commençait à s'ouvrir, à se faire des amis et elle refusait d'être dans ses pattes tandis qu'il se sociabilisait. Elle ne voulait pas être un poids pour lui, de quelque sorte que ce soit. Alors elle prétextait des réunions entre élèves - que Ludvig savait fausses, puisqu'il était délégué des Aqua - des problèmes dans les dortoirs des filles, des études inopinées, un devoir qu'elle voulait terminer avant l'heure. bien sûr, il lui manquait mais pour Medea le bien-être de l'Ignis était plus important que le sien. Elle ne se demanda pas par quel concours de circonstance et retournement de situation Asa et Ludvig étaient devenus amis, car cela ne la regardait pas. Cela ne lui pesait pas vraiment: peut-être que la sensation de s'éloigner n'en était pas qu'une. Repsicus dormait en elle, dans un coin de son esprit qu'elle partageait avec lui et qui devait de plus en plus distant.
La jeune fille était arrivée à Lindorm avec les yeux noisettes, de naissance. Plus elle avançait dans sa maitrise de son Don, plus elle fusionnait avec son dragon. Ses yeux avaient d'abord viré au bleu azur, couleur trop vive pour être naturelle puis ses pupilles avaient tout simplement disparues, ne laissant place qu'à deux miroirs immenses lui donnant un regard imprécis, difficile à déterminer. Quelques nouveaux l'avaient pensé aveugle. Elle avait simplement souri. Il était vrai qu'avec le temps, sa vue se détériorait... peu-être bien qu'elle perdrait ses sens si elle laissait Repsicus puiser en elle ainsi... c'était une étrange prémonition. Elle ne savait pas trop mais pour ne pas alarmer ses amis, elle cachait le fait qu’elle devait à présent porter des lunettes et qu'elle avait quelques problèmes d'audition légers. Rien de bien méchant; cette faiblesse disparaissait sitôt qu'elle freinait l’utilisation de son Don, au bout de quelques jours.
Asa... elle ressentait pour lui depuis peu une attirance étrange, étrangère, assez coupable. C'était dans l'air, naturel, nécessaire mais la rousse refoulait de tout son être cette sensation qu'elle jugeait dégoutante envers son petit ami. Le désir ne fait qu'attirer le désir, c'était la vie. Elle n'aurait pas du s'en vouloir mais elles avait qu'Asa avait déjà bien assez souffert des intentions physique des autres. Aimer son petit ami, désirer être dans ses bras et lui offrir ce qu'elle avait à offrir... penser à cela lui donnait la nausée et elle s'en voulait, même si son amour était l'innocence même. Elle ne voulait pas penser à l'Ignis de cette façon là. C'était peut-être une autre raison pour laquelle Medea esquivait Asa en ce moment. Peut-être était-ce un passage obligé dans leur relation. Après tout n'étaient-ils que des humains même si dans le cas de Medea l'esprit d'un vieux dragon la parasitait petit à petit.
Personne ne pouvait surprendre cette Aqua. Elle errait le soir dans les dortoirs des filles et guidait les perdues tout en rattrapant les fuyardes, maintenant son Don actif au détriment de ses sens. Elle saluait les gens quand ils étaient dans son dos, ne sursautait jamais lorsque quelqu'un entrait inopinément et ses silences effleuraient du bout des doigts la présence des autres. Elle ne pouvait être étonnée, mise à quia ou surprise ce qui angoissait quelques élèves qui la trouvaient bien trop calme, bien trop omnisciente. Elle voyait sans voir, avec son regard glauque et vitreux, humide, sans rétine. Des yeux de dragon d'Eau qui avaient des centaines et des centaines d'années, ne collant pas sur un visage aussi juvénile. Et elle ne se plaignait jamais, Medea. Elle continuait ses rondes, contente de sa solitude, constante dans ses humeurs et ses habitudes. Il n'y avait qu'Asa qui savait faire des fausses notes dans la mélodie bien réglée de sa vie quotidienne et c'était ça qui était délicieux avec lui.
Être la présidente du conseil des étudiants lui donnait accès à des pièces auxquelles les élèves n’avaient pas accès. Le directeur connaissant sa nature sérieuse et mature, il lui avait confié le double de certaines clefs pour le ménage et le rangement et cette fin d'après midi, après les cours, la rousse eut envie de solitude. De vraie solitude. Jadis à Lindorm on avait offert des cours de musique à certains élèves et les vestiges de ces options trônaient encore dans certaines salles de classes délaissées comme ce violoncelle abandonné dont elle tirait parfois quelques notes pour se détendre. Le silence, le calme, et une chaise posé dans un coin de la pièce. Medea ferma profondément les yeux et prit une inspiration tandis qu'elle posa la hampe de l'instrument sur son épaule, serrant l'archet dans l'autre main avant de commencer à jouer sur les cordes tendues, se laissant enivrer par la mélodie qu’elle en tira, la tête allant de droite à gauche avec un sourire de contentement béat. Ses doigts dansaient sur les cordes du manche tandis que la pique tait bien ancrée au sol, et elle déplaça sa main gauche en un démanché léger, glissant sur le manches pour atteindre des notes plus rondes, plus graves.
Quand Medea jouait, elle se sentait comme quand elle se laissait culer à pic dans l'eau du lac derrière l'académie: incroyablement loin, comme hors d'atteinte. Elle se sentait bien, invisible, imprenable. Loin de ses questionnement et dissoute dans la musique comme si rien n'avait jamais eu d'importance; elle se sentait comme Repsicus: étrange et lointaine. Heureuse dans le vide qu'elle ressentait, un vide serein et rassurant, loin de la vacuité angoissé que ressentent les autres adolescents et humains en général. Elle se sentait complète, se suffisant à elle-même et pleinement heureuse de sa solitude. Son corps suivit les mouvements de sa tête et elle se perdit dans la musique, baissant sa garde enfin, se laissant aller à être ce qu'elle était. Une adolescente qui aimait les autres mais préférait vivre seule et isolée. Et tous ses problèmes disparurent d'un seul coup, lui laissant un puissant sentiment de bien-être au plus fort de son interprétation; voilà comment Medea faisait pour ne jamais ressentir de sentiments plus forts ou hauts que les autres: elle s'en débarrassait, purement et simplement. Elle en était parfaitement capable.
Elle choisissait de ne pas ressentir, plutôt que de souffrir et son sourire n'était qu'un masque qui l'aidait à réconforter les autres et les empêcher de s'inquiéter pour elle. |
| | | Invité | Mar 4 Nov - 10:44 | |
| Il avait toujours connu la solitude, c'était une notion gravée dans sa chair et dans son âme. C'était étrange, à présent, de découvrir des horizons insoupçonnés. Doux rivages que celui d'une étrange amitié. Timide, Asa se liait doucement, pour l'individu complexe qu'il était, au delà de la simple question physique. Personne n'avait jamais su et à présent Ludvig savait. C'était tellement bizarre et si agréable pourtant. Le simple silence qui l'unissait parfois à l'Aqua, le porteur de son secret. Alors, il s'ouvrait un peu à lui, et, comme un chiot maladroit, cherchait sa présence, lui offrant ses rares sourires auparavant destinés à Medea. Asa n'était pas très doué pour les amis, lui qui n'avait que des connaissances superficielles en dehors de Medea. Mais il était heureux, lorsqu'à l'heure du repas, il pouvait manger en compagnie de Ludvig et même Maelen. Ses compagnons de chambre étaient gentils et il s'en sentait profondément reconnaissant. Alors, maladroitement, il avait tourné un peu ses attentions vers d'autres êtres que Medea. Medea qu'il avait moins vu. Il s'en sentait un peu triste : la rousse prétextait souvent avec des choses à faire, des conseils d'élèves et autres tâches. Il se sentait un peu triste de la voir s'éloigner de lui. Mais il avait la sensation curieuse que, à l'instar de l'eau, elle lui filait entre les doigts sans qu'il puisse la retenir. Et son coeur s'emplissait d'une culpabilité insupportable, à présent que Ludvig savait tout et que Medea ne savait toujours rien. Comment pouvait-il tant lui mentir ? Elle filait entre ses mains, à l'image des yeux qu'il lui avait connu bruns et qui devenaient de plus en plus bleu et étranges. Et cela l'effrayait, bien qu'il mettait cela sur le compte de son don de dragonnière. Mais il y avait au fond de son âme une peur sourde : celle de perdre sa douce amie, non pas de son simple fait, mais de la voir redevenir simple vaguelette d'écume sur l'océan. Alors, il voulait la voir, parce que son cœur, au fond, était lourd de trop de mensonges et de la peur de la chasser. Un an, qu'il lui mentait. Quel humain pourrait jamais pardonner cela ? Sur une chose aussi importante ? Pouvait-il prétendre l'aimer s'il n'était même pas capable de lui dire son secret ? C'était sur de telles pensées qu'il s'était laissé guidé par ses songes, jusqu'à leur lieu de rendez-vous presque habituel. Et par la musique qui transperçait son âme. Medea, toute tournée à l'attention de son violoncelle, beauté aux cheveux roux, perdue dans son propre intérieur vaste comme un océan sur lequel il se sentait simple fétu de paille. Elle semblait parfois tellement inaccessible, et paradoxalement simple figure de porcelaine qui tiendrait au creux de sa main. Ses yeux bleus sombres se tintèrent un instant de tristesse. Qu'il s'en voulait de n'être qu'un corps de femme : incapable de lui dire une vérité qu'un autre avait constaté avant elle. Un autre qui l'avait sauvée, elle qui voulait mourir ce jour là, emplie du désespoir de ne pas être ce qu'elle voudrait être et de subir ce sexe qu'elle détestait, au delà de toute autre chose. Ce sexe qui brisait son lien avec Maegath, ce sexe qui la rendait fragile et rendait impossible son amour pour Medea, ses envies d'être père plutôt que mère et d'avoir des enfants avec celle que l'on aime. Placée dans son dos, elle l'écoutait, emplie de nostalgie, avec l'impression étrange que le monde ralentissait sa course folle. Elles étaient seules, à nouveau, pour la première fois depuis plusieurs semaines. Seules avec le son grave de l'instrument, qui lui remuait les tripes. Et alors que les notes s'amenuisaient jusqu'à laisser le vibrant silence reprendre sa place, Asa ne bougea pas tout de suite, un peu bouleversé par l'impression étrange que Medea n'était heureuse que dans la perfection de sa solitude et qu'elle n'avait pas sa place à ses côtés. Mais, chassant cette impression glaçante, elle posa doucement sa main sur l'épaule de l'Aqua, pour ne pas l'effrayer inutilement. "Salut." Dit-il doucement, maladroitement, sans trop savoir s'il avait le droit légitime de la rejoindre dans sa bulle de solitude. Elles se ressemblaient, comme les deux étranges faces d'une seule pièce. Deux enfants qui ont grandi sans pouvoir compter sur personne. Medea n'était pas orpheline mais elle comprenait ce que c'était que de fuir devant le monde entier, sombres menaces sans noms ni visages. "C'est très beau." Dit-il encore doucement, en lui caressant l'épaule et le cou d'un geste tendre - qui trahissait son propre amour qu'il n'imaginait pas si profond. Et c'était de la tendresse qu'il y avait dans les yeux d'eau sombre de l'Ignis. Il y avait de l'amour et la peur, au fond, de se réveiller un jour de se doux rêve, brutalement, délaissé par l'aimée pour un corps qui ne serait jamais le bon. Il se pencha, pour l'embrasser doucement sur la tempe. Petit baiser très doux. Tendresse simple d'un adolescent maladroit. " Comment vas-tu ? Ca faisait longtemps..." Point de reproches dans sa voix, pourtant, juste une grande maladresse. Il y avait tant de choses qu'Asa ignorait : les courriers envoyés aux uns et aux autres. Il valait peut-être mieux, au fond. Pas sûr qu'il prenne très bien ces attentions maternelles dont on le couvrait, lui qui avait finit de grandir seul. Mais à cette heure, le cœur serré de mensonges, il y avait pourtant la chaleur de sa présence. Cela valait-il bien la souffrance qu'ils s'infligeraient au son glaçant de la vérité ? |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 10:58 | |
| Elle avait sentit sa main sur son épaule mais ne s'était pas effrayé, n'avait même pas été surprise. Rien n'abusait les sens de Medea quand elle était ainsi si bien que beaucoup de gens, derrière son air bonhomme, la trouvaient effrayante, comme omnisciente. Mais peu savaient que ce pouvoir lui coûtait régulière ses sens, sang et eau. Alors pourquoi continuait-elle à l'utiliser si souvent dans la vie de tous les jours? La force de l'habitude, peut-être. Et sans ce dernier, elle se serait surement sentit nue et vulnérable comme un nourrisson; c'était ne sensation étrange. A présent son petit ami posait une main douce sur son épaule et par réflexe, la jeune femme tourna la tête vers lui en lui souriant avec joliesse. Pourtant ses grands yeux bleus dénués de pupilles donnaient bien du mal à exprimer une expression, à présent; le reste de son visage parlait pour eux. Comme un peu entre deux eaux, la rousse mit un moment à répondre à Asa et se leva doucement tandis qu'il la saluait, posant le violoncelle contre la chaise où elle avait prit place pour un morceau en solitaire, pour sa seule écoute. Elle se sentait si prévisible des fois - c'était ici qu'Asa et elle se retrouvaient tout le temps, alors elle ne se cachait pas vraiment dans le fond. Ou juste un peu.
Il caressa son épaule et son cou et d'un instant, la jeune homme sembla la ramener à la réalité, rendant son regard étrange un peu plus limpide et son sourire plus tangible alors qu'elle posa une main froide sur la sienne, plus chaude, plus grande mais plus fine. Un baiser tendre échoua sur la tempe de Medea et en écho à la douceur d'Asa, elle posa ses lèvres sur le bout du nez de l'Ignis, avec toute la délicatesse et la gentillesse qui la caractérisait. Elle le remercia d'un sourire à son compliment sur la musique, sans rien dire de plus; il n'y avait rien à ajouter. Doux Asa, celui qu'elle fuyait par sentiment coupable; il ne méritait pas cela et elle devrait être honnête avec lui tout en craignant de le blesser d’avantage, ne se sentant pas plus digne que Maegath en cet instant. La rousse le regarda un moment sans lui répondre, se contentant de le fixer en souriant, comme si elle n'avait pas entendu sa question.
"Oh, désolée!", fit-elle en se reprenant et se grattant la joue, "ça fait deux semaines, et c'est ma faute", avoua-t-elle sans fard, sans fausse pudeur.
Medea était tout aussi maladroite qu'Asa, dans le fond. Chacun des partis ne voulait faire de peine à l'autre et l'aimait profondément mais ne savait pas y faire avec les êtres humains. Chacun était aussi innocent que l'autre, dans le fond; l'innocence n'avait simplement ni le même fondement, ni le même but. Ils avaient tous deux le cœur serrés, mais par pour les mêmes raisons et Medea eut un long moment de flottement. Comment ça allait, au fait? Elle ne savait quoi lui répondre. Bien, surement? Plissant les yeux en regardant Asa, sa vue lui semblait difficile si bien qu'elle le prévint d'un signe de la main d'attendre un instant, sortant de la poche de sa veste posée sur le dossier de la chaise une paire de lunettes à épaisses montures qu'elle mit, regardant Asa un peu bêtement; elle n'était pas vraiment habituée à porter des lunettes et comme son petit ami ne l'avait jamais vu en porter; mais ce n'était qu'un détail.
"En fait...", elle hésita un instant, "ça ne va pas trop."
Medea n'avait jamais dit ce genre de choses, elle qui passait son temps à rassurer et consoler les autres en faisant fi de ses sentiments personnels. Pourtant c'était ce qu'elle faisait présentement, précisément. Croisant ses mains derrière le dos, elle baissa le regard sur ses pieds, se rappelant qu'elle était pieds nus. Parfois, elle oubliait des détails essentiels comme ça. Dans sa petite robe blanche style Joséphine et avec cet air de profonde repentance, Medea n'avait pas l'air différente de la Medea habituel mais son ton semblait plus affecté, signe que quelque chose n'allait vraiment pas.
"Je suis désolée de t'avoir évité comme ça, Asa. Je...", elle chercha ses mots, "je peux te dire la vérité, mais je ne veux pas que tu aies peur de moi..."
Elle lui devait la vérité, la sincérité et l'honnêteté du cœur, parce qu'elle l'aimait profondément plus que quiconque. Elle lui devait la vérité, la transparence. Ses grands yeux bleus étranges se posèrent sur lui avec tendresse et gène mêlées, restant en face de luis ans prendre d'initiative; elle était prévenante et connaissait la délicatesse de la phobie de celui qu'elle aimait, alors elle prenait ses précautions.
"Je n'aurais pas du, c'est trop dur d'être éloignée de toi mais... je ne voulais pas te déborder.... j'ai vu que tu étais devenu ami avec Ludvig et je voulais te laisser tranquille tu sais. Je voulais juste ne pas être dans tes pattes."
Elle eut un sourire d'excuse, un peu triste, penaud; Medea avait parfois du mal avec ce genre de communication, n'étant parfois pas très au fait de ses propres sentiments, comme s'ils lui semblaient lointains. Asa était son ancre à la réalité, elle le savait bien. Pourtant la rousse eut un large soupir et reprit du poil de la bête: c'était une fille forte et honnête, même si elle était souvent maladroite et tout ce qui touchait Asa de près ou de loin la rendait parfois un peu confuse.
"Je pensais que tu serais un peu tranquille pour être avec Ludvig", dit-elle finalement avec un sourire ragaillardi, se remettant une mèche de cheveux derrière une oreille, "je suis tellement contente de voir que tu es ami avec un garçon si mature."
Ce n'était pas tout, mais c'était déjà bien assez. Elle avait l'habitude d'aller progressivement avec Asa pour ne pas le déborder psychologiquement et distillait les problèmes petit à petit pour plus de clarté. L'Aqua n'hésita pas quand elle tendit sa main à son petit ami pour lui demander s'il voulait instaurer un contact plus prolongé avec elle, comme elle avait toujours l’habitude de le faire, avec prévenance et patience. C'était comme ça que leur couple fonctionnait, avec de la gentillesse et du temps.
"Excuse-moi, j'ai surement été idiote sur ce coup-là. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise."
Elle s’excusait sincèrement, les yeux fermés et le sourire aux lèvres, comme à son habitude. Au fond d'elle, en étincelle d'humanité tremblait en se souvenant de la nuit qu'ils avaient passé ensembles, endormis l'un contre l'autre le plus chastement du monde. Elle se souvenait de la chaleur de celui qu'elle aimait contre son corps et de la sensation gênante de chaleur qu'elle avait ressenti au creux de son ventre, pour la première fois. Medea devrait surement ne parler à Asa, mais cela lui semblait au delà de ses forces tant elle trouvait ce sentiment, cette émotion indélicate envers l'Ignis qui avait bien assez souffert des attentions des autres. Elle qui avait l'habitude de refouler tous ses sentiments pour se sentir bien, elle avait de la peine avec celui-ci, bien mystérieusement. Mais tout ce qui concernait Asa, tout ce qui concernait l'amour était mystérieux et difficile à contrôler pour elle; c'était ce qui faisait qu'elle était encore humaine.
Grâce à Asa et son amour, qu'elle ne voulait pas perdre. Pour rien au monde. |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 11:27 | |
| ♫ ThèmeMaintenant des lunettes ? Asa sentit son cœur se serrer : quelque chose n'allait pas, il pouvait le sentir, sans pouvoir mettre le doigt dessus, dérangeante sensation. C'était comme une fausse note dans la musique, une dissonance très particulière, presqu'imperceptible. Des lunettes après les pupilles. L'impossibilité de la surprendre. L'inquiétude mordit Asa au creux du ventre mais il n'en laissa rien paraître. Il avait trop de secrets pour exiger ceux des autres. Mais lui n'était pas sourd, ni aveugle. Il entendait les rumeurs, les autres élèves qui parlaient d'elle. Et il avait peur, au fond, parce qu'elle changeait d'une manière étrange et impossible à endiguer. Et lui était totalement impuissant. Ils ne s'étaient pas vu pendant si longtemps, bien qu'ils se voient en cours. Mais ils n'avaient plus passé de temps ensemble depuis cette fameuse nuit. Et d'autant plus depuis que Ludvig savait tout. Cette idée l'emplissait de culpabilité et d'un sentiment nauséeux. Il la laissait parler avec patience, prenant doucement sa main, retrouvant la texture familière de sa peau, la douceur de son épiderme et sa tiédeur agréable. Il faisait comme à son habitude. Mais au fond de lui, il voulait lui dire son identité : que ça passe ou que ça casse. Il devait être honnête avant que les choses deviennent inéluctables. Mais, lorsque Medea mentionna qu'elle n'allait pas bien, il délaissa ses propres tracas. Medea mentionnant son état était inquiétant - et paradoxalement rassurant : elle était humaine ! Mais cela voulait dire que c'était assez grave pour qu'elle le formule, elle qui ne parlait jamais de sa santé ou de son humeur, trop égale pour ne pas devenir un peu inquiétante. Quant à ce qu'elle lui disait... Il garda sa main et l'attira tout contre lui, l'entourant de ses bras pour y recueillir sa confession. Le laisser en paix ? C'était mignon et il s'en sentit touché et d'autant plus coupable. Mais il était impossible que cela ne soit que cela, Asa n'était pas dupe. Il savait qu'elle n'aurait pas juste parlé de Ludvig ainsi. Elle noyait le poisson, d'une certaine façon. "C'est gentil, Medea, mais nous pouvons nous voir ET avoir des amis." Dit-il doucement, presqu'un peu sévèrement. Non pas qu'il la juge mais il voulait qu'elle comprenne que son rapprochement avec Ludvig ne changeait rien : elle était sa petite amie et cela était tout aussi important pour lui. Pourtant, elle n'était pas au courant pour sa tentative de suicide, pour le fait qu'elle soit une femme, pour l'ampleur de ses problèmes. Mais pour Asa, ce n'était pas la priorité. C'était elle qui lui importait à cet instant. "Je n'aurais pas peur de toi. Jamais." Lui dit-il encore en la serrant un peu plus tendrement, l'enveloppant de ses bras et bisant tendrement son front. Elle était si petite, fragile et forte à la fois, comme un petit oiseau blanc. Il avait peur qu'elle meure s'il la serrait trop fort. "Mais tu dois me le dire si tu as des problèmes, ou si tu as peur ou que tu es triste." Asa inspira doucement, caressant ses cheveux roux d'une main tendre, pour l'apaiser. "Je ne peux pas prétendre sortir avec toi si tu ne me dis pas tes sentiments ou tes craintes." C'était paradoxal. Et ses propres mots lui faisaient mal : oui, il ne pouvait pas prétendre être son petit ami, son amoureux, s'il n'était pas capable de lui confier les choses importantes. Garder un jardin secret était une chose, cacher toutes les réalités de leurs sentiments et de leur nature profonde en était une autre. Elle se blessait elle-même aux épines de la vérité... Elle se persuadait qu'elle attendait le bon moment pour le lui dire. Y aurait-il jamais un bon moment ? "Medea..." Elle inspira, comme si, enfin, le moment était venu de le lui dire... De la perdre pour de bon. Mais elle ne voulait pas l'abandonner maintenant, pas quand Medea semblait si vulnérable. Alors, bêtement, elle se dégonfla et dit à la place : "Tu peux me dire ce qui ne va vraiment pas. Je m'inquiète pour toi, c'est pire que de le savoir et de tenter de régler le problème ensemble, non ?" Elle lui sourit, l'idiote, d'un sourire d'encouragement qui masquait si bien ses craintes. Je lui dirais plus tard, pensait-elle. Mais elle le savait bien : il n'y aurait jamais de bon moment. Pas quand elle se penchait pour lui donner un tendre baiser, pas quand elle la serrait si tendrement, pas quand leurs lèvres se retrouvaient, bouches familières, en une sensation si douce... Alors elle garda encore le secret et le silence. Parce que ça n'était pas le moment et que ça ne le serait jamais vraiment. Elle devait d'abord soutenir sa petite amie. C'est ce que font les princes charmants, non ? |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 21:28 | |
| La sensation familière de la main d'Asa tout contre la sienne l'apaisa un peu et au travers des verres de ses lunettes son regard s’éclaircit soudain comme si tout était merveilleux et rien ne faisait jamais de fausse note dans la divine harmonie que formait leur amour. Il l'attira à lui et docilement la jeune fille se lova contre son petit ami, avec tendresse et douceur. Il était si tendre avec elle qu'elle ne pouvait qu'agir ainsi: lui laisser le temps de faire les gestes qu'elle n'esquissait pas souvent pour ne pas l'effaroucher. L'Ignis la recueillit contre lui - surement devait-il penser qu'elle était vulnérable, mais ce n'était pas le cas - tandis qu'elle lui parlait et cette place particulière contre son cœur et dans son cœur laissa Medea dans un état de béatitude sincère: c'était ici sa place; ici qu'elle devait être et rester.
L'Aqua lui sourit quand il parla d'amis et d'amour et haussant un peu des épaules, elle lui dit sur un ton tendre:
"Je ne sais pas, je n'ai pas d'amis."
C'était atrocement sincère, incroyablement vrai car si certains appréciaient la rousse, elle vivait dans la plus complète solitude, gentille mais distante, amicale mais lointaine à la fois et on ne lui connaissait pas vraiment d'amis "fixes", simplement quelques vagues accointances au contraire d'Asa qui s'en sortait visiblement bien mieux. Elle lui avait dit cela sans malice, sans sentiment particulier car ce n'était que la vérité: Medea n'avait jamais de sa vie chercher à se faire des amis et était trop lointaine pour parvenir à garder quiconque à l'esprit trop longtemps en dehors de son petit ami qui trônait dans son cœur comme le premier et le dernier port de l'océan qui vivait en elle. Enfant, elle passait ses journées à s'occuper de son père souffrant de sénilité, en fauteuil roulant. Elle n'avait jamais joué avec les enfants de son âge. Elle avait grandi bien trop vite.
"Peur... de moi?", s'étonna Medea?
Pourquoi parlait-il de peur? Avait-il comprit quelque chose sans qu'elle le formule? Elle allait dire quelque chose mais un baiser échoua sur son front et elle ferma les yeux, un sourire aux lèvres avant de l'embrasser sur le bout du menton à son tour, ses bras entourant sa taille fine et flexible. Se laissant caresser les cheveux, elle joua un peu avec les bouts de la veste de son petit ami avant de lui répondre très honnêtement:
"Je n'ai jamais été triste et...", elle sembla réfléchir, "je n'ai pas vraiment peur non plus...", elle haussa les épaules, comme si ce n'était pas important, "je suis quelqu'un de terrible, n'est-ce pas?"
Medea ne mentait qu'à moitié. La peur directe désertait petit à petit son être et la tristesse n'était rien qu'un instant fugace qu'elle balayait pour le bien des autres. Repsicus entrait de plus en plus profondément en elle et vis-versa: chacun prenait et donnait à l'autre jusqu'à devenir ultimement une seule entité dans deux corps. Medea devenait petit à petit une île lointaine et déserte et elle ne savait même pas que celui qui retenait son humanité la tenait dans ses bras, la retenait parmi les humains par son amour infini.
"C'est vrai", fit-elle en souriant, "mais ça vaut pour toi aussi, Asa."
Elle marquait un point d'un sourire bonhomme, les yeux fermés et la tête penchée sur le côté. A présent qu'Asa prit un ton plus sérieux, elle se tut pour le laisser parler mais visiblement rien ne vint tant la chose lui semblait difficile à dire. Mais patiente, la rousse se dit qu'il prendrait le temps ou avait peut-être besoin d'être encouragé. A vrai dire s'il s'arrêtait ainsi, c'était que ce devait être important. Très important même.
"Asa", commença-t-elle en lui prenant les mains, faisant un pas en arrière sans perdre son sourire, "nous avons beaucoup de secrets n'est-ce pas?"
Elle se rapprocha finalement et le couple s'embrassa doucement. La sensation des lèvres d'Asa lui avait étrangement manqué, à elle qui pensait qu'elle pourrait aisément s'en passer. Posant ses mains sur le torse de son petit ami, Medea se laissa aller à long et profond baiser, s'y perdant un peu, les yeux mi-clos qui se fermèrent finalement dans un long soupir de bien-être et d'amour mêlés. C'était si doux, si bouleversant à la fois. C'était la meilleure sensation du monde, la seule capable de la faire rosir et de la faire perdre ses moyens. Bissant ses mains pour entrelacer ses doigts avec ceux de l'Ignis, elle rompit le baiser un peu à contrecœur pour s'éloigner, sans lui lâcher les mains.
"Faisons quelque chose", commença Medea sr un ton sérieux, "essayons de nous dire tous ce que nous avons à nous dire. Si nous n'y arrivons pas ce n'est pas grave. Essayons, tu veux?"
Son air était étrangement grave sans qu'il en devienne alarmant et derrière ses lunettes, ses grands iris planes semblaient s'éveiller un peu tandis qu'elle prit la décision de se montrer honnête et courageuse avec celui qu'elle aimait, baissant un peu le regard par réflexe.
"Depuis la dernière fois... je...", elle chercha ses mots, réfléchissant longuement avant de dire une bêtise, "... il y a quelque chose que je ressens pour toi qui est nouveau. Je ne sais pas trop mais... je ne veux pas te faire peur ou te dégouter, je ne veux pas que tu penses que je veux ton corps comme Maegath", elle secoua la tête, un peu troublée par ce qu'elle était en train de dire, "... je crois que je ressens du désir pour toi. Mais ça ne change rien et je peux m'en passer tu sais. Tu as déjà eu asse de soucis à ce sujet et je préfère refouler ça plutôt que de te faire du mal."
Elle haussa les épaules et lui sourit soudain, sérieusement, les yeux fermés comme si elle avait la force de refouler des sentiments si naturels que le désir ou l'envie. Le pire était qu'elle le pouvait surement, elle qui savait s'éloigner si bien des turpitudes des êtres humains. Remettant ses lunettes en place sur le nez du bout de l'index, elle reprit:
"Ne t’inquiète pas pour mes lunettes. Quand je maintient trop mon Don, mes autres sens baissent mais tout revient à la normal quand je passe un moment sans utiliser mes pouvoirs. Un peu de myopie et des accoufens, rien de plus, c'est la contrepartie de mon don."
Elle était honnête et disait simplement tout ce qu'il fallait dire pour essayer de devenir le plus limpide possible envers son petit ami qu'elle aimait tant, ne voulait rien lui cacher. Il avait raison; si elle l'aimait, elle devait tout lui dire. Et lui, lui dirait-il tout? Medea lui sourit sans lui avoir lâché les mains, gentiment, comme pour l'encourager à se livrer aussi. |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 22:06 | |
| ♫ ThèmeLe cœur d'Asa battait, à un rythme presque douloureux, comme s'il voulait crever sa poitrine. Il ressentait une sensation bizarre, comme si on lui serrait les entrailles d'une main glacée. Lui dire son secret... Jamais encore il n'avait eu à mettre de mots dessus : parce que Ludvig avait découvert cela sans qu'elle ait à le dire. Il lui semblait qu'elle ne pourrait jamais trouver la force de faire une telle confidence. Cela impliquait tant de choses... Tant de souffrances silencieuses. Et de la perdre, aussi, peut-être. Elle préférait écouter le secret de Medea, ce serait tellement moins dangereux... Alors elle ne fit qu'hocher la tête, la gorge trop nouée pour seulement répondre, en signe d'assentiment. Elle avait les mains moites, la peur au ventre, et les pensées qui se bousculaient... Medea n'avait pas de peur, pas de tristesse ? Etait-elle encore bien la Medea qu'il avait connu en première année ? Etait-ce encore elle, qui la touchait aussi par sa sensibilité ? Alors lorsque Medea lui parla de son désir pour lui, Asa se sentit rougir. Elle le désirait ..? La peur, dans chaque fibre de son être. Une peu instinctive, presque primale et primitive, qui rendait soudain sa bouche sèche. Elle avait mal au ventre, mal au coeur, mal partout. Elle était terrifiée. Pas par l'envie de Medea : non par tout ce que cela impliquait. Avant de s'en rendre seulement compte, elle avait reculé, blême soudain, les pupilles dilatées. Elle n'avait pas pu contrôler ce geste, ses pas qui l'entraînaient vers l'arrière, la séparaient d'elle. Comme il faisait froid tout à coup... Comme il faisait sombre et froid à présent. Elle l'avait à peine écoutée pour son don. Ses oreilles bourdonnaient. Elle avec envie de partir en courant et les jambes trop flageolantes pour le faire. Elle devait parler, dire quelque chose, n'importe quoi. Rassurer Medea : ce n'était pas elle qui n'était pas normal. C'était les choses de la vie. Mais le problème était différent et si vertigineux. Elle avait la sensation de tomber et buta contre le mur. Elle ne voulait pas que Medea croit qu'elle la fuirait, qu'elle la dégoûtait. Les dieux seuls savaient combien elle pouvait avoir envie d'être pleinement son petit-ami. Cette envie qu'elle lui appartienne enfin, qu'ils puissent s'aimer de concert, tendrement, comme elle l'imaginait dans ses rêves. Là où elle était un garçon. Acculée dos au mur, elle sentait un liquide chaud sur son visage. Des larmes ? C'était idiot... Tellement idiot de pleurer pour ça... "On ne pourra jamais le faire !" Elle avait presque crié cela, et sa propre voix lui brisa un peu plus le cœur. "Medea, je suis une fille !" Elle perdit le souffle un instant, respirant trop fort, proche de l'une de ses crises d'hyper-ventilation. Elle avait des vertiges et sa terreur la tétanisait paradoxalement contre ce mur froid. Elle l'avait dit ? Ou bien l'avait-elle pensé ? Elle nageait en pleine confusion. Et elle pleurait, terrifiée. Parce qu'elle avait mis les mots sur ce qu'elle était, sur ce qu'elle serait toujours. "Je t'ai menti... Je ne serais jamais un garçon... Je suis... Une fille." Des sanglots lui brouillèrent la vue et elle aurait voulu fuir, fuir le plus loin possible. Medea savait... Elle savait et son monde à elle s'écroulait un peu. "Je s...suis tellement... Dé... solée..." Elle cauchemardait ça ne pouvait être que ça : elle ne pouvait pas l'avoir dit ! Pas comme ça ! Elle aurait voulu lui expliquer, lui raconter posément. Mille fois elle avait imaginé la scène, l'avait joué devant le miroir sur tous les tons. Mille fois en un an avait-elle envisagé de cesser leur relation avant de ne plus pouvoir faire marche arrière. Et elle était là. Au pied du mur, littéralement. Là telle qu'elle était. Une fille. Une putain de menteuse. Une fille comme Medea. Une infâme menteuse... Et elle pleurait, cette fille, s'étouffant du bandage qui cachait sa poitrine, et le monde s'écroulait autours d'elle. Combien de minutes et de secondes ? Elle n'y voyait plus grand chose, cette grande idiote. Elle tremblait, prise d'une terreur presque animale. Tout se terminerait-il là, comme ça ? Elle n'en savait rien. Elle savait juste qu'elle avait froid, qu'elle avait peur. "Tellement désolée... Medea... J'uis désolée..." Elle ne pouvait plus s'empêcher de pleurer. Elle craquait tout simplement, comme si quelque chose de très ancien en elle venait de se rompre. Un sceau antique apposé par sa propre mère pour lui sauver la vie, il y a fort longtemps... Lorsqu'elle n'était qu'un bébé.... |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 22:55 | |
| Quelque chose n'allait pas chez Asa, Medea en eut la certitude avant même qu'il ne dise quoi que ce soit. Elle perçut la crainte dans ses grands yeux sombres et regretta presque instantanément de lui avoir proposer de s'épancher. L'Ignis était devenu livide, s'éloignant prestement d'elle pour se retrouver dos au mur tandis que la rousse avait esquissé un geste vers lui, comme pour le retenir. Mais c'était vain et elle le savait bien; elle n'avait jamais vu son petit ami dans un tel état. Il pleurait, et chacune de ses larmes touchait profondément la rousse qui sentit un trouble pissant s'installer en elle, déracinant brutalement la présence de Repsicus en elle si bien que ses pupilles réapparurent et que lentement l'azur de ses grands yeux s'assombrit pour reprendre son ancienne coloration noisette. Le vieux dragon déserta complètement l'esprit de sa dragonnière, la laissant seule face à cette situation où une créature comme lui n'avait rien à faire et n'y entendrait rien. Il la rendit à elle-même, tremblante de voir celui qu'elle aimait tant si mal par sa faute, se méprenant sur l'origine de sa terreur. C’était sa faute, à elle et à ses sentiments coupables, dégoutants.
Jamais elle n'aurait pu imaginé ce qu'Asa allait lui dire. Peut-être était-elle trop naïve, trop innocente de la dureté de la vie et de ses chassés-croisés. Peut-être ne savait-elle rien du tout de la vie, rien du tout d'Asa. La voix brisée de ce dernier éclata alors dans la pièce, révélant comme on presse un bouton plein de pus ne réalité qu'elle n'avait jamais imaginé, même jamais effleuré. Asa, son Asa... une fille? Asa était une fille, tout comme elle? Une fille? Les yeux bruns de Medea s'écarquillèrent soudain et elle porta ses mains à sa bouche, sincèrement interdite, complètement retournée, n'osant s'approcher de l'Ignis tant elle avait peur de le.. la... faire fuir, de heurter cette personne dont finalement elle ne connait que peu de choses, sinon rien. Mais qui avait-elle en face d'elle? Asa Sunland, qui étais-tu? Mise à quia, le sang déserta le visage pâle de la rousse pour ne laisser qu'une lividité affecté, le corps tremblant face à Asa.
"Tu es..."
Elle ne continua pas sa phrase, se rendant brutalement compte que durant toutes ces années d'amitié, cette année d'amour, Asa avait gardé en elle un secret sombre et douloureux et lui avait menti sur son sexe de naissance. Pourquoi ne lui avait-elle pas dit dès le début? Pourquoi li avait-elle caché la vérité? Qu'est-ce qui était vrai, alors? Sentant les larmes venir à ses yeux, Medea trembla plus fortement. Mais ce n'était pas pour elle qu'elle pleurait; c'était pour Asa. Comment cela avait-il du être dur de mentir ainsi... il devait bien y avoir une raison. Une raison importante... ça ne pouvait être que cela... une raison terrible. Et elle? Jamais elle n'aurait pu imaginé ne telle révélation. C'était complètement fou mais elle le cru: Asa ne lui mentirait jam... si. Elle lui avait menti. Et Medea n'avait jamais imaginé avoir embrassé une autre fille, elle qui n’aimait que les garçons... elle aimait Asa, confusément. Asa le garçon si sensible, si chevaleresque. Asa le garçon toujours si gentil, un peu maladroit. Pas franchement très sociable. Son Asa.
L'Ignis tremblait, prise d'une terreur animale et pour la première fois de sa vie Medea n'osa pas l'approcher, ne sachant pas quoi penser ou faire. Ses jambes lui semblaient tant en coton qu'en cherchant une chaise pour s'assoir, elle fit tomber le violoncelle par terre qui claqua au sol en un bruit creux, sur les cordes et elle trébucha tant elle se sentait partir, les mains tremblantes et gauches.
"P-pourquoi?", fut la seule chose qu'elle put dire.
Pourquoi ces mensonges? Qu'est-ce qui se cachait derrière tout cela.
"C'est... p... parce qu'on te pourchasse ou...? C'est... pourquoi Asa... est-ce que tu es un garçon ou une fille... au fond de toi? C'est par nécessité... par... tu te caches ou... tu es un garçon dans ton cœur?"
L'Aqua porta la main à la bouche, prise d'une violente nausée, les viscères en vrac. Elle ne comprenait pas mais ne demandait qu'à comprendre, même si elle était bouleversée. Depuis un an, elle sortait avec une autre fille... c'était complètement fou... regardant Asa pleurer dans son coin, Medea eut l'impression de devenir folle soudain. C'était... Asa, son Asa. Le.. la voir ainsi pleurer, terrorisée, brisait son cœur en milles morceaux. Alors au diable la vérité, au diable son propre trouble. Au diable tout ça et elle courut vers elle pour la saisir par les épaules et la forcer à la regarder dans ses yeux bruns, si humains, si humides.
"Asa!"
Sa voix était brisée. Medea saisit l'Ignis et le serra fortement contre elle, sans vouloir la lâcher. sans doute allait-elle faire une ânerie mais elle ne pouvait réfléchir posément à ce qu'elle disait et ce qui se passait. Repsicus lui avait fait don de cet instant où elle était pleinement humaine et ce fut son âme même qui parla à Asa:
"J... j'aime Asa Sunland! J'aime un individu!", elle pleurait mais se montra forte, protégeant de ses bras la personne qu’elle aimait, "que tu soies un garçon ou une fille, je ne peux pas vivre sans toi! Je ne pourrais pas m'empêcher de t'aimer!"
Medea releva son regard vers Asa, ne pouvant contenir ses larmes, ne pouvant plus sourire comme si de rien était comme elle le faisait habituellement.
"Je t'aime Asa... peu importe ce que tu es... qui tu es...", elle tremblait de tout son être, comme en roue libre, "même si tu mens, je ne peux pas te détester! Jamais!"
La jeune fille se recula, comme à bout de force et perturbée par ce qu'elle venait de dire, posant ses deux mains sur son visage pour se cacher et dissimuler ses larmes.
"Jamais... même si je ne comprend pas... même si je ne sais pas tout... et si tu... si tu es une fille... fille ou garçon, tu es Asa... tu es la personne que j'aime..."
Que dire de plus? Elle ne savait pas quoi penser de cette révélation mais la vie sans Asa serait comme vivre seule dans l'océan: dans le calme et la vacuité, sans aucune raison de vivre. Ça n'aurait aucun intérêt. |
| | | Invité | Mer 12 Nov - 23:45 | |
| ♫ ThèmeElle savait maintenant et ce qu'elle avait toujours redouté venait d'arriver. C'était fini, Medea savait son secret, celui qui lui vaudrait tellement d'ennuis en réalité qu'elle en perdait pieds. Elle aurait dû dès le début repousser Medea, cette gentille fille qui lui écrivait des lettres d'amour qu'elle déposait dans son casier. Les jolies lettres parfumées de Medea, elle les avait gardées précieusement, les chérissant profondément. Elle n'était jamais tombée amoureuse. Cela était venu doucement, sur la pointe des pieds. Un amour très doux, nourri de patience, de temps et de tendresse. Un amour qu'elle expérimentait pour la toute première fois. Alors, il avait été trop tard pour la repousser. Elle était une idiote : qu'avait-elle cru ? Que cela pourrait durer ainsi éternellement ? Qu'elle pourrait continuer à agir comme un garçon, sans que personne ne le sache jamais ? D'abord Ludvig, maintenant Medea ? Elle était en danger. Mais sa mère et sa paranoïa étaient loin, maintenant. Elle se cachait depuis si longtemps, mentait depuis si longtemps qu'elle ne savait rien faire d'autre. Elle avait été élevée comme un garçon. Comment pourrait-elle se sentir fille, à présent ? Elle était un garçon, car c'était ce qu'on avait fait d'elle. Un garçon qui n'en avait que les manières, qui mutilait son corps de femme pour tenter d'être un peu plus semblable à ce qu'on avait voulu qu'elle soit. Asa était un garçon et personne ne savait qu'elle était Camelia, pas même elle. Alors au milieu des larmes, elle ne pouvait que s'en vouloir, se haïr un peu plus fort que ce qu'elle se haïssait déjà, jour après jour, de mentir ainsi à la fille qu'elle aimait. Elle n'était pas digne des sentiments de Medea et de sa douceur. Elle n'en était pas digne parce qu'elle lui mentait en retour depuis le début. Mais avait-elle seulement le choix ? Elle s'était laisser glisser le long du mur, incapable de tenir plus longtemps sur ses jambes, prises par les hoquets de ses pleurs qui lui déchiraient la poitrine - les bandes l'empêchaient de respirer depuis si longtemps... Medea semblait choquée, bien sûr. Qui ne le serait pas ? Ludvig avait été si calme, c'était tellement étrange. Mais elle ne sortait pas avec lui. Elle ne pouvait même pas répondre à son pourquoi. Parce qu'elle ne l'avait jamais su elle-même. Alors elle ne su pas quoi lui répondre, sanglotant simplement, jusqu'à sentir des bras l'entourer. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu'elle l'étreigne maintenant ? Pourquoi ne partait-elle pas ? Pourquoi l'enlacer alors qu'elle savait ? Elle n'osait pas regarder ses yeux bruns... Des yeux bruns ? Mais elle était trop perturbée pour s'étonner, elle y repenserait sûrement plus tard, si plus tard existait encore. Elle la serrait contre elle et l'Ignis fut bien incapable de la repousser, se contentant d'appuyer son visage contre son cou, sans pouvoir s'arrêter de pleurer. Le parfum floral de Medea, si féminin, à contrario du sien, était si familier. Elle laissa ses larmes couler, sans plus de retenue. Elle n'était pas capable de lui répondre. Pas à ce moment où sa poitrine la brûlait si vivement qu'elle peinait tant à respirer, les bandages lui causant une douleur familière à cet instant insupportable et elle desserra un peu son col et sa cravate pour arriver à reprendre un peu son souffle, le visage rougis, les yeux piteusement gonflés et ses joues toutes trempées. Des mots d'amour, des mots de réconfort. Elle ne les méritait pas. Et pourtant... Elle renifla, elle voulait lui répondre, lui expliquer mais elle ne pu que coasser plutôt que parler, toussant un peu en s'étouffant avec sa propre salive. "J'suis désolée..." Il lui fallu un long temps pour parvenir à parler de nouveau, hoquetant, étranglée, luttant contre l'impression de se noyer. Medea la tenait contre elle. Pourquoi n'était-elle pas partie... Pourquoi l'aimait-elle en sachant ça ? "Ma mère... Pour me cacher... Elle disait que je devais jamais dire que j'étais un fille... Alors j'ai été un garçon... Depuis que je suis née on m'a élevée comme si j'étais un garçon... Mais j'en serais jamais un... Je peux pas en être un... Je cache ça... Je le cache toujours. Tous les jours, à chaque seconde, à chaque minute... Je dois rien dire, depuis tellement longtemps... Mais Lu... Ludvig sait, lui. Il m'a sauvé il y a un moment et il a vu qui j'étais, ce que je suis... Je voulais te le dire, j'ai voulu te le dire pendant tout c'temps... Mais je pouvais juste pas... Je pouvais juste pas parce que je dois être un garçon... Parce que j'ai peur. Je veux pas être une fille, je ne sais pas comment on fait pour en être une... Je suis un garçon... J'essaye d'en être un... Mais j'pourrais jamais en être un complètement. Je peux juste faire semblant. Je peux juste mentir..." Elle se tut, la respiration hachée, comme si elle avait couru. Medea était tout près d'elle. Ses yeux bruns... Ses yeux bruns qui lui rappelaient tant la vraie Medea, pas celle qui portait des lunettes et n'avait plus de pupilles. Pas cette fille au regard incertain, mais sa petite amie, celle qu'il connaissait depuis ses seize ans. La Medea des lettres parfumées... "Je voulais te rendre heureuse. Je pensais... Je pensais que je te l'dirais au bon moment, que je t'expliquerais bien... mais y'a jamais de bon moment et chaque jour, c'était un peu plus trop tard... Je me disais que sortir avec toi serait bien, que ça ferait encore plus de moi un garçon normal. Je suis tombé amoureux de toi, et du coup... Je ne pouvais plus ni te le dire ni te le cacher..."Elle sanglotait toujours, le visage rouge et défait, incapable de retrouver la moindre parcelle de dignité, assise par-terre, toute entourée par Medea et s'en voulant simplement qu'elle l'accepte alors qu'elle lui avait mentit. "Moi je voulais aussi faire l'amour avec toi, mais je peux pas parce que je ne suis même pas un vrai garçon." Elle sanglota, piteusement, rouge et stupide, comme l'adolescente solitaire qu'elle était. Une fleur dans un monde de garçons. Une fleur grimée en chou depuis sa naissance. "Parce que moi je t'aime et je voulais pas te perdre ! C'est pour ça... Pour ça que j'ai voulu me suicider. Pour ça et pour Maegath. J'ai pensé que ce serait mieux si j'étais morte... Mais Luddy... Il m'en a empêché... C'est pour ça qu'il savait tout. C'est pour ça qu'on est devenu amis... Mais j'aurais voulu que tu sois la seule à le savoir. Mais même ça, j'ai pas réussi..." Elle cacha son visage dans ses mains, ses pleurs redoublant, incapable à présent de parler ou de simplement raisonner. Comme elle s'en voulait d'être si stupide ! |
| | | Invité | Dim 16 Nov - 13:41 | |
| Asa ne cessait de pleurer et Medea l'avait instinctivement serrée contre elle dans un élan protecteur que jamais elle n'aurait pu maîtriser. A présent, Repsicus semblait loin et elle ressentait les choses avec une justesse toute humaine, une finesse de chose éphémère et chaque larme versé par l'Ignis lui brisait le cœur tandis qu'elle l'écoutait s'épancher, les yeux rougis par les pleurs. Ainsi sa mère avait fait cela pour la cacher, comme son père à elle l'avait emmenée vivre dans un tout petit village de pêcheurs. Son propre poids lui sembla soudain bien léger face au mensonge qui rongeait continuellement Asa et elle l'écouta en la serrant contre elle avec une compassion et un amour infinis. Elle-même pleurait, pour tant de motif différents. Ainsi Ludvig était également au courant, c'était surement la raison de leur rapprochement: il devenait un ami qui l'aidait à porter le poids de ses mensonges. Medea comprenait à présent mieux la récente amitié entre l'Ignis et le délégué Aqua et ne pourrait que la soutenir de tout son cœur. Asa devait être un garçon, mais ne voulait pas être une fille. Son corps était celui d'une fille mais la rousse ignorait ce qu'elle était dans son cœur. Peut-être Asa était-il un authentique garçon dans le corps d'une fille, ou alors une fille contrariée par ses lourds secrets; elle ne savait pas. Asa restait Asa, cependant.
La respiration de la jeune fille devint de plus en plus difficile et Medea se demandait si elle n'allait pas tomber inconsciente tant son visage devenait pâle, presque exsangue. L'Aqua releva un peu la tête en l'écoutant, ses bras autour de sa taille sans la lâcher. Elle l'était jeté contre elle et sentait à présent ses genoux douloureux mais préféra reléguer l'information dans un coin de sa tête pour entourer Asa de sa présence. Pourtant dire que Medea était dépassé par la situation était un euphémisme, mais elle se bataillait pour suivre, pour reprendre le contrôle de ses sentiments; il le fallait pour aider Asa. S'éloignant un peu pour lui laisser de l'air, la Lostreg restait assise par terre, main main sur le sol en face de la jeune fille, la regardant en retrouvant petit à petit son calme. Elle ferma les yeux, s'essuyant ses larmes pour essayer de retrouver de la force mais ne put qu'offrir un pauvre sourire fatigué à Asa.
"Je t'ai aimé dès que je t'ai vue, en première année, alors que je ne savais rien de toi", lui dit-elle en baissant la tête, un peu défaite, "ça a du être dur... ça doit être dur", objecta-elle finalement avec tristesse avant de relever la tête, "je ne t'abandonnerai jamais Asa."
Medea se haussa sur les genoux et prit à nouveau la jeune fille dans ses bras, bien plus doucement et précautionneusement qu'avant, plus tendrement, posant sa tête contre sa poitrine pour la consoler et la rassurer. Elle ne dit rien tout de suite lorsqu'elle parla de faire l'amour, mais l'idée la perturba soudain et elle se sentit un peu mise à quia. Puis soudain, la révélation: Asa avait voulu mourir; le sang de Medea, purgé de la distance de Respsicus, ne fit qu'un tour et ses grands yeux bruns se chamarrèrent d'humidité en un instant. Asa avait voulu mourir, Ludvig l'avait sauvée. Asa avait failli mourir, disparaitre à tout jamais; la rousse du retenir avec une volonté de fer une émotion intense qui se traduisit par un sanglot enfantin, incontrôlable, qui faisait pleurer ses yeux et couler son nez. Dans un mouvement maladroit, la jeune fille prit Asa par les épaules et le regarda dans les yeux, en larmes et bien loin de la douce Medea qui n'exprimait rien; elle était désemparée comme si on venait de lui arracher soudainement la moitié de son âme, de son cœur.
"Je ne t'abandonnerai pas Asa! Ne m’abandonnes pas, je t'en supplie... heureusement que Ludvig était là..."
Qu'aurait-elle fait si elle l'avait perdu? Asa était celui... ou celle que son cœur aimait et elle n'avait aucun recours face à cette terrible nouvelle. Prise d'une nouvelle crise de larmes, l'Ignis cacha son visage dans ses mains et pour la première fois de sa relation avec elle Medea la saisit par les poignets sans lui demander son autorisation, éloignant ses mains de son visage, doucement. Leurs regards éplorés se croisèrent et Medea, luttant contre son tumulte intérieur, lui dit gentiment:
"Qui que tu soies, qui que tu veuilles être... ne te laisses pas aller. Tu peux tout me dire... je peux tout entendre, même que tu veux mourir. Je veux être avec toi Asa, peu m'importe si tu es un garçon ou une fille, la fille cachée du Pape de Lostrego ou quelqu'un du commun... je veux être là pour toi et prendre soin de toi. Ne meurs pas Asa... Ludvig et moi nous te soutiendrons toujours."
La souffrance et la détresse d'Asa étaient insupportables pour Medea qui par le biais de Repsicus expérimentait ne sorte de distance émotionnelle; elle n'était plus habituée aux impulsions émotionnelles intenses si bien qu'elle semblait exsangue, défaite. Mais elle ne s'avouait pas vaincue. Jamais, quand il s'agissait d'Asa.
"C'est à toi de choisir ce que tu veux être, mon amour", c'était le première fois qu'elle la surnommait ainsi, d'un ton aussi sérieux, "je choisi d'être celle qui t'aime inconditionnellement puisque... l'amour c'est l'amour, hein? Ça n'a pas de sexe. N'aie pas peur... la mort ne mettra pas fin à tes souffrances, et elle en engendrera aux autres. La mort n'est pas la solution", Medea hésita un instant, puis lui avoua, "ma mère s'est suicidée quand j'avais cinq ans. Mon père a lâché prise et depuis, il se laisse mourir. Je ne me souviens même pas du visage de ma mère mais je connais la raison de son acte et... ne fais pas ça Asa, ne fais pas comme ma mère... n'abandonne pas... il y a des choses qui attendent demain, dans un mois dans des années. De bonnes choses. Des gens comme Ludvig. N'abandonne pas la vie, mais combat-la. Tu as des gens pour t'aider. Nous ne te laisserons jamais, Asa."
Je t'aime, comme je t'aime Asa Sunland. Quelque soit ton sexe ou ton vrai nom, ton identité, ton genre. Quelque soit la personne que tu as été et celle que tu deviendras. J'ai choisi ma destinée, j'ai choisi d'être avec toi. Pour toujours. Aussi longtemps que je respirerais. Un premier et un dernier amour auquel je veux me dévouer corps et âme, pensait-elle alors qu'au fond d'elle, la présence de Repsicus refaisait lentement surface comme un corps immergé remonte lentement pour retrouver de l'air. Le vieux dragon sentait sa dragonnière complètement en détresse mais il luttait contre l'envie de retrouver sa place en elle, pour la laisser recouvrer son humanité. Elle devait réapprendre. |
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